Koweït : 22 sociétés suspendues en Bourse

La Bourse de Koweït frappe fort, histoire de rassurer les marchés ? Elle vient en effet d’annoncer dimanche la suspension des transactions sur 22 firmes.

Ses griefs : les dites sociétés n’ont pas publié à temps leurs résultats pour le premier trimestre de l’année en cours.

A noter que le KSE est la deuxième Bourse arabe en terme de capitalisation. 210 firmes y sont cotées, principalement des compagnies koweïtiennes ou d’autres pays arabes du Golfe.

Le Kuwait Stock Exchange a précisé dans un communiqué que ces firmes n’avaient pas publié leurs résultats dans le délai imparti de 45 jours.

Fair play, elle a par ailleurs déclaré que la suspension serait levée une fois ces résultats annoncés.

Parmi les firmes concernées figurent la Investment Dar  et la Global Investment House, toutes deux en difficulté comme de nombreuses firmes d’investissement.

En mars dernier, la société koweïtienne Investment Dar avait annoncé sa mise sous protection judiciaire en vertu d’une loi sur la stabilité financière entrée en vigueur il y a près d’un an au Koweït, en vue de venir en aide aux banques et sociétés d’investissements koweïtiennes impactées par la crise financière. Rappelons que la dite société contrôle 50% des parts d’Aston Martin, constructeur britannique de voitures de luxe. Il s’agit de la plus grande compagnie islamique d’investissement au Koweït

Le but de l’opération : faire accepter un plan de restructuration de sa dette, laquelle se monte à plus de 3 milliards de dollars. Sa démarche faisait suite à une série de réunions avec un comité de coordination de ses créanciers à Koweït, Dubaï et Londres.

Si le projet était alors soutenu par plus de 80% d’entre eux, il butait néanmoins sur l’opposition d’une minorité, qui en septembre dernier avait eu recours à la justice en vue de récupérer les sommes dues.

Dar Investment avait précisé à la suite que le tribunal avait «accepté» sa demande, ajoutant qu' »en conséquence, toutes les actions judiciaires contre la compagnie avaient été suspendues ».

Le plan de restructuration prévoit néanmoins que la société honore totalement les arrangements financiers avec l’ensemble de ses créanciers. En vue très certainement de ne pas « affoler » les places boursières de la région, Investment Dar avait tenu par ailleurs à préciser qu’elle ne solliciterait pas le soutien du gouvernement – sous-entendu financier – mais qu’elle recherchait uniquement un cadre légal pour appliquer son plan de restructuration.