Eh oui ! le nom n’était pourtant pas prédestiné, mais 2006 pourrait s’avérer être une mauvaise année pour Goodyear. Le fabricant américain de pneumatiques a en effet annoncé vendredi avoir dégagé au 2ème trimestre un bénéfice net de 2 millions de dollars, en chute de 97% sur un an, en raison de charges de restructuration et de la hausse du coût des matières premières.
Néanmoins, les résultats trimestriels sont supérieurs aux attentes de Wall Street, le titre du premier fabricant américain de pneumatiques progressant ainsi fortement vendredi.
En ce qui concerne son concurrent Michelin, l’accord récent du groupe français avec son fournisseur en caoutchouc SIPH, devrait lui permettre de mieux maîtriser ses coûts de fabrication. Du moins, on l’espère.
Goodyear a annoncé vendredi des résultats trimestriels en baisse mais supérieurs aux attentes du marché, ce qui a eu pour effet de faire progresser le titre jusqu’à 9% à Wall Street vendredi. Le groupe a précisé que la faible demande sur le marché du pneu de remplacement en Amérique du Nord avait pesé sur ses ventes unitaires mais aussi souligné que son chiffre d’affaires avait augmenté grâce à une hausse de ses prix et de ses ventes de pneus plus chers, conformément à son plan stratégique.
Même si sur un an, le groupe a dégagé un bénéfice net en chute de 97%, le bénéfice net ressort à 1 cent contre 39 cents il y a un an, remontant à 37 cents hors éléments exceptionnels, à savoir très largement au dessus des prévisions des analystes qui tablaient quant à eux sur 18 cents. Goodyear a expliqué que son résultat net avait été grevé de 63 millions – ou 36 cents par action – par des provisions destinées à prendre en compte la réduction de la valeur de son fonds de commerce après des fermetures d’usines. Au cours du trimestre le groupe a en effet fermé une usine de pneus au Royaume-Uni, annoncé son intention d’en fermer une autre en Nouvelle-Zélande « et a pris des mesures de réductions de coûts en Europe et en Amérique du Nord ».
Les dépenses générales et d’administration ont été réduites de 7% par rapport au deuxième trimestre 2005. Le groupe avait annoncé début avril son intention de supprimer 1.500 emplois dans le monde. Mais ces économies n’ont pas suffi pour améliorer la rentabilité. Le bénéfice d’exploitation a reculé de 15% à 267 millions de dollars alors que le chiffre d’affaires a progressé de 3% à 5,14 milliards, un « record » sur un trimestre, selon Goodyear.
Le directeur général du groupe, Robert Keegan, a estimé que Goodyear Tire & Rubber avait bien progressé dans son plan de restructuration et a annoncé le relèvement de son objectif de réduction des coûts au-dessus de la barre d’un milliard de dollars d’ici 2008 fixée en septembre dernier.
Si des désinvestissements en 2005 ont réduit de 14 millions le bénéfice d’exploitation, le trimestre écoulé a souffert des prix plus élevés des matières premières – caoutchouc notamment – et d’une faible demande de pneus, particulièrement en Amérique du Nord. Goodyear semble ainsi pâtir du ralentissement de l’industrie automobile.
En ce qui concerne les matières premières, le surcoût sur un an a atteint 210 millions au deuxième trimestre (+16%) et environ 389 millions sur les six premiers mois de l’année (+15%).
Si le bénéfice opérationnel et le cash flow sont loin d’être formidables, il se pourrait néanmoins qu’une partie ou l’ensemble de ces résultats ait déjà été intégré dans la forte baisse du titre au cours des trois derniers mois. L’action gagnait ainsi 8,85% à 12,05 dollars à 16h13 GMT sur le New York Stock Exchange.
Vendredi dernier, le leader du marché Michelin avait annoncé des résultats inférieurs aux attentes pour le premier semestre 2006 en raison de l’impact de la flambée des matières premières et du repli du marché du remplacement en Amérique du Nord.
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