Russie:retrait de licence de Shell sur Sakhaline, bientôt Total ?

Sakhaline_2carte_1 Alors que le ministère russe des Ressources naturelles avait averti lundi qu’il pourrait retirer leurs licences d’exploitation à des majors étrangères sur trois projets en Russie – Sakhaline 2 de Shell, Sakhaline 1 d’ExxonMobil et Khariaga de Total – le retrait de l’autorisation accordée à la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell pour l’exploitation d’une partie de son gisement de Sakhaline 2 a par la suite était annoncé.

Le ministère russe avait d’ores et déjà indiqué à la fin mai qu’il entendait réviser les accords sur le partage de la production des gisements de Sakhaline, prétextant de leur caractère inopérant. La Russie envisage ainsi de porter à 51% la part des sociétés russes dans les consortiums.

I – La Russie retire à Shell son autorisation d’exploiter Sakhaline 2

Le gouvernement russe a annoncé lundi qu’il retirait la licence accordée à la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell pour l’exploitation d’une partie de son gisement de Sakhaline 2.

Le Parquet général russe a annoncé lundi qu’il annulait « par décret » l’expertise écologique dite SEER 2003 (State Ecological Expert Review), un document relatif au respect de l’environnement qui permettait à Shell de développer la phase deux de son projet.  » Nous sommes obligés d’appliquer cette décision », a affirmé le porte-parole du ministère Rinat Guizatouline.

En conséquence, le ministère russe des Ressources naturelles a retiré à Shell son autorisation de développer la seconde étape du projet, qu’il détient à hauteur de 55%, en compagnie des sociétés japonaises de négoce Mitsui et Mitsubishi, actionnaires à hauteur respectivement de 25% et 20%.

La décision des autorités russes entraîne de facto l’arrêt des activités de développement de ce projet de 20 milliards de dollars (15,8 milliards d’euros).

II

(3 commentaires)

  1. Sakhaline 2: le Japon lance une mise en garde à la Russie
    TOKYO, 19 sept 2006 (AFP)
    Tokyo a averti mardi Moscou que l’annulation par les autorités russes des droits de développement du géant pétrolier Shell sur le projet Sakhaline 2 pourrait avoir « un impact négatif » sur les relations entre les deux capitales.
    « Le gouvernement japonais craint que tout retard dans les projets de coopération majeurs entre la Russie et le Japon, tel que le symbolique Sakhaline 2, ait un impact négatif sur les relations russo-japonaises en général », a averti le numéro deux du gouvernement, Shinzo Abe.
    « Nous avons fait part de nos inquiétudes à la Russie et réclamé un processus transparent ainsi que l’assurance que le projet sera mené à bien sans accroc », a ajouté M. Abe, qui s’apprête à devenir Premier ministre du Japon.
    Détenu à 55% par la Royal Dutch Shell, et à 25% et 20% respectivement par les maisons de commerce japonaises Mitsui et Mitsubishi Corporation, Sakhaline 2, situé en Extrême-Orient, est le plus important investissement privé jamais engagé dans le secteur énergétique dans le monde.
    C’est également le plus gros investissement étranger en Russie (20 milliards de dollars).
    Le ministre japonais de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, Toshihiro Nikai, a indiqué pour sa part qu’il allait s’entretenir avec l’ambassadeur de Russie au Japon, Alexandre Lossioukov.
    « Je crois qu’il y aura moyen de sortir de cette impasse en négociant patiemment », a estimé M. Nikai, en promettant d' »activer ses contacts pour que le problème soit résolu calmement et rapidement ».
    Contacté par l’AFP, le société Mitsui s’est refusée à tout commentaire. Aucun interlocuteur n’était joignable chez Mitsubishi Corporation.
    Le projet Sakhaline 2, décidé en 2003, vise à exporter par bateau, à partir de l’été 2008 et pour plus de 20 ans, du gaz naturel liquéfié (GNL) aux grandes compagnies japonaises d’électricité et de gaz.
    Les analystes voient dans cette mesure une préoccupation avant tout politique, au service de la volonté du Kremlin d’accroître son contrôle sur le secteur énergétique qu’il juge stratégique.

  2. Permis Shell: l’UE veut que la Russie « identifie clairement » les problèmes
    BRUXELLES, 19 sept 2006 (AFP)
    La Russie doit « identifier clairement » les problèmes à l’origine du retrait du permis environnemental accordé au groupe pétrolier Shell pour l’exploitation de l’immense champ gazier et pétrolier de Sakhaline-2, en Extrême-Orient russe, a indiqué mardi la Commission européenne.
    « Tout pays a le droit et même l’obligation de veiller à ce que toute extraction sur son territoire respecte les normes environnementales les plus élevées », reconnaît le commissaire européen à l’Energie Andris Piebalgs, dans un communiqué.
    « Néanmoins, au cas où des problèmes ont été identifiés pour le développement de Sakhaline-2, ils doivent être identifiés clairement et sans ambiguïté et Shell doit disposer d’un délai approprié pour les résoudre en fonction de critères clairs et bien définis, établis à l’avance », souligne le commissaire.
    « Pour que les sociétés soient prêtes à investir des milliards d’euros dans des projets énergétiques, il faut un climat d’investissement sûr et prévisible en Russie comme dans l’UE ou dans n’importe quel pays. Sinon, les investissements dans de nouveaux projets seront hautement problématiques, ce qui créera des incertitudes pour l’approvisionnement énergétique mondial », avertit encore M. Piebalgs.

Les commentaires sont fermés.