Le Nigeria a accepté lundi de retirer ses troupes dans un délai de 60 jours de la péninsule pétrolière de Bakassi – au coeur de tensions avec le Cameroun – a annoncé le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan. Sur invitation de ce dernier, le chef de l’Etat du Cameroun, Paul Biya effectue depuis jeudi dernier une visite aux Etats-Unis.
Accompagné d’une forte délégation comprenant entre autres le ministre de la Justice, le ministre des Relations Extérieures, l’ambassadeur du Cameroun aux Etats-unis, le représentant permanent du Cameroun auprès de l’ONU, le président Biya a quitté la capitale Yaoundé jeudi matin.
Bakassi, zone jugée par tous les observateurs riche en pétrole, a été attribuée officiellement au Cameroun dépuis 2002 par l’arrêt du tribunal international de La Haye. Depuis lors, le Nigeria et le Cameroun n’arrivent pas à s’entendre sur le tracé de la frontière tel que spécifié par l’arrêt.
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YAOUNDE – 13 JUIN 2006
Jean Baptiste Ketchateng, Mutations
C’est la principale résolution de la rencontre Obasanjo-Biya d’hier à New-York.
Selon la radio nationale, l’accord passé à New-York entre les chefs d’Etat nigerian, Olusegun Obasanjo et camerounais, Paul Biya, comporte en son article 2, un engagement d’Abuja à quitter la presqu’île camerounaise de Bakassi dans les soixante jours qui suivent ce contrat diplomatique paraphé hier. La rencontre Obasanjo-Biya sur le sol américain, parrainée par Kofi Annan, le secrétaire général des Nations unies, était la cinquième du genre. Elle a permis de préciser les modalités du nouvel engagement nigérian à se retirer de Bakassi.
Ainsi, a-t-on appris que quelles que soient les circonstances, la prorogation de la date butoir de départ des troupes nigérianes, qui doit être prise par le secrétaire général de l’Onu à la demande des autorités d’Abuja, ne peut excéder trente jours. Cet accord, dans le pire des cas, fixe la fin de la crise à la fin du mois de septembre prochain. Ce qui mettrait un terme à une crise qui a éclaté au milieu des années 1990 par l’occupation par l’armée nigéraine de Bakassi et qui a connu un épisode judiciaire entre 1994 et 2002.
Le président nigérian Olusegun Obasanjo a confirmé jeudi le retrait dans un délai de 60 jours des troupes nigérianes stationnées dans la péninsule pétrolière de Bakassi, dans le golfe de Guinée, trois jours après un accord signé avec le Cameroun sous les auspices des Nations unies.
« Les troupes du Nigeria se retireront dans les 60 prochains jours après avoir combattu vaillamment pour protéger les vies et les biens des Nigérians de la péninsule… pendant les 13 dernières années », a déclaré M. Obasanjo dans une émission radio-télévisée diffusée nationalement, confirmant l
Bakassi: accord sur le tracé de la frontière maritime Nigeria/Cameroun
ABUJA – La Commission Mixte Cameroun-Nigeria est parvenue vendredi à un accord à Abuja sur la frontière maritime entre les deux pays au niveau de la péninsule de Bakassi, a-t-on appris de source onusienne samedi.
Les deux parties ont suivi les conclusions des juristes et des cartographes et retenu le tracé de la carte de l’Amirauté britannique, édition 1994.
Le tracé de cette frontière maritime est d’autant plus important que des champs pétroliers sont à cheval sur la ligne retenue, séparant les eaux nigérianes et camerounaises.
« Désormais, il s’agit d’accélérer la démarcation physique du restant de la frontière terrestre et d’aborder la coopération bilatérale concernant les champs pétroliers à cheval sur la frontière maritime », précise le communiqué officiel de l’ONU publié à l’issue de la réunion de la commission mixte.
La décision adoptée est conforme à l’arrêt pris le 10 octobre 2002 par la Cour Internationale de Justice (CIJ) de La Haye, plus haute instance judiciaire de l’ONU.
Dans cet arrêt, la CIJ avait attribué la péninsule de Bakassi au Cameroun.
Potentiellement riche en pétrole, cette péninsule d’environ 1.000 km2 que le Nigeria a officiellement remise à son voisin le 14 août 2006, a longtemps fait l’objet d’un conflit frontalier hérité de l’ère coloniale.
(AFP / 12 mai 2007 13h30)
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