Le patron du groupe américain Spirit Aerosystems, Jeff Turner, a rencontré Thomas Enders, patron de l’avionneur européen Airbus, en quête de partenaires pour sept de ses sites industriels, a indiqué lundi un porte-parole du groupe européen.
La rencontre a eu lieu à Toulouse, au siège d’Airbus, mercredi dernier, selon le porte-parole qui a par ailleurs précisé qu’il n’y avait « pas de favori, maintenant ainsi le « suspens » pour des salariés déjà fort éprouvés par ailleurs.
Les réunions sur les cessions d’usines prévues par Airbus et sur les suppressions d’emplois du plan Power 8 vont s’enchaîner du 12 au 27 septembre entre direction et syndicats au niveau d’Airbus comme d’EADS.
Airbus a lancé un appel d’offres international pour la reprise partielle ou totale de sept de ses sites : Filton en Grande-Bretagne, Méaulte et Saint-Nazaire Ville en France, Nordenham, Varel et Laupheim en Allemagne auxquels le groupe a ajouté en août Augsbourg, qui dépend de la division défense de sa maison-mère EADS mais produit à 60-70% des pièces Airbus.
Spirit AeroSystems, ancienne filiale de Boeing, rachetée en 2005 par le groupe canadien Onex semble intéressé par la reprise de plusieurs des sept sites d’Airbus et dans plusieurs pays. Il est notamment en lice face au français Latécoère pour la reprise des usines françaises. Son nom a également été cité pour Filton et pour l’ensemble Nordenham-Varel-Augsbourg.
Latécoère prévoit quant à lui de procéder à une augmentation de capital de l’ordre de 300 millions d’euros au début 2008, s’il obtient la reprise des usines Airbus de Méaulte et de Saint-Nazaire Ville, a indiqué jeudi le président du directoire de l’équipementier aéronautique français, François Bertrand.
Ce dernier a rappelé, lors d’une conférence de presse, qu’Airbus doit annoncer d’abord « le choix des partenaires avec lesquels il entrera en négociation exclusive ». « On attendait fin septembre, on parle maintenant d’octobre », a ajouté le président de Latécoère, qui s’attend à une « finalisation au début 2008 ».
Selon des sources proches des négociations, le gouvernement préférerait un repreneur français pour ces usines qui emploient 1.300 personnes. Toutefois, certains s’interrogent sur la capacité de Latécoère à financer l’opération sans recourir massivement au marché.
Si les réunions sur les cessions d’usines prévues par Airbus doivent se tenir entre le 12 et 27 septembre entre direction et syndicats, il n’est pas sûr pour autant que le comité européen d’Airbus, qui aura lieu le 24 septembre, puisse présenter la liste officielle des entreprises retenues pour acheter partiellement ou totalement sept sites industriels sur seize, estime-t-on de sources syndicales. « L’addition à la liste d’un septième site au début du mois d’août, l’usine allemande d’Augsbourg, qui appartient à EADS et pas directement à Airbus, a compliqué la procédure et les discussions en Allemagne, tout n’est pas encore bouclé », explique-t-on.
Les organisations syndicales européennes d’EADS devraient de leur côté demander « d’étendre à tout le périmètre d’EADS le processus de consultation, en raison du statut de l’usine d’Augsbourg qui appartient à la filiale défense et sécurité. Cela risque de faire glisser encore le calendrier », ajoute-t-on de source syndicale française.
Une expertise est en cours au niveau d’Airbus, à la demande des syndicats, menée par les cabinets Cadeco côté français et ERW côté allemand, et ceux-ci attendent toujours d’avoir accès aux informations données aux candidats repreneurs et aux dossiers de ces derniers. « On refusera de rendre un avis tant qu’on n’aura pas eu toutes les informations nécessaires », a ajouté un membre du comité européen.
Sources : AFP, Reuters
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