La diplomatie européenne réunie dimanche à Bruxelles après l’élection de Trump

Remue ménage en perspective sur la scène internationale après l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Quelques heures après l’annonce des résultats, mercredi, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a convié les ministres des Affaires étrangères de l’UE à une réunion extraordinaire dimanche soir à Bruxelles. Mme Mogherini a parallèlement assuré que l’Union européenne allait continuer à travailler avec les Etats-Unis. « Les liens UE-USA sont plus profonds que n’importe quel changement politique », a-t-elle indiqué dans un tweet.

La Haute Représentante de l’Union pour les Affaires étrangères a ainsi invité les différents chefs de la diplomatie de l’UE pour un dîner informel et un échange de vues sur « la façon d’aller de l’avant dans les relations UE-USA » à la suite des élections américaines.

Ces informations confirmaient ainsi les propos du ministère allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, qui avait auparavant indiqué à Berlin qu’une réunion de ce type se tiendrait dimanche à Bruxelles et qui en avait salué la tenue. A noter que ce dîner aura lieu à la veille d’un conseil ordinaire des chefs de la diplomatie à Bruxelles.

A noter toutefois que Federica Mogherini a néanmoins jugé nécessaire de souligner à plusieurs reprises que la politique étrangère européenne est déterminée indépendamment de ce qui se passe à Washington. Méthode Coué ? …

Mercredi, l’Allemagne, par la voix de sa chancelière Angela Merkel, a pour sa part averti Donald Trump qu’une future coopération étroite entre leurs deux pays devrait se fonder sur les valeurs communes démocratiques et rappelé au président élu sa responsabilité au niveau mondial.

« L’Allemagne et les Etats-Unis sont liés par des valeurs, la démocratie, la liberté, le respect du droit, de la dignité de l’homme indépendamment de sa couleur de peau, de sa religion, de son sexe, de son orientation sexuelle ou de ses convictions politiques. C’est sur la base de ces valeurs que je propose une coopération étroite au futur président. »

La première à réagir au sein du gouvernement allemand avait été la ministre de la défense, Ursula von der Leyen (CDU), qui a qualifié la victoire de M. Trump de « choc énorme ». « Je pense que Trump sait qu’il ne s’agit pas d’un vote en sa faveur, mais plutôt d’un vote contre Washington, contre l’establishment », a-t-elle déclaré.

En Italie, le président du Conseil, Matteo Renzi, qui s’était très clairement prononcé en faveur d’Hillary Clinton, a félicité sobrement le vainqueur, qualifiant « l’amitié italo-américaine » de « solide ».

En ce qui concerne la France, le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, a d’ores et déjà fait part de son inquiétude à la suite de la victoire du candidat républicain, s’inquiétant notamment pour l’avenir de l’accord de Paris sur le climat et de l’accord sur le nucléaire iranien.

« Il va falloir essayer de savoir ce que veut faire ce nouveau président », a-t-il déclaré, assurant toutefois que la France, « alliée des Etats-Unis », continuerait à travailler avec son partenaire américain « pour un monde de paix ».

Jean Claude Juncker, le Président de la Commission européenne  et Donald Tusk, président du Conseil européen, ont quant à eux adressé une lettre commune à Donald Trump pour le féliciter de sa victoire. Ils l’« invitent à se rendre en Europe pour un sommet UE-USA dès que cela lui conviendra », insistant sur le fait qu’« il est plus important que jamais de renforcer les relations transatlantiques. »

« L’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis constitue un risque pour les relations entre l’Union européenne et les Etats-Unis », a toutefois déclaré vendredi Jean-Claude Juncker. « Le futur président américain ne connaît pas l’Europe », a souligné par ailleurs le président de la Commission Européenne. « Il faudra que nous apprenions au président désigné en quoi consiste l’Europe et quels sont les principes de fonctionnement de l’Europe », a-t-il ajouté devant des étudiants en ajoutant que les Américains ne s’intéressaient habituellement pas à l’Europe.

Si le président du Parlement européen, Martin Schulz, a certes admis quant à lui que le choix de l’électorat américain « doit être respecté », il est clair que la nouvelle est loin de le réjouir. Interrogé le 9 novembre sur Europe 1, il a par ailleurs déclaré que « cela sera difficile, cela sera plus dur qu’avec les administrations précédentes », espérant « trouver un créneau pour coopérer » avec Trump.

Si durant sa campagne, Donald Trump a laissé entendre que les pays européens membres de l’OTAN devraient assumer une plus grande part financière de leur défense, le budget devrait être abordé par les ministres dimanche soir. Si le nouveau président élu met en application ces promesses de campagne, d’importantes conséquences budgétaires seraient à prévoir pour les pays membres.

Alors que le candidat a évoqué la mise en place d’une surtaxe douanière de l’ordre de 45 % à l’encontre des produits chinois, une telle menace concernant les produits européens ne semble pas être à l’ordre du jour.

L’économie européenne pourrait toutefois bénéficié d’une mise en application d’une des promesses du candidat Trump : la détente avec la Russie, laquelle pourrait avoir pour conséquence une levée des sanctions de part et d’autre qui pénalisent l’agriculture et l’économie de l’Union européenne.

Sources : AFP, le Monde, sputniknews.com

Elisabeth Studer – 12 novembre 2016 – www.leblogfinance.com

(9 commentaires)

  1. Il y a quelque chose de jouissif à voir l’ensemble de la clique politique européenne s’agiter comme une ruche en folie après le génial coup de pied asséné au système par la « majorité silencieuse » US. Les yeux se dessillent soudain sur l’inanité de politiques ne favorisant plus que des minorités -qu’elle soient composées d’élites économiques ou philosophiques – avec pour principal résultat un bafouement quasi systématique du simple bon sens, créant ainsi un vide que ne demandent qu’à combler les populistes de tous poils. Nos dirigeants auront-ils la sagesse (certains diront les c…) de redescendre de leur olympe ou préféreront-ils continuer de s’auto rassurer frileusement (à coup de méthode coué ;)? Cette réunion convoquée dans la précipitation n’augure malheureusement rien de bon.

  2. a noter également la surprise de politiques : pourtant quelques jours avant les elections , plusieurs signes boursiers pouvaient laisser penser à la victoire de Trump. (regardez le cours du peso mexicain, on en reparlera)
    Ce qui signifie encore que les politiques ne semblent pas même être connectés à la Bourse, au monde réel .

  3. Les prédictions de victoire pour HRC et de chute des bourses dans le cas contraire venaient évidemment des mêmes chambres d’écho médiatiques…
    Un détail amusant à cet égard a été de voir les bourses asiatiques qui, sagement et faute de mieux informées, ont d’abord suivi lesdites prédictions avant de s’apercevoir que l’arrivée de Trump était en réalité perçue comme bénéfique par les marchés US.

  4. Nigel Farage, figure pro-Brexit, a rendu visite à Trump à New York

    Le chef de file de la campagne en faveur du Brexit et fondateur du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (Ukip), Nigel Farage, a rendu visite samedi au futur président des Etats-Unis Donald Trump. Les équipes ont qualifié la réunion de « très productive ».

    « Nous ne sommes que des touristes! », a plaisanté Nigel Farage devant des journalistes après avoir été aperçu devant un ascenseur de la Trump Tower, à New York, où réside le milliardaire.

    Kellyanne Conway, la directrice de campagne de Donald Trump, a confirmé que les deux hommes s’étaient rencontrés alors que le nouveau président était chez lui en famille, recevant appels téléphoniques et visiteurs. « Je pense qu’ils apprécient leur compagnie mutuelle et ils ont eu l’opportunité de discuter de la liberté et de la victoire et de ce que cela signifie pour le monde », a-t-elle commenté.

    Sur Twitter, Nigel Farage a publié une photo de l’entrevue. On y voit les deux hommes poser avec un large sourire devant des portes dorées, Donald Trump le pouce en l’air. « C’était un grand honneur de passer du temps avec @realDonaldTrump. Il était détendu et plein de bonnes idées. Je suis certain qu’il sera un bon président », a-t-il déclaré.

    Selon Farage, Donald Trump défendra un lien fort entre l’Amérique et le Royaume-Uni: « Voilà un homme avec lequel nous pouvons faire affaire », a-t-il estimé sur Twitter. Il a salué le bon accueil fait par Trump à l’idée de placer à nouveau un buste de Winston Churchill au Bureau ovale.

    Mesures « répugnantes »

    Au lendemain de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine mardi, Nigel Farage s’est dit « absolument heureux » à la radio britannique. Il a invité l’homme d’affaires new-yorkais à défaire les mesures « répugnantes » de Barack Obama.

    Il a tourné en dérision les accusations d’agression sexuelle qui visent Donald Trump, lui recommandant d' »amadouer » tant qu’il voudrait Theresa May, mais de ne pas la toucher. Filant la métaphore, le dirigeant nationaliste s’est proposé d’assister à la réunion hypothétique dans le rôle de « l’adulte responsable pour s’assurer que tout se passe bien ».

    Farage a confié à la BBC qu’il était désireux d’aider le gouvernement de Theresa May à créer des liens avec le nouveau président des Etats-Unis. Donald Trump comme Nigel Farage ont souligné les similitudes entre l’électoral américain et britannique, marqués selon eux par un fort mécontentement à l’égard de la classe politique et demandeurs de changement.

    (ats / 13.11.2016 04h40)

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