Russie : licences accordées à Gazprom sans appel d’offres

Sakhaline Cqfd ? alors que Vendredi le vice-Premier ministre russe Igor Setchine a indiqué que les accords de partage de production (PSA) conclus dans le secteur pétrolier avec des compagnies étrangères ne seraient guère plus de mise à l’avenir en Russie, les choses se concrétisent désormais.

Le gouvernement russe vient en effet d’attribuer au géant gazier Gazprom des licences sur des blocs du projet d’hydrocarbures Sakhaline-3 et sur un bloc au Kamtchatka dans l’Extrême-Orient russe. Sans avoir recours à des appels d’offres, nous précise-t-on.

Selon Interfax, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a signé une ordonnance (…!) le 15 juin sur l’attribution des blocs Kirinski, Aïachski et Vostochno-Odoptinski du plateau continental de Sakhaline-3 et du bloc Zapadno-Kamtchatsky, sur la péninsule de Kamtchatka.

Rappelons que le projet Sakhaline 3 est composé de quatre blocs d’hydrocarbures , dont l’un d’entre eux, Veninsky, est actuellement détenu à 74,9% par Rosneft, et à 25,1% par le raffineur chinois Sinopec. Selon les estimations, ce dernier renfermerait 600 millions de tonnes de pétrole et 1.300 milliards de m3 de gaz.

« Nos entreprises possèdent une expérience et les ressources suffisantes pour se développer de façon indépendante », avait récemment affirmé pour sa part M. Setchine.

En début de mois, Shell avait annoncé vouloir participer au projet de Sakhaline-3, dans l’Extrême-Orient russe conjointement avec Gazprom. Selon le chef de la représentation russe de la société, Chris Finlayson, les deux sociétés mèneraient actuellement des négociations à ce sujet, lesquels pourraient s’accélérer  – affirmait-il alors – après l’octroi à Gazprom de licences d’exploitation des gisements de pétrole et gaz relevant du projet. Ce qui est désormais chose faite.

Les relations entre Shell et Gazprom pourraient ainsi prendre une nouvelle tournure, après la perte de contrôle du groupe anglo-néerlandais sur le projet pétrolier et gazier Sakhaline 2 en 2007 au profit de Gazprom. Le tout puissant groupe énergétique russe souhaitant alors renforcer la main-mise du Kremlin sur les ressources du pays.

Les licences détenues par Shell avaient alors été révoquées par les autorités russes, ces dernières accusant le groupe d’avoir commis de graves dégâts écologiques.

Malgré ces aléas, Shell avait toutefois souligné à plusieurs reprises qu’il souhaitait augmenter ses investissements en Russie.

Le changement « politique » de l’Etat russe pourrait quant à lui être l’une des conséquences de la crise économique, certains analystes n’hésitant pas à affirmer que les projets d’investissements des entreprises énergétiques russes pourraient – quoique que n’en dise le Kremlin – grandement être freinés en raison de la crise. A moins que les groupes étrangers ne viennent à la rescousse.

Sources : AFP, Ria Novosti