Chirac : fusion GDF-SUEZ début septembre

Suezgdf_1 Les fusions suivraient-elles le calendrier scolaire ? Tel pourrait le laisser supposer la position affichée par le Président de la république lundi soir, le chef de l’Etat, précisant souhaiter que le projet de fusion entre les deux groupes énergétiques Gaz de France et Suez soit adopté par le Parlement début septembre.

Selon les propos du Président s’exprimant sur la chaîne de télévision France 2, le projet devrait être adopté à l’occasion d’une session extraordinaire du Parlement « début septembre ». D’après le chef de l’Etat, le projet s’impose à la France et aux Français, sous-entendant un rapprochement rendu nécessaire pour renforcer les entreprises françaises face aux conglomérats étrangers de plus en plus présents.

D’après ses propos, la France dispose d’une entreprise majeure dans l’électricité », EDF, également d’une entreprise « majeure dans le nucléaire », Areva, « majeure dans le pétrole », Total, « mineure dans le gaz », GDF. Ceci pourrait également permettre d’anticiper d’éventuelles annonces concernant les entreprises pré-citées, notamment avec Russie et Iran s’agissant d’Areva et de Total, avec la Russie concernant EDF.

Evoquant sans le nommer le problème de l’alimentation en gaz de l’Europe mis en avant durant la crise du début de l’année entre Russie et Ukraine, Jacques Chirac estime que la France doit avoir une grande ambition en vue d’assurer ses approvisionnements en matière de gaz, la situation justifiant en majeure partie la fusion entre Gaz de France et Suez.

Le Président a également fait valir que la fusion respectait à la fois les intérêts des consommateurs, ceux des employés de Gaz de France, le principe même du service public, tout en respectant également Suez et ses 60.000 emplois. Le chef de l’Etat a également mis en avant le fait que Suez représentait en France un secteur stratégique, puisque concernant le domaine de l’eau et de l’assainissement, ces éléments plaidant également en faveur d’une fusion de nature à freiner d’éventuels appétits et garantir la sécurité du pays.

Concédant que cette fusion n’allait pas de soi, le président a estimé par ailleurs qu’il fallait « le temps nécessaire pour discuter », indiquant que le ministre de l’Economie Thierry Breton avait rencontré « 37 fois » les syndicats des deux groupes.

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(3 commentaires)

  1. Suez: UBS relève sa recommandation à « achat » contre « neutre »
    PARIS, 27 juin 2006 (AFP)
    UBS a relevé mardi sa recommandation sur le groupe Suez à « achat » contre « neutre » auparavant, en prenant acte du fait que la fusion avec Gaz de France (GDF) ne se fera pas avant l’automne.
    Les analystes de la Banque suisse soulignent que la déclaration de Jacques Chirac lundi soir montre que le gouvernement français va reporter l’adoption de la loi dans le but de permettre plus de discussions au parlement.
    Le président français Jacques Chirac a souhaité lundi que le projet de fusion entre les deux groupes énergétiques Gaz de France et Suez soit « adopté » lors d’une session extraordinaire du Parlement début septembre.
    UBS précise que l’écart de cours entre Suez et Gaz de France montre que le marché ne croît pas que la fusion puisse se réaliser.
    UBS a un objectif de juste valeur pour l’action Suez de 37,1 euros au cas où la fusion aurait lieu et un objectif de 34,5 euros pour le cas où elle n’aurait pas lieu.
    La banque suisse estime que les prix élevés de l’électricité dont bénéficie Electrabel, la filiale de Suez, profiteront particulièrement à l’action dans l’hypothèse où le groupe ne fusionnerait finalement pas avec GDF.

  2. Session extraordinaire: le gouvernement souhaite à partir du 4 septembre
    PARIS, 27 juin 2006 (AFP)
    Le gouvernement a fait part mardi aux députés UMP de son souhait de convoquer la session extraordinaire du Parlement à partir du 4 septembre, a-t-on appris auprès d’élus UMP.
    La date de convocation de cette session extraordinaire, destinée à adopter le projet de loi permettant la fusion de GDF avec Suez, comme le souhaite le président Jacques Chirac, a provoqué une bronca chez les élus UMP, qui, lors de la réunion du bureau du groupe, ont jugé qu’elle intervenait trop tôt, a-t-on indiqué de même source.
    Outre le texte sur GDF/Suez, a été évoquée la possibilité d’inscrire au menu de cette session extraordinaire le projet de loi de Nicolas Sarkozy sur la délinquance des mineurs.

  3. Le conseil des ministres approuve le projet de loi sur la fusion GdF/Suez
    PARIS, 28 juin 2006 (AFP)
    Le conseil des ministres a approuvé mercredi le projet de loi permettant la fusion GDF/Suez, un projet que Jacques Chirac a qualifié « d’intérêt national ».
    « Le projet de fusion entre les deux entreprises permet l’émergence d’un acteur de taille mondiale, notamment dans le gaz naturel », a déclaré le ministre de l’Economie Thierry Breton en présentant ce projet de loi, selon le compte-rendu du conseil.
    Le chef de l’Etat a pour sa part « souligné l’importance de ce projet d’intérêt national, à la fois pour renforcer l’indépendance énergétique de notre pays et pour préparer notre pays à l’après-pétrole », a rapporté le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé.
    « Ce projet est essentiel pour conforter l’emploi des 60.000 salariés de Suez », a ajouté Jacques Chirac, rappelant que ce texte sera examiné en session extraordinaire en septembre.
    Dans sa conférence de presse mercredi, Dominique de Villepin a assuré que ce projet de fusion, contesté par une partie de la majorité UMP, présente « de solides garanties », notamment sur la régulation des tarifs et le statut des personnels.

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