Quand Montebourg parle de gaz et d’alliance industrielle en Algérie quand la France ne voit qu’Audrey Pulvar

Certes, les Français sont des veaux (ce n’est pas moi qui le dit … mais Charles de Gaulle) mais tout de même … on pouvait s’attendre à un peu plus de profondeur dans la réflexion de nos concitoyens.
Et pourtant, pauvre France … alors que la plupart des médias zappent la préparation de la visite de François Hollande en Algérie réalisée à l’heure actuelle par Arnaud Montebourg … la presse nous abreuve de ces déboires conjugaux … Mais de qui se moque-t-on ????

S’il n’est désormais de secret pour personne ou presque que le ministre empêchait Dame Pulvar d’exercer son métier … il faut aller sur le site de l’Ambassade de France en Algérie pour avoir en primeur le discours prononce par Arnaud Montebourg lors de son récent déplacement dans la capitale algérienne.
Propos pourtant forts intéressants et significatif s de l’importance que revêt actuellement l’Algérie au sein de la diplomatie française et de la volonté gouvernementale de voir les deux contrées se »réconcilier » , voire la volonté de la France de s’appuyer sur l’Algérie pour bâtir sa politique africaine … et sa politique énergétique … voire donc même au final pour structurer les fondements de sa diplomatie internationale …

Les messages passés par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, lors de la conférence de presse qu’il a tenue à Alger le 4 novembre dernier nous éclaire en effet sur la nature des relations que souhaite construire François Hollande avec l’Algérie … intérêts associés et poids de l’Histoire.
Rappelant tout d’abord les motifs de sa présence – la préparation du voyage de François Hollande en Algérie – a tenu à ré-itérer le souhait du gouvernement français affichée dans la lettre que François Hollande avait adressée à Abdelaziz Bouteflika au mois de juillet dernier : « ouvrir une nouvelle ère entre la France et l’Algérie ».
Poursuivant sans ambages et dès les premiers instants que les « problèmes » de l‘Algérie et de la France « sont similaires et se ressemblent ». Estimant que les deux pays possèdent « une trop forte dépendance aux hydrocarbures », Alger «  du côté du producteur », Paris « du côté du consommateur ».
Poursuiavnt – en une allusion à peine voilée à la boulimie énergétique de la Chine – qu’autant l’Algérie que la France ont été « malmenés par la mondialisation ces dernières années et l’apparition d’une nouvelle dominance asiatique ».
Estimant par ailleurs que « le Maghreb et l’Europe sont les perdants de cette mondialisation déloyale et doivent se rassembler, s’unir, se donner la main pour rebondir ».
La solution « miracle » ? « une alliance industrielle » si l’on en croit Arnaud Montebourg.
Ajoutant : « nous aussi comme en Algérie nous cherchons à industrialiser, réindustrialiser. Nous cherchons à redresser et à réindustrialiser car les milliers et les centaines de milliers d’emplois que nous avons perdus de part et d’autre de la Méditerranée sont des emplois qu’il faut reconquérir ».
La méthode ? « s ‘associer, agir ensemble ». C’est en tout cas ce que le ministre propose à Alger.
Ouvrant la porte à « une sorte de pacte de coproduction » en vue d’être « gagnant-gagnant » et « pour créer des emplois en Algérie, des emplois sauvés ou créés en France, des emplois qui seraient perdus au bénéfice d’autres bases industrielles certainement asiatiques ».

Abordant enfin le terrain on ne peut plus sensible de la colonisation et du poids de l’Histoire … Arnaud Montebourg a tenu à rappeler qu’il était lui-même un enfant de la France-Algérie, son grand-père étant algérien.

Déclarant : « ma mère s’appelle de son nom de jeune fille Leila Ould Kadi. Ma mère a rencontré le fils du boucher charcutier en Saône-et-Loire, département dans lequel je suis devenu député pendant quinze ans et le président pendant quatre ans. C’est une histoire de France en rapport avec la tragédie algérienne, la guerre d’Algérie. Cela appartient à notre histoire et c’est de ces mélanges que nous ferons des forces, et pour cela nous pouvons regarder l’avenir ensemble. C’est un voyage politique pour moi mais c’est aussi un voyage affectif ».

Elisabeth  STUDER – www.leblogfinance.com – 20 novembre 2012 –