Le numéro un mondial des progiciels, l’allemand SAP, a annoncé dimanche soir l’acquisition du français Business Objects, leader dans le domaine de la Business Intelligence, pour un montant légèrement supérieur à 4,8 milliards d’euros.
L’offre de SAP, qui a été approuvée par le Conseil d’administration de Business Objects, s’élève à 42 euros par action en cash, précise le communiqué.
Des rumeurs de rachat de Business Objects par des géants du secteur, comme SAP ou l’américain IBM, qui couraient depuis septembre 2006, s’étaient amplifiées ces dernières semaines.
Business Objects « opérera comme une entité indépendante au sein du groupe SAP », selon le communiqué, avec l’actuel directeur général John Schwarz maintenu à sa tête. La transaction devrait être conclue au premier trimestre de 2008 et avoir un impact positif sur le bénéfice par action de SAP à partir de 2009, précisent les deux groupes qui ne prévoient pas de « restructuration significative ».
Le patron de SAP, Henning Kagermann, a mis en avant lors d’une conférence téléphonique « les formidables opportunités » de l’opération, qui se traduira par d' »importantes synergies », a-t-il dit, sans pouvoir encore les chiffrer. « Le but premier est de développer de nouveaux marchés dans le but de doubler notre clientèle d’ici 2010 », pour atteindre l’objectif de 100.000 clients, a-t-il ajouté.
Ce rachat marque un changement radical de stratégie pour SAP qui, contrairement à son grand rival américain Oracle adepte des acquisitions, continuait encore il y a peu à miser sur une croissance organique.
L’allemand, qui compte quelque 41.200 clients dans plus de 120 pays et a enregistré l’an dernier des ventes de licences d’un montant de 3,1 milliards d’euros, entend ainsi garder une longueur d’avance sur Oracle, qui ne cesse de gagner des parts de marché.
Pour combler l’écart avec SAP, l’américain a dépensé en acquisitions plus de 25 milliards de dollars depuis 2004, le dernier rachat en date étant celui d’Hyperion en mars, spécialiste des logiciels de gestion de la performance des entreprises, pour 3,3 milliards.
Le groupe français Business Objects a réalisé en 2006 un chiffre d’affaires de 1,254 milliard de dollars.
L’action de l’éditeur de logiciels français a nettement progressé vendredi, malgré l’abaissement de la recommandation de Credit Suisse sur le titre. A la clôture, l’action gagnait 3,58% à 35 euros. La banque suisse a abaissé vendredi sa recommandation sur Business Objects de « surperformance » à « neutre », estimant que l’action avait désormais dépassé l’objectif de cours qu’elle lui avait assigné.
A noter que la société réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis, ce qui l’expose fortement au dollar. De plus, le groupe publie ses comptes en monnaie américaine, tandis que les charges, notamment de Recherche & Développement, sont supportées en euros. La cotation au Nasdaq, qui est un avantage en termes de notoriété, est également un inconvénient, Business Objects (BOB) subissant la forte volatilité du marché américain des valeurs de croissance.
Source : AFP, Daily Bourse, Capital
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L’action Business Objects s’envolait lundi après la reprise de la cotation du titre, suite à l’offre publique d’achat (OPA) amicale lancée par l’allemand SAP à 42 euros par action en cash, et malgré un avertissement sur ses résultats du troisième trimestre.
A 12H03 (10H03 GMT), le titre Business Objects gagnait 17,20% à 41,02 euros, dans un marché parisien stable (-0,03%).
Le numéro un mondial des progiciels, l’allemand SAP, a annoncé dimanche soir l’acquisition pour plus de 4,8 milliards d’euros du français Business Objects, qui revendique la place de numéro un mondial dans les logiciels d’aide à la décision. L’offre a été approuvée par le Conseil d’administration de Business Objects.
Cette offre proposait une prime de 20% par rapport au cours à la clôture de vendredi, de 35 euros.
« Ce rapprochement des deux groupes permettra la création d’une offre inégalée à destination des utilisateurs professionnels », ont commenté les analystes d’Oddo.
Dans le même temps, Business Objects a lancé dimanche un avertissement sur ses résultats du troisième trimestre, qui seront annoncés le 24 octobre.
Sur la période, le chiffre d’affaires « devrait se situer dans une fourchette approximative de 366 à 370 millions de dollars », alors que les prévisions initiales le situaient « entre 382 millions et 387 millions de dollars ».
Le résultat net dilué par action est lui attendu « entre 0,04 et 0,06 dollar » en normes comptables américaines (GAAP), bien au-dessous de ce qui avait été annoncé (« entre 0,16 et 0,20 dollar »). En base « non GAAP », le résultat devrait se situer entre 0,36 et 0,39 dollar, contre 0,43-0,47 dollar prévu.
Après cette annonce, les analystes d’Exane BNP Paribas ont abaissé leur recommandation sur l’action Business Objects à « sous-performance », contre « neutre » auparavant.
Le résultat net sera surtout impacté par le chiffre d’affaires des licences, a souligné Business Objects.
Les analystes de Société Générale ont jugé que « sans les contributions de Cartesis et InXight, les ventes de licences seraient restées stables sur l’année ». « Cela va sûrement ranimer les inquiétudes sur la croissance du coeur de métier du groupe, et va susciter des questions sur le prix élevé que paie SAP », ont-ils ajouté.
L’offre de SAP n’est pas vraiment une surprise alors que les rumeurs de rachat par des géants du secteur, qui couraient depuis novembre 2006, s’étaient amplifiées ces dernières semaines.
L’action avait déjà près de 12% entre le 28 septembre et la clôture de vendredi, et environ 27% depuis un an.
Les analystes s’interrogeait lundi sur la possibilité d’une contre-offre sur Business Objects.
Société Générale a écarté cette éventualité, soulignant que le prix paraissait déjà élevé, et que l’américain Oracle, principal concurrent de SAP, avait récemment acquis Hyperion. Selon elle, IBM, Hewlett Packard et d’autres groupes potentiellement intéressés ne sont pas prêts à se lancer dans une guerre des prix avec SAP.
En revanche, Natixis et le Crédit Mutuel-CIC considèrent que cette possibilité existe, le premier affirmant que « le prix offert n’est probablement pas suffisamment élevé pour se prémunir complètement de toute contre-offre même s’il s’agit d’une offre amicale ».
Pour le CM-CIC, « l’intérêt stratégique » est tel pour SAP qu’une contre-offre d’IBM, Microsoft ou même Oracle est possible.
Selon la banque, HP et IBM ont « clairement affiché leur volonté de se développer sur le segment du logiciel d’entreprise », ce que seule une acquisition leur permettrait de faire.
« Dans une telle hypothèse, l’intérêt stratégique de Business Objects pourrait faire monter sa valorisation entre 45 et 48 euros par action », ont conclu les analystes.
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