Hasard de l’Histoire ? Hasard du destin ? DSK n’aura pas à gérer cela en temps que patron du FMI : la quasi-faillite des Etats-Unis. Vous doutiez que le gouvernement Obama soit dans une si mauvaise posture ? Et pourtant … La très sérieuse agence de notation Fitch Ratings a laissé entendre mercredi que les Etats-Unis pourraient difficilement conserver leur note AAA s’ils étaient frappés d’un défaut, même dans le cas où ce dernier se limiterait à un « défaut technique » (technical default).
En une menace à peine voilée, l’agence de notation a par ailleurs ajouté qu’elle pourrait qualifier la dette souveraine des Etats-Unis en « défaut limité » (restricted default) si le Trésor ne remboursait pas certaines échéances obligataires le 15 août.
« Même un ‘défaut technique’ suggérerait une crise de ‘gouvernance’ du point de vue de la note souveraine et de sa notation », précise ainsi Fitch dans un communiqué.
« Même si un tel événement (comme un défaut de courte durée sur des bons du Trésor) n’entraverait peut-être pas la capacité des Etats-Unis à honorer ses obligations, il est peu probable que leur statut ‘AAA’ serait conservé à court et moyen termes » indique par ailleurs l’agence.
Se voulant encore plus menaçante, Fitch prévient ni plus ni moins que la note souveraine des Etats-Unis sera placée sous surveillance avec implication négative si le plafond de la dette n’était pas relevé d’ici au 2 août ou d’ici toute autre date limite qui serait fixée par le Trésor.
Après avoir bien enfoncé le clou … là où cela fait mal, l’agence estime toutefois qu’un accord devrait au final être conclu au Congrès en vue de relever ce plafond et éviter tout défaut.
Rappelons à toutes fins utiles, que le 16 mai dernier, alors le monde entier avait les yeux rivés sur Dominique Strauss-Khan, le Trésor américain avait très exactement à la même date …. annoncé la mise en oeuvre de nouvelles mesures financières d’urgence. Objectif : permettre à l’Etat fédéral américain au bord du gouffre de continuer de fonctionner, la limite légale de la dette publique devant être atteinte dans la journée. « Obama ne remerciera jamais assez Strauss-Khan pour son soutien politique bien involontaire …. » avais-je alors ajouté …
Dans une lettre adressée au chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid et aux principaux dirigeants du Congrès, le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, avait ainsi indiqué que le ministère allait cesser temporairement d’alimenter les caisses de retraites de fonctionnaires des sommes dont il est redevable.
Ces mesures n’auraient – nous dit-on – aucune implication sur le versement des pensions dues, étant par ailleurs prévues par la loi en vue d’empêcher que la dette publique américaine ne dépasse la limite fixée actuellement par le Congrès à la bagatelle de 14.294 milliards de dollars.
Selon le Trésor, cette stratégie financière devrait permettre de dégager une marge de 224 milliards de dollars. Mesures qui devraient permettre à l’Etat de poursuivre ses émissions de titres de dette jusqu’au 2 août prochain, conformément au calendrier prévu et sans augmenter son endettement net.
Mais le bord du gouffre n’est pas loin : au-delà du 2 août, l’Etat américain ne pourra plus fonctionner si le plafond de la dette n’est pas relevé.
Il se retrouverait alors en situation de défaut de paiement sur certaines de ses obligations, ce qui aurait, « des conséquences économiques catastrophiques« , soulignait dès le 16 mai Timothy Geithner.
A la mi-avril, l’agence de notation Standard and Poor’s avait abaissé à « négative » la perspective d’évolution de la note de la dette des Etats-Unis. Raisons invoquées : des déficits budgétaires « très importants » et le niveau d’endettement du pays.
Cerise sur le gâteau : S & P estimait par ailleurs que la pays n’est pas doté d’une politique claire permettant d’y remédier.
« Parce que les Etats-Unis ont, par rapport aux autres pays notés ‘AAA’, ce que nous considérons comme des déficits budgétaires très importants et un niveau d’endettement gouvernemental en hausse, et que le chemin pour traiter (ces problèmes) n’est pas clair, nous avons révisé notre perspective sur la note à long terme de ‘stable’ à ‘négative’
« , avait ainsi indiqué l’agence d’évaluation financière.
Selon elle, « il y a un risque réel que les responsables politiques américains ne parviennent pas à un accord sur la façon de répondre aux difficultés budgétaires à moyen et long terme d’ici à 2013″. Or, « s’il n’y a pas d’accord et qu’une mise en oeuvre significative n’est pas lancée d’ici là, cela rendrait à notre avis le profil de risque des Etats-Unis significativement plus faible que celui des autres pays ‘AAA‘ », indiquait l’agence.
Précisons à cet égard que la note ‘AAA’ est attribuée aux « élèves » en haut du classement … ce que les USA peinent à demeurer, c’est le moins que l’on puisse dire.
Certes, le sang du Trésor américain n’avait fait qu’un tour à l’annonce de telles informations alarmantes. Réagissant à la suite, il avait ainsi indiqué que S&P « sous-estimait la capacité du gouvernement à se rassembler pour répondre aux difficiles défis budgétaires du pays« .
« Comme le président l’a dit la semaine dernière, s’attaquer à la situation budgétaire actuelle est largement dans nos capacités en tant que pays« , avait par ailleurs ajouté Mary Miller, secrétaire adjointe au Trésor chargée des marchés financiers.
Certains courtiers n’hésitaient pas alors à évoquer le début d’une crise de l’endettement des Etats-Unis, estimant qu’il s’agissait d’un avertissement on ne peut plus clair.
Les US, ce n’est pas l’Europe
– le $ est une monnaie de r