L’action Arcelor Mittal souffre de la crise

Il fallait s’y attendre. Alors que la demande en matières premières est en chute libre, malmenée par la crise du secteur automobile, le titre Arcelor ne peut qu’en subir les impacts.

L’action du groupe sidérurgique a ainsi observé un net repli mercredi à la Bourse de Paris, l’annonce d’une perte nette de plus d’un milliard de dollars pour le premier trimestre et d’une levée de fonds de 3 milliards n’arrangeant rien à l’affaire.

A la cloture, le titre Arcelor Mittal perdait ainsi 3,70% à 17,98 euros, dans un marché en hausse de 2,16%. Notons toutefois qie l’action a progressé de 6 % depuis le début de l’année, alors que le CAC 40 a reculé quant à lui de plus de 3%.

Premier élément en sa défaveur : l’annonce faite par le numéro un de l’acier d’une perte presque deux fois supérieure aux 570 millions attendus par les analystes du consensus Dow Jones Newswires.

Autre élément qui a pu perturber les investisseurs : la volonté affichée par Arcelor de lever 3 milliards de dollars de fonds en vue de réduire sa dette. Une partie sera constituée d’obligations convertibles pour au moins 500 millions d’euros et le reste sous forme d’émission d’actions. La famille Mittal s’est engagée à souscrire à hauteur d’au moins 10% des actions émises.

Rappelons que la dette nette du groupe s’établissait fin mars à 26,7 milliards de dollars, contre 26,5 milliards fin décembre. Ce qui fait dire à la presse belge qu’Arcelor Mittal paie au prix fort sa politique d’acquisitions, cette dernière estimant ainsi que le groupe « a dépensé sans compter ces dernières années« . Revenant sur la stratégie suivie par le groupe début 2008, alors que la demande d’acier se voulait prometteuse : achat d’entreprises et de mines à des prix loin d’être négligeables. Une politique alors menée dans le but d’élargir son périmètre et de se rendre maître de son approvisionnement en matières premières.

Manque de chance, mauvaise prévision voire mauvaise stratégie ? Quoiqu’il en soit, le marché s’est par la suite retourné au grand dam du sidérurgiste contraint de rembourser ses dettes.

Certains analystes considèrent toutefois que l’annonce d’une levée de fonds est susceptible de ramener la confiance sur le titre, voulant pour preuve le fait que cours se soit quelque peu ressaissi en fin de séance.

Un malheur n’arrivant jamais seul, le groupe a affiché un chiffre d’affaires en net repli à 15,12 milliards de dollars (11,6 milliards d’euros), contre 29,81 milliards au premier trimestre 2008.

Si Arcelor Mittal a toutefois dégagé un résultat brut d’exploitation (EBITDA) de 900 millions sur les trois premiers mois de l’année, cette valeur est en dessous du milliard annoncé préalablement par le groupe et attendu par le consensus.

Le numéro un de l’acier table désormais sur un chiffre d’affaires compris entre 1,2 et 1,5 milliard de dollars pour le deuxième trimestre.

Sources : AFP, Arcelor, Dow Jones Newswires, Rtl.be