Fabius et PS mettent la TVA sociale dans la balance des municipales

A l’approche des municipales, les coups pleuvent et les masques tombent, semble-t-il.

Ressortant les vieux démons, Laurent Fabius, député PS de Seine-Maritime, a assuré mardi sur Europe 1 que si les Français ne mettaient pas « un carton jaune » à la majorité aux municipales et cantonales de mars, il y aurait « une hausse de la TVA après les élections ».

Pour lui, comme pour le Parti Socialiste dans son ensemble, le message est clair : ces élections doivent marquer un coup d’arrêt de la politique de Nicolas Sarkozy par un vote sanction, sinon, le gouvernement se sentira pousser des ailes.

Commentant lundi le rapport Attali proposant d’opter pour une telle mesure fiscale, M. Woerth a déclaré : « le président a fixé un agenda très précis et que nous respectons. La TVA sociale, comme d’autres sujets, sont des sujets de financement de protection sociale qui seront sur la table pendant ce premier semestre », la question étant de savoir sur quoi (salaire, consommation, patrimoine…) doit reposer ce financement.

Selon M. Fabius, qui avait mis en difficulté le gouvernement sur cette question avant le second tour des législatives, il s’agit là de « l’expression la plus nette du gouvernement depuis longtemps ».

« Si les Français ne donnent pas un carton jaune (…), je vous le dis, il y aura une hausse de la TVA après les élections. Je n’en veux pas (…), ça amputera le pouvoir d’achat« , a ajouté l’ancien Premier ministre.

M. Fabius a mis en ligne mardi sur son site internet un « carton jaune à la droite », afin que les militants et les candidats aux élections municipales et cantonales puissent « le télécharger et l’utiliser lors du porte à porte, sur les marchés, dans les réunions publiques ».

Dans un communiqué publié ensuite, le Bureau national (BN) du PS affirme que la déclaration de M. Woerth « valide les mises en garde du Parti socialiste et atteste de l’imminence de l’adoption d’un plan de rigueur pour financer les 15 milliards d’euros de cadeaux fiscaux et équilibrer un budget bâti sur des hypothèses de croissances irréalistes ». « A la veille des élections, les masques tombent », ajoute le BN.

Porte-parole du PS, Julien Dray a ciblé les propos de M. Woerth devant les députés de la commission des Finances, mardi. Ce dernier nous a gâté de cette phrase oh combien magnifique, qui devrait faire « un malheur » dans les chaumières : « les caisses ne sont pas vides, elles sont plus que vides, elles sont en déficit de 38 milliards« .

Pour le député de l’Essonne, cela signifie que « nous sommes au bord du gouffre, et nous allons faire joyeusement un grand pas en avant ». « Nous demandons que le gouvernement présente enfin un plan sérieux, devant un tel aveu de la dégradation de la situation économique et financière du pays », a-t-il ajouté.

Source : AFP

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