Les « amitiés particulières » de Nicolas Sarkozy remontent progressivement à la surface « médiatique » après le calme

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Les « amitiés particulières » de Nicolas Sarkozy remontent progressivement à la surface « médiatique » après le calme
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Refonte de la filière nucléaire : l’Elysée presse le pas
A la demande de l’Elysée, un groupe de travail a été créé autour de l’Agence des participations de l’Etat, du conseil McKinsey et de la banque HSBC. Ils planchent sur la refonte de la filière nucléaire française. Officiellement, toutes les options sont sur la table, mais un rapprochement entre Areva et Alstom semble privilégié.
Pas de temps à perdre. Le dossier GDF-Suez à peine refermé, le président de la République s’est déjà attelé à un nouveau chantier industriel : celui de la refonte de la filière nucléaire française. A la demande de l’Elysée, un groupe de travail a été constitué sur le sujet. Autour de l’Agence des participations de l’Etat (APE), le cabinet de conseil McKinsey et la banque HSBC ont été officiellement missionnés pour plancher sur l’avenir du groupe Areva.
Après avoir pris connaissance des propositions formulées sur le sujet par le Commissariat à l’énergie atomique (« Les Echos » du 31 août), l’Etat passe la vitesse supérieure. Au sommet de l’Etat, on souhaite désormais mettre à plat toutes les options possibles. « Il n’y a aucune urgence, explique-t-on dans l’entourage de Nicolas Sarkozy, mais simplement la volonté de clarifier nos priorités stratégiques : que veut-on faire de notre filière nucléaire ? Quels sont nos moyens ? Est-ce que l’Etat doit rester majoritaire dans toutes les activités ? Quel doit être demain le rôle d’EDF, celui de Total ? »
Officiellement, toutes les options sont donc sur la table. A Bercy, Stéphane Richard, le directeur de cabinet de Christine Lagarde, reconnaît que le dossier Areva est « ouvert depuis quelques semaines à la demande du président de la République et du Premier ministre ». « Aucun délai n’a été fixé pour la fin de ces travaux, poursuit-il. Ils seront menés de la manière la plus large possible, tant sur l’évolution du capital d’Areva que sur la place future de ses partenaires. »
Derrière ces précautions de langage, un scénario semble clairement privilégié : celui d’un rapprochement entre le leader mondial du nucléaire et Alstom. Dans sa note consacrée à l’ouverture du capital d’Areva, le CEA envisageait cette hypothèse, qui donnerait naissance à un groupe pesant 40 milliards d’euros de capitalisation boursière. Le schéma décrit par le CEA, principal actionnaire d’Areva, reposait sur une fusion pure et simple entre les deux entreprises, les activités du nouvel ensemble étant filialisées par métiers (construction de réacteurs nucléaires, cycle du combustible, énergies non nucléaires, transmission et distribution d’électricité, transport ferroviaire). Dans cette hypothèse, le holding de tête serait détenu à un peu plus de 30 % par le CEA, à 5 % par l’Etat et à plus de 26 % par Bouygues, premier actionnaire d’Alstom.
Le problème Siemens
Il reviendra aux équipes de HSBC et McKinsey de dire si un montage de ce type fait sens et s’il est réalisable. Pour l’heure, une chose est sûre : attaché à l’idée que l’Etat « doit avoir une stratégie dans la mondialisation », Nicolas Sarkozy souhaite voir émerger un acteur puissant dans la filière nucléaire. A l’époque où il était ministre des Finances, il s’était personnellement impliqué dans le sauvetage d’Alstom, alors au bord de la faillite, faisant en sorte que l’Etat prenne 21 % de son capital. Deux ans plus tard, les titres ont été revendus à Bouygues, avec une plus-value de 1,3 milliard d’euros.
Ces deux acteurs-là feront à coup sûr partie des scénarios étudiés. Mais bien des obstacles sont à surmonter. Avant de savoir quelle place l’Etat réservera à Bouygues ou Alstom, il devra régler le problème Siemens. Actionnaire d’Areva NP (la filiale réacteurs d’Areva) à hauteur de 34 %, l’industriel allemand n’a aucune envie de céder la place à son grand rival Alstom. D’une façon ou d’une autre, il faudra donc l’associer au schéma final. En l’associant à la construction de centrales ou en favorisant une alliance dans le ferroviaire. Le sujet a été évoqué le 10 septembre entre Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel.
Ce n’est pas tout. A la faveur de la recomposition à venir, l’Etat pourrait chercher à nouer un partenariat stratégique avec le japonais Mitsubishi. Il devra aussi trouver une solution « sécurisante » pour les activités sensibles, comme le traitement du combustible nucléaire ou l’enrichissement de l’uranium. En clair, est-il possible de privatiser La Hague ou Eurodif ? C’est là que pourrait intervenir un schéma associant EDF. Les réflexions en cours pourraient aussi permettre de répondre aux attentes de Total, qui ne fait plus mystère de ses ambitions dans le nucléaire.
http://www.lesechos.fr/info/energie/4620855.htm