MEDEF : Laurence Parisot mise sur la sellette par l’UIMM

laurence2Parisot.jpgLes critiques envers Laurence Parisot, l’actuelle patronne du Medef, se font encore plus précises.

Alors qu’à la mi-décembre, l’Ania (Association Nationale des Industries Alimentaires) a claqué la porte du Medef , c’est désormais l‘UIMM, la puissante fédération patronale de la métallurgie, a appelé jeudi de ses voeux un changement de gouvernance au sein du Mouvement des Entepreneurs.

Raisons invoquées : l’ensemble des opinions ne seraient pas suffisamment prises en compte actuellement. Un grief de même type que celui récemment mis en avant par l’Ania. L' »affaire » étant tout de même revêtue d’une très forte odeur de règlement de compte.

Jeudi, à l’occasion de sa convention annuelle, l’Union des industries et des métiers de la métallurgie a ainsi lancé un appel à la « refondation » du patronat.

Selon son président, Frédéric Saint-Geours, le patronat de la métallurgie appelle notamment de ses voeux « une unité autour du Medef ». Une réalisation qui implique selon lui « que le Mouvement  des Entrepreneurs s’organise pour prendre en compte les avis des autres organisations » patronales comme la CGPME ou l’UPA (artisans).

En vue – officiellement – de mieux tenir compte des positions des élus, l’UIMM propose aussi « un changement de gouvernance au sein du Medef » .

Cette gouvernance doit s’appuyer sur un « président élu », qui soit un chef d’entreprise, et sur un directeur général « qui s’occupe de gérer les services », sur le modèle du fonctionnement de l’UIMM, a par ailleurs précisé M. Saint-Geours.

Ce dernier estime également qu’au cours des dernières années, « la présidence du Medef a évolué vers un système où le président se consacre à 100% à ses fonctions de patron de l’organisation », une solution qui selon lui n’est pas forcément la meilleure.

Rappelons qu’à l’heure actuelle, Laurence Parisot est seule candidate à sa propre succession à la tête du patronat. Mais à partir du 1er mai, les noms des éventuels candidats devraient être connus.

« Nous n’avons pas prévu d’organiser un débat en notre sein pour présenter un candidat », a tenu à préciser à cet égard Frédéric Saint-Geours.

En décembre 2009, le magazine Challenges affirmait d’ores et déjà que la Fédération patronale de la métallurgie envisageait également de quitter le Medef. Précisant par ailleurs que sa cotisation représente chaque année environ 10% du budget de l’organisation patronale …

Notons toutefois que cette déclaration de l’UIMM intervient quelques jours à peine après que la cour d’appel de Paris ait confirmé le jugement du tribunal de grande instance déboutant la présidente du Medef de ses poursuites en diffamation contre l’ancien président du patronat de la métallurgie, Daniel Dewavrin. Hasard de calendrier, me direz-vous …

En mars 2008, l’ancien président de l’UIMM avait affirmé que Laurence Parisot était au courant du système de retraits en liquide au sein de la fédération de la métallurgie avant sa révélation dans la presse en septembre 2007. Daniel Dewavrin disait tenir cette information de Denis Gautier-Sauvagnac (DGS), son successeur à la tête de l’UIMM.

« Le tribunal a jugé que le seul témoignage de Denis Gautier-Sauvagnac affirmant avoir directement entendu Laurence Parisot tenir des propos caractérisant le mensonge allégué était insuffisant à établir la vérité du fait diffamatoire, l’intéressé n’ayant jamais lui-même publiquement dénoncé le mensonge allégué« , indique la cour d’appel dans son arrêt, reprenant le jugement rendu en première instance.

En mars 2009, la patronne du Medef avait été déboutée de ses poursuites en diffamation en première instance, le tribunal ayant retenu la bonne foi de M. Dewavrin. Mme Parisot avait alors estimé que les propos de M. Dewavrin constituaient une riposte à ses déclarations présentant son indignation face aux indemnités de départ de l’UIMM accordées à M. Gautier-Sauvagnac.

Sources : AFP, Reuters, Challenges

Un commentaire

  1. C’est le Medef qui a planté la taxe carbone », affirme Chantal Jouanno (presse)
    PARIS, 25 mars 2010 (AFP)
    La secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Chantal Jouanno, assure dans un entretien paru jeudi dans Libération que « c’est le Medef qui a planté la taxe carbone », reportée sine die après la débâcle de la droite aux élections régionales.
    « C’est clair, c’est le Medef qui a planté la taxe carbone. Au nom de la compétitivité. Est-ce que le Medef s’est ému des 2 milliards de bonus distribués aux banquiers? », s’agace Mme Jouanno dans le quotidien, en mettant aussi en cause les « céréaliers intensifs ».
    Interrogé par l’AFP, un porte-parole de l’organisation patronale a indiqué que le Medef ne souhaitait « pas faire de commentaire » sur ces propos.
    Dans sa première déclaration après la défaite, le président Nicolas Sarkozy a affirmé mercredi qu’une taxe carbone serait adoptée en France uniquement si l’Europe mettait en place une « taxe aux frontières » de l’Europe pour protéger l’agriculture et l’industrie.
    « Si on attend que l’Europe prenne une décision, la taxe carbone sera reportée sine die. Cela pose un problème ontologique à la gauche comme à la droite. Nos élus et une partie de la société n’ont pas compris l’importance de l’écologie », lance Mme Jouanno.
    Interrogée sur son éventuelle démission, elle répond que « la démission est la dernière des solutions ».
    Au final, la volte-face sur la taxe carbone est le triomphe de « la culture du pouvoir sur la culture de l’action », juge Mme Jouanno, pour qui, « malgré tout, on n’est pas complètement sorti d’une forme de monarchie. C’est le pouvoir de l’apparence: officiers de sécurité et gyrophares pour les ministres ».
    Quant à la suite de son action au gouvernement, « il faut essayer quelque chose. Il me reste la parole. Je me ferai peut-être exploser mais ce n’est pas grave. (…) Je préfère aller au bout », conclut la secrétaire d’Etat.

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