Libye : chantage aux investissements étrangers dans le pétrole ?

Comment attirer à soi des investisseurs « égarés » ? c’est simple, afficher que l’on stoppe les projets pétroliers d’un pays alors que la terre entière a soif d’or brut.

C’est en tout cas, semble-t-il, la stratégie adoptée par la Libye, histoire très certainement – aussi – de faire une totale RAZ des quelques reliquats de conscience et moralité officiellement détenues par pays occidentaux et majors pétrolières.

Voire d’envoyer un « gros » message à la Suisse, importateur majeur de brut libyen, empêtrée dans les affres d’une affaire concernant le fils de Khadafi ?

Choukri Ghanem, le représentant libyen à l’Opep (dont le pays est membre), a ainsi indiqué samedi que la Libye allait retarder de cinq ans – de 2012 à 2017 – son programme d’expansion des capacités de production de pétrole à 3 millions de barils par jour (mbj). Raisons invoquées : des contraintes budgétaires. 

 « Nos plans étaient d’atteindre 3 mbj en 2012, mais à cause de la situation du marché et de contraintes budgétaires », le programme a été retardé, a ainsi expliqué M. Ghanem, patron de la Compagnie libyenne de pétrole (NOC).

Le niveau de production cible devrait désormais être atteint en 2016-2017, a tenté d’alarmer le représentant libyen. L’objectif pouvant être également qu’une telle annonce fasse évoluer les cours à la hausse, renflouant ainsi de manière virtuelle la manne pétrolière libyenne.

Enfonçant le clou, Choukri Ghanem a par ailleurs indiqué qu’à cette date, le niveau de 3 millions de barils par jour pouvait être atteint … sous réserve néanmoins de pouvoir disposer de « budgets plus importants« .

Rappelons que si les capacités de production de la Libye sont actuellement de 2 mbj, le pays ne produit que 1,5 mbj, en vue de respecter le quota de production alloué par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole.