Bush et Paulson mettent en garde la Chine sur vente de bons du Trésor

Bush_paulsonLe président américain George W. Bush et son secrétaire au Trésor Henry Paulson ont mis en garde mercredi la Chine contre toute vente de titres américains, qualifiant toute opération de ce type de « téméraire » et d' »absurde ».

MM. Bush et Paulson réagissaient à des propos de deux responsables chinois rapportés par le quotidien britannique Telegraph.

Le Président américain, s’exprimant sur le dossier dans le cadre d’une interview sur la chaîne de télévision Fox News a par ailleurs estimé qu’un tel « comportement » affecterait la Chine plus que les Etats-Unis.

Pour sa part M. Paulson a estimé qu’il s’agissait d’une idée « absurde ». »Je reviens de Chine, j’ai rencontré tous les responsables (…), nous avons parlé d’investissements et les Chinois voudraient accroître leurs investissements aux Etats-Unis », a-t-il affirmé sur la chaîne CNBC.

Xia Bin, le responsable financier du Centre de recherche sur le développement, a affirmé que les réserves étrangères de la Chine devraient être utilisées comme un « pion de marchandage » dans les discussions avec la Chine. Pour rappel, la Chine est le deuxième détenteur de bons du Trésor derrière le Japon. En mai, elle détenait 407,4 milliards de dollars de titres.

Pour sa part, He Fan, un responsable de l’Académie chinoise des sciences sociales, a affirmé que Pékin avait la capacité de provoquer une chute du dollar s’il le voulait, rapporte le quotidien. Notant que la Russie et la Suisse notamment ont réduit leur portefeuille en dollars, il a affirmé que « la Chine ne va sans doute pas faire de même tant que le taux de change contre le dollar est stable ». Mais « la banque centrale chinoise sera forcée de vendre des dollars si le yuan s’apprécie considérablement, ce qui pourrait conduire à une dépréciation massive du dollar », a-t-il ajouté.

Depuis une réévaluation du yuan de 2,1% en juillet 2005, les Chinois laissent flotter leur monnaie dans une marge de fluctuation relativement étroite. Les Etats-Unis ont engagé un « dialogue économique stratégique » avec la Chine pour tenter d’amener celle-ci à réévaluer sa monnaie. Certains économistes estiment que le yuan est sous-évalué de 40% face au dollar. Mais à l’heure actuelle, Pékin fait la sourde oreille.

Aux Etats-Unis, l’opposition démocrate doute de la détermination de l’administration Bush, et souligne que jamais le Trésor n’a formellement accusé la Chine de manipuler sa monnaie. C’est pourquoi elle a promis de faire passer au Congrès une loi forçant le Trésor à durcir le ton sur la Chine.

A la fin juillet, la Commission des Finances du Sénat américain a ainsi voté par 20 voix contre 1 une loi demandant au Trésor d’identifier les pays dont les devises sont « fondamentalement déséquilibrées », ouvrant ainsi la porte à d’éventuelles sanctions économiques contre eux. Elle vise avant tout la Chine. « Depuis beaucoup trop longtemps, les travailleurs américains ont été les victimes de gouvernements étrangers qui recherchent un avantage concurrentiel déloyal en sous-évaluant leur devise », a accusé le sénateur démocrate Max Baucus, qui préside la Commission sénatoriale.

Selon le secrétaire au Trésor, les parlementaires retiennent la mauvaise approche vis-à-vis des Chinois en privilégiant la menace de sanctions. « Nous aimerions voir les Chinois bouger et montrer plus de souplesse« , a-t-il admis récemment mais « la bonne manière de traiter avec une nation souveraine n’est pas par le biais de mesures protectionnistes mais en leur montrant pourquoi c’est dans leur intérêt (…) de mener leurs réformes à bien », a-t-il ajouté.

« Le (yuan) s’est apprécié de 9,4% depuis juillet 2005 et notre opinion est que la Chine doit faire plus et plus vite », a précisé Alan Holmer, envoyé spécial américain chargé du dialogue économique stratégique lors d’une rencontre avec la presse, « mais il est tout aussi important que le Congrès comprenne que nous devons préserver notre relations économique avec la Chine ».

Selon Joel Naroff, qui dirige le cabinet Naroff Economic Advisors, environ 10% de l’économie chinoise dépend des Etats-Unis pour sa survie. « Si nous éliminions ces 10%, l’économie chinoise s’effondrerait. Cela serait dur pour nous à court terme mais ils seraient anéantis », estime M. Naroff.

Source : AFP

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(9 commentaires)

  1. Sidérant !
    « Depuis beaucoup trop longtemps, les travailleurs américains ont été les victimes de gouvernements étrangers qui recherchent un avantage concurrentiel déloyal en sous-évaluant leur devise »
    C’est de l’humour ? Si les entreprises américaines n’avaient pas délocalisées leur production dans ces mêmes pays ils n’en seraient peut-être pas là. Et si c’est vraiment un problème pourquoi ne pas tout simplement surtaxer certaines importations (Là c’est vrai ce qui reste des classes moyennes américaines et les pauvres auraient du soucis à se faire).
    Mais non, en période pré électorale il est toujours de bon ton de s’en prendre aux étrangers.
    Bref traduction, l’économie américaine ne se porte pas très bien et l’opération portes ouvertes aux produits chinois et japonais risque de connaître un certain (sévère?) ralentissement.

  2. «  »Depuis beaucoup trop longtemps, les travailleurs américains ont été les victimes de gouvernements étrangers qui recherchent un avantage concurrentiel déloyal en sous-évaluant leur devise » : oui ! des phrases comme celles-là, il fallait y penser !
    je pense faire un best off en prenant aussi la célbère phrase française
    «  »Les Allemands s’accommodent du cours de l’euro presque trop bien (…) », a estimé l’euro-député français à la radio allemande Deutschlandfunk. « Ils produisent des machines qui sont achetées à l’étranger en raison de leur qualité et indépendamment du prix. Ceci n’est pas valable pour les exportations des autres pays européens comme l’Italie ou la France. Il y a là une différence que les Allemands doivent prendre en compte », a déclaré M. Bourlanges.
     »

  3. Panique à bord du bateau America, il prend l’eau de toute part.
    Il est évident que si les Chinois se mettaient à vendre une partie significative des 1000 milliards de $ qu’ils détiennent dans leurs coffres, ce serait la fin du $.
    La bonne question, c’est que peuvent-ils en faire les Chinois de tous ces $ qui se dévaluent inexorablement par rapport à toutes les devises ???

  4. ils doivent les convertir en or , mais ils n’ont pas le courage politique de le faire . les ricains ont prevenus . ceux sont eux qui tiennent les rennes de l’economie mondiale .

  5. Oui bien sûr que les autorités chinoises vont démentir toute intention de se débarrasser de leurs dollars.
    Mais ils le font pourtant, en achetant partout où c’est possible des actifs tangibles, dans l’énergie et les matières premières notamment.
    On rajoute à cela une course à l’armement pour être en mesure de sécuriser les actifs en question.
    Et après ???
    Si quelqu’un a des infos FIABLES sur le stock d’Or de la Chine, je suis preneur, parce que je pense que la clef du nouvel ordre économique mondial passe par là:
    – matières premières et énergies
    – contrôle de la seule véritable monnaie: l’Or.
    Et, tout le reste, c’est de la gesticulation verbale pour donner du temps au temps

  6. La Chine devrait avoir moins d’appétit pour les bons du Trésor américains
    AFP le 18/01/2009 à 13:09
    La Chine devrait ralentir ses achats de dette publique américaine, en raison d’une progression moindre de ses réserves de change et de la nécessité de financer son plan de relance pour faire face à la crise, estiment des analystes.
    Le président élu américain Barack Obama a proposé un plan de relance économique de 825 milliards de dollars qui, a-t-il reconnu, creusera encore plus le déficit américain. Et renforcera le besoin de financement en provenance de l’étranger.
    En septembre, la Chine a détrôné le Japon comme premier créancier des Etats-Unis. Fin novembre, elle détenait pour 681,9 milliards de dollars de bons du Trésor, selon les dernières statistiques américaines.
    Depuis le troisième trimestre 2008, le géant asiatique a laissé tomber des placements dans des organismes de refinancement hypothécaire semi-publics comme Fannie Mae et Freddie Mac pour des destinations plus sûres comme les bons du Trésor. Cependant, cette situation ne devrait pas se poursuivre.
    « La croissance des réserves chinoises devrait baisser, tout comme progressivement les achats de bons du Trésor — même si cela n’a pas encore commencé », a jugé Brad Setser, économiste au Conseil des relations étrangères basé à Washington.
    Le China Daily a averti, dans un éditorial publié le mois dernier, que la troisième économie mondiale n’allait pas toujours prêter de l’argent aux Etats-Unis, si ces derniers n’engagaient pas des réformes de fond.
    Toutefois, le quotidien officiel en anglais a reconnu que la Chine n’avait pas beaucoup le choix, car cesser de tels achats conduirait à une hausse des taux d’intérêt américains, ce qui mettrait en danger les efforts de Washington pour soutenir son économie. Et porterait atteinte aux exportations chinoises.
    Pendant des années, la Chine a dirigé ses réserves, nourries par ses excédents commerciaux avec les Américains, dans la dette américaine. Ce qui a permis aux Etats-Unis de vivre à crédit peu cher et de soutenir le boom de leur économie.
    Mais la crise financière a changé la donne.
    Pour Zhao Xijun, économiste à l’Université du Peuple, la Chine pourrait se servir de ses réserves pour importer des équipements, de la technologie et des matières premières afin de relancer son économie.
    « Ces importations réduiront l’excédent commercial et renforceront par conséquent le ralentissement des réserves de change », soutient-il.
    Même si les réserves chinoises sont toujours les premières au monde en 2008 avec 1.950 milliards de dollars fin décembre, pour la première fois en dix ans leur progression a ralenti: +27,3% contre 43,3% en 2007.
    Dans le même temps, la Chine doit financer son plan de relance de 455 milliards d’euros jusqu’à la fin 2010, pour revivifier une économie qui, en 2009 avec +7,5%, devrait connaître sa croissance la plus faible depuis 1990, selon la Banque Mondiale.
    Et les économistes chinois s’attendent à ce que le gouvernement soit encore plus prudent dans la gestion des réserves.
    « Il y a des chances que les Etats-Unis s’enfoncent dans une nouvelle vague de crise financière… nous ne savons pas quand l’économie américaine touchera le fond », dit l’économiste de Bank of Communications Lian Ping.
    « Si nous augmentons la diversité des investissements chinois à l’étranger, nous pourrons mieux prévenir les crises et les risques », ajoute-t-il.
    Mais, en tant que plus gros détenteur de bons américains, la Chine voit ses options limitées, relève He Jun, économiste chez Anbound Consulting à Pékin.
    « Nous avons acheté beaucoup trop de bons », dit-il. « Par conséquent si la confiance des investissements dans le gouvernement américain vole en éclat, nous pourrions souffrir d’énormes pertes ».
    « Il existe également des considérations politiques, les Etats-Unis et la Chine ont un accord tacite pour maintenir la stabilité économique. La réalité est que nous avons peu de choix », note l’économiste.

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