Alors que la Russie embarque discrètement à bord du capital d’EADS, BAE au contraire s’annonce prêt à céder ses parts dans Airbus.
Inquiétant tout de même pour les salariés : si Airbus vient pour sa part d’annoncer un gel du recrutement, les craintes pour l’emploi étaient d’ores et déjà vives en Grande-Bretagne en avril 2006, au lendemain de la décision prise par le groupe britannique de vendre à EADS ses parts dans le constructeur aéronautique européen.
BAE avait alors annoncé son intention de céder ses 20% de parts d’Airbus à EADS, qui en détient les 80% restants. Mais en juillet, l’entreprise britannique avait gelé sa décision en raison d’un désaccord sur le montant de la transaction, évaluée à 2,75 milliards d’euros par la banque d’affaires N.M. Rothschild, et commandé un audit.
éLe groupe britannique BAE Systems va décider la semaine prochaine de céder à EADS ses parts dans le constructeur européen Airbus pour une somme de 1,9 milliard de livres (2,8 milliards d’euros), écrit dimanche l’Observer. Le quotidien britannique, qui cite des sources à la Bourse de Londres, ajoute que BAE Systems réunira « dans les tous prochains jours » son conseil d’administration pour finaliser sa décision.
La somme annoncée aujourd’hui est bien inférieure à celle établie au terme de l’audit d’Airbus effectué cet été par BAE Systems, dont le contenu n’a pas été rendu public pour l’instant. Un prix de 2,75 milliards d’euros pour sa participation dans Airbus avait initialement été suggéré par la banque Rothschild, appointée en l’absence d’accord entre les deux parties : un chiffre bien en dessous des attentes, ce qui avait poussé BAE Systems a lancer son propre audit.
Selon le journal, le Britannique se serait toutefois résigné à baisser ses exigences, estimant qu’une vente rapide était dans le meilleur intérêt de ses actionnaires, la situation pouvant encore empirer chez EADS, selon un analyste interrogé par le quotidien. Toujours selon The Observer, deux directeurs de BAE Systems, initialement opposés au montant suggéré par Rothschild, s’y seraient finalement ralliés.
BAE Systems, qui compte faire de nouvelles acquisitions aux Etats-Unis, avait annoncé début avril son intention de vendre sa part d’Airbus à EADS, qui en possède le reste. Il avait exercé son option de vente début juin, quelques jours avant qu’Airbus n’annonce d’importants retards dans le programme de livraison de l’avion géant A380.
EADS avait parallèlement estimé que ces retards lui coûteraient 500 millions d’euros de bénéfice d’exploitation par an entre 2007 et 2010. La part de BAE avait été évaluée à 3,5 milliards d’euros par EADS dans son dernier rapport annuel, et jusqu’à 6,5 milliards par une expertise de Goldman Sachs.
Malgré des propos réconfortants d’Airbus sur le sujet, les craintes pour l’emploi étaient vives en Grande-Bretagne au lendemain de la décision prise en avril par le groupe de défense britannique de vendre à EADS ses parts dans le constructeur aéronautique européen.
Les deux usines d’Airbus en Grande-Bretagne, à Broughton, au Pays de Galles, et à Bristol, dans le sud-ouest de l’Angleterre, comptent 13.000 salariés. Environ 100.000 emplois induits dépendraient des 2 sites de fabrication d’ailes d’Airbus.
Tom Williams, le seul Britannique présent au directoire d’AIRBUS, avait assuré en avril que la compagnie était installée en Grande-Bretagne « sur le long terme ». BAE Systems s’était voulu rassurant pour sa part, en précisant qu’il ne voyait aucune implication en terme d’emploi sur le fait qu’il vende sa part de 20% d’AIRBUS.
A lire également :
. AIRBUS : recrutement gelé jusqu’à nouvel ordre
. AIRBUS/BAE : l’emploi pourrait battre de l’aile
. La Russie embarque à bord d’EADS
BAE Systems juge « prématurées » les informations sur la vente d’Airbus
LONDRES, 3 sept 2006 (AFP)
Le groupe de défense britannique BAE Systems a jugé dimanche « prématurée » les informations d’un journal selon lesquelles il vendrait cette semaine sa part dans l’avionneur européen Airbus.
« Nous ne pouvons prendre une décision tant que n’aurons pas eu la possibilité d’examiner le contenu d’un audit sérieux d’Airbus », a déclaré un porte-parole.
L’hebdomadaire britannique The Observer, citant des sources anonymes à Londres, a affirmé dimanche que BAE Systems vendrait cette semaine à EADS sa part de 20% dans l’avionneur européen Airbus pour 1,9 milliard de livres (2,8 milliards d’euros).
Ce montant est, selon le journal, bien inférieur à celui auquel aurait conclu l’audit d’Airbus commandé par BAE Systems.
Un porte-parole du groupe britannique a souligné dimanche ne pas avoir encore examiné cet audit.
« Nous disions en juillet » a-t-il rappelé, « que cet audit prendrait six ou sept semaines. Il est prématuré, et c’est pure spéculation, de dire ce que sera son contenu, ou la valeur potentielle » d’Airbus.