Le 1er Boeing 787 commercial va-t-il enfin voir le jour ? On est en droit de se le demander.
Alors que les reports se suivent de mois en mois, le constructeur américain a annoncé vendredi un nouveau décalage de plusieurs semaines de la première livraison de son modèle « Dreamliner« .
Arguments invoqués : l’indisponibilité d’un réacteur du motoriste Rolls-Royce nécessaire pour les vols d’essai.
Boeing prévoit désormais que la première livraison du 787, aura lieu vers le milieu du premier trimestre 2011, et non plus dans les toutes premières semaines de 2011.
Rappelons que ce jalon a déjà subi un report de plus de deux ans depuis le lancement du programme.
Ce dernier « décalage » dirons-nous poliment intervient quatre semaines après l’explosion d’un réacteur Trent 1000 de Rolls-Royce sur un site de tests à Derby, en Angleterre, l’accident ayant même contraint le groupe britannique à fermer temporairement ses installations.
Boeing a par ailleurs précisé coopérer actuellement avec Rolls-Royce pour obtenir une livraison du réacteur concerné le plus rapidement possible, assurant que le report n’affecterait pas ses prévisions de résultats.
Rolls-Royce indique de son côté collaborer « étroitement avec Boeing pour accélérer la livraison et se conformer autant que possible au calendrier initial« . Enfin, officiellement … Car certains chez Rolls-Royce rejettent la faute sur Boeing, laissant en effet entendre que le constructeur américain aurait changé les plannings d’essais au dernier moment.
Les investisseurs ont quant à eux réagi négativement à la nouvelle, l’action Rolls-Royce chutant ainsi de 1,2% en début d’après-midi à la Bourse de Londres après être tombée à un plus bas depuis près de deux mois.
Boeing prévoyait initialement de livrer le premier 787 à la compagnie japonaise All Nippon Airways (ANA) avant la fin 2010, mais la date de livraison a été repoussée de quelques semaines durant l’été suite à des difficultés techniques, le terme de début 2011 étant désormais annoncé.
Coté client, ANA a estimé que ce nouveau report était »regrettable », se disant par ailleurs impatient de connaître la date de livraison du deuxième appareil.
Pour rappel, la compagnie japonaise a commandé 55 exemplaires du 787 Dreamliner, le constructeur s’engageant parallèlement à en livrer huit d’ici avril 2011.
Le transporteur pourrait rapidement se « rebiffer » contre Boeing, la compagnie tablant sur l’acquisition de ces appareils pour se relancer. All Nippon Airways espère en effet attirer une clientèle haut de gamme grâce à ces avions modernes et d’un confort appréciable.
Sources : Reuters, AFP, Usine Nouvelle
Airbus a déjà revu à la baisse ses objectifs de production d’A350.
Les prévisions de cadence fournies par l’avionneur à ses sous-traitants sont nettement en deçà des objectifs affichés en 2007. Ceux-ci pourraient encore être revus à la baisse si le programme prenait davantage de retard.
Après l’A380 en 2006-2007, le Boeing 787 en 2008-2009, l’A400M en 2009-2010, l’année scolaire 2010-2011 sera-t-elle celle des retards de l’A350 ? Telle est la question à 10 milliards d’euros qui tourmente le monde de l’aéronautique. A trois ans de sa première livraison prévue mi-2013, la majorité des observateurs semble convaincue que le futur biréacteur long-courrier d’Airbus ne sera pas au rendez-vous. D’après une étude du cabinet new-yorkais Bernstein Research, dévoilée lundi par « Air Transport World », les premières livraisons d’A350 n’interviendront pas avant 2014 et seulement au compte-gouttes. Une prévision démentie par Airbus, qui reconnaît seulement avoir décalé de trois mois le démarrage de la chaîne d’assemblage toulousaine, désormais fixé au troisième trimestre 2011, sans renoncer pour autant à livrer le premier A350 à Qatar Airways mi-2013. Le programme d’essais en vol, initialement prévu sur quinze mois, sera ramené à douze mois, explique l’avionneur.
Mais cette polémique sur la date de la première livraison pourrait bien être l’arbre qui cache la forêt. Car si rien ne permet d’affirmer avec certitude qu’Airbus ne sera pas en mesure de livrer au moins un A350 en 2013, il est acquis que les objectifs de production annoncés au lancement du programme, en 2007, ne seront pas tenus. A l’époque, Airbus affichait des chiffres très ambitieux : 18 appareils produits dès 2013, 51 en 2014, 83 en 2015, 120 en 2016, pour atteindre 13 appareils par mois en 2017. Or, selon nos informations, les dernières prévisions de cadence fournies aux sous-traitants tablent sur 10 appareils en 2013, 40 en 2014, 60 en 2015 et toujours 120 en 2016. Soit une différence de 42 appareils sur la période 2013-2016. Et, de l’avis des sous-traitants, ces prévisions seraient encore surévaluées. L’objectif raisonnablement optimiste se situerait plutôt aux alentours de 3 à 4 appareils pour 2013. Soit juste de quoi servir au moins symboliquement les compagnies de lancement, Qatar Airways et Singapore Airlines. Même dans le meilleur des cas, des reports de livraison semblent donc inévitables, au moins pour les livraisons 2013 et 2014. D’autant que, si seulement trois compagnies sont censées être livrées dès 2013, elles sont une dizaine à attendre leur premier A350 en 2014, parmi lesquelles Emirates, le meilleur client d’Airbus. De quoi contrarier les clients existants, mais aussi gêner les futures ventes. Avec 560 commandes et engagements d’achat en portefeuille, l’avionneur serait déjà « surbooké » jusqu’en 2017.
Le problème du poids
Ce n’est toutefois pas le seul souci d’Airbus. Derrière la question des retards se cache un autre enjeu de taille : celui du poids et donc des performances des futurs A350. A l’instar du Boeing 787, les ingénieurs d’Airbus doivent en effet concilier légèreté et résistance d’un avion conçu pour la première fois, majoritairement en carbone. Un compromis plus difficile que prévu, comme en témoignent les deux ans et demi de retard du 787. Chez Airbus, la question aurait même tourné au bras de fer, fin 2009, entre les partisans d’un décalage du programme pour réduire les surpoids et les tenants d’un strict respect du calendrier. Didier Evrard, le patron du programme A350, s’est finalement résolu à retarder le programme de trois mois, le temps de valider les dernières modifications. Mais l’appareil souffrirait toujours d’un surpoids non négligeable, susceptible d’impacter les performances de l’A350-900, mais aussi de la version 800 prévue pour 2014.
http://www.lesechos.fr/investisseurs/actualites-boursieres/020745853612-airbus-a-deja-revu-a-la-baisseses-objectifs-de-production-d-a350.htm
L’action EADS a baissé de 3.15% suite à cette annonce.
« Mais l’appareil souffrirait toujours d’un surpoids non négligeable, susceptible d’impacter les performances de l’A350-900 » : ce sont egalement les bruits de couloir à Toulouse .