L’Opep souhaite rester dans le monde virtuel des quotas alloués

virtual_world_400px.jpgAlors qu’une réunion de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) est prévue mercredi à Vienne, une augmentation des quotas reste peu envisageable.

Lundi, le ministre algérien du Pétrole et des mines Chakib Khelil a écarté l’idée d’une hausse des parts de production allouées à chaque pays membre. Une hausse qui ne serait pourtant qu’une mise en conformité des objectifs définis sur le papier avec la réalité du terrain …

L’argument officiel mis en avant : ne pas alerter les marchés.

Interrogé sur l’opportunité d’aligner les quotas de production de l’Opep – fixés à 24,84 millions de barils par jour (mbj) – sur le niveau nettement supérieur de la production réelle, M. Khelil a ainsi déclaré que cela ne serait « pas une bonne idée ». Il est vrai que toute vérité n’est pas bonne à dire … mais de là à refuser d’afficher la réalité …

Selon lui, une telle décision serait de nature à adresser un  » mauvais signal au marché ».

En ce qui concerne le prix du baril, le ministre s’estime satisfait des perspectives d’évolution des cours. Selon lui, ces derniers devraient « se maintenir assez bien jusqu’à la fin de l’année malgré le surplus de production ».

Il compte en effet sur des facteurs permettant de soutenir les prix, comme « la reprise, l’affaiblissement du dollar américain » et les incertitudes géopolitiques.

A noter que la Libye, l’Equateur, le Qatar et l’Iran se sont déjà clairement exprimés en faveur d’un maintien des quotas actuels.

Les analystes estiment par ailleurs que les monarchies pétrolières du Golfe devraient appeler lors de la prochaine réunion de l’Opep au respect des quotas, sans exercer de pression pour une discipline de production …. et ce, du moment que les prix restent élevés et les perspectives positives.

Mais la situation pourrait évoluée en cas de chute brutale des cours.

Rappelons que la production globale de l’ensemble des pays membres de l’Opep est montée en février à 29,15 millions de barils/jour (mbj), atteignant un niveau record qui n’avait pas été observée depuis 14 mois, date à laquelle l’Irak avait produit plus de 2,6 mbj pour la première fois depuis son invasion en 2003.

La production des 11 membres de l’Opep soumis au système des quotas a atteint pour sa part 26,55 mbj en février, en dépassement de 1,7 mbj par rapport au plafond actuel, fixé en décembre 2008.

Selon la revue spécialisée Middle East Economic Survey (MEES), cette surproduction provient de pays comme l’Iran et l’Angola, en dépassement chacun de 400.000 bj le mois dernier.

Les quatre monarchies arabes du Golfe membres de l’Opep (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Koweït et Qatar) n’ont fourni en février que 200.000 barils de plus que leurs quotas, lesquels représentent tout de même 53% du plafond du cartel.

Une situation à suivre de près alors que selon la Banque centrale saoudienne, la « discipline de production serait décisive pour l’équilibre du marché en 2010 en raison d’une faiblesse persistante des fondamentaux du marché ».

Sources : AFP, Reuters