Total jetterait l’éponge sur la vente de sa raffinerie au Texas

Total aurait  renoncé à vendre sa participation de 50% dans la raffinerie de Port Arthur, au Texas, laissant ainsi tomber l’éponge près d’un an après avoir mandaté la banque d’investissement Lazard pour le conseiller sur ce dossier.

Rappelons  que le groupe pétrolier est présent depuis plus de 40 ans à Port Arthur, une raffinerie d’une capacité de 225.000 barils par jour, son seul actif dans le raffinage aux Etats-Unis.

Selon  trois sources proches du dossier, le groupe pétrolier français ne prévoit plus aujourd’hui de cessions dans le raffinage. Un changement de stratégie, donc, alors que Total  a cédé ses part d’une raffinerie en Allemagne en 2015, tout en envisageant de vendre celle de Lindsey, au Royaume-Uni.

Des informateurs proches des négociations ont également indiqué que le canadien Suncor Energy avait fait une offre sur la participation de Total dans le site de Port Arthur mais que  les deux parties n’étaient  pas parvenues à conclure un accord. Deux personnes proches des discussions ont déclaré quant à elles que Total avait renoncé à vendre ses parts faute d’obtenir le prix qu’il souhaitait.

Une porte-parole de Total  s’est refusée pour sa part à tout commentaire, ajoutant  que le groupe ne commentait pas les rumeurs de marché. Quant à Suncor, une porte-parole de l’entreprise  a refusé de commenter des spéculations concernant des acquisitions. Néanmoins, lors d’une téléconférence le 28 avril, le directeur général du groupe canadien, Steve Williams, avait déclaré qu’il étudierait d’éventuelles opportunités.

En juillet 2015, confirmant des informations parues dans la presse, un porte-parole du géant pétrolier français avait indiqué que comme pour ses autres grandes plateformes hors d’Europe déjà opérées en joint-venture, Total étudiait « la possibilité de s’associer à un partenaire stratégique de long terme pour sa plateforme de Port-Arthur ». Précisant que la raffinerie était détenue alors à 100% par Total, tandis que la partie pétrochimique était déjà en coentreprise entre Total (40%) BASF (60%). Objectif alors affiché : limiter le secteur aval, longtemps considéré comme étant peu rentable.

En juillet 2015, Les Echos rappelaient toutefois que les raffineurs américains avaient récemment dégagé des bénéfices quasi-record avec des raffineries comme celle de Total via la transformation du pétrole brut issu des sables pétrolifères canadiens et du pétrole de schiste américain et l’exportation des carburants sur des marchés à fortes marges.

Ainsi en juin 2015, Exxon Mobil Corp et Petroleos de Venezuela SA ont vendu leur raffinerie de 192.500 bpj de Chalmette, en Louisiane, à PBF Energy pour 322 millions de dollars, ce qui représente un prix avoisinant 1.672 dollars le baril.

A ce prix, estimait toujours Les Echos en 2015, les 50% de la raffinerie de Total pourraient valoir 188 millions de dollars (171,2 millions d’euros), concédant toutefois que d’autres facteurs spécifiques pourraient influer sur le prix. Deux sources proches du dossier estimaient alors que le baril de la raffinerie de Total valait davantage que celui de Chalmette.

Sources : Reuters, les Echos

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com – 15 juin 2016