CCE d’Airbus: les syndicats restent sur leur faim

AirbusligneLe comité central d’entreprise (CCE) d’Airbus qui s’est terminé mardi en début de soirée, au lendemain de l’annonce d’un nouveau retard de l’A380, n’a pas donné lieu à des précisions sur le plan de restructuration envisagé par EADS, a indiqué le secrétaire du CCE à l’issue de la réunion.

Le comité central d’entreprise qui s’est déroulé « dans un climat d’inquiétude » n’a « malheureusement pas apporté toutes les réponses que nous aurions pu attendre », a déclaré Didier Grégory, secrétaire du Comité Central.

Un prochain CCE est prévu le 17 octobre.

Le comité central d’entreprise d’ Airbus s’est réuni mercredi après-midi à 15h au siège d’Airbus France à Saint-Martin du Touch dans la proche banlieue toulousaine. Le CCE regroupe les instances représentatives du personnel des usines de production en France. Elles étaient reçues par Jean-Marc Thomas, PDG d’Airbus France.

Le groupe européen d’aéronautique et de défense EADS, maison-mère d’Airbus, a annoncé mardi un retard d’un an supplémentaire en moyenne dans le calendrier de livraison du très gros porteur A380, dont le premier modèle ne serait désormais livré qu’en octobre 2007. Le calendrier de livraison sur la période allant de 2007 à 2010 a été révisé, 13 appareils devant être livrés en 2008, 25 en 2009 et 45 en 2010.

Selon la maison-mère EADS, les dépassements des coûts et les pénalités de retard entraîneront des pertes dont le montant s’élève à 2,8 milliards d’euros entre 2006 et 2010.

« Pour restaurer sa compétitivité, ajoute le communique d’EADS, et compenser la dégradation financière de ces retards, Airbus lance le programme Power 8 destiné à générer des économies annuelles durables d’au moins 2 milliards d’euros de trésorerie d’ici à 2010″.

Christian Streiff, PDG d’Airbus, lors d’une conférence téléphonique mardi a évoqué la réduction des effectifs. En dehors du secteur de la production.

Suite à la réunion, le représentant de Force Ouvrière a confirmé qu’il y aurait des réductions d’effectifs comme annoncé la veille, mais que cela se ferait en concertation avec les partenaires sociaux dans le cadre de la politique contractuelle de l’entreprise.

« Rien n’est décidé, rien n’est fait », a-t-il poursuivi en indiquant qu’aujourd’hui aucun détail sur le plan de restructuration tant sur le personnel que sur les fermetures éventuelles de sites n’avait été donné.

Selon M. Grégory, « la direction s’est donnée trois mois pour faire le tour de la situation ». « On a convenu qu’au fur et à mesure où des décisions seront sur le point d’être prises, nous serons informés et concertés », a-t-il souligné.

De son côté, Julien Talavan, responsable syndical de Force Ouvrière, qui n’était pas lui présent au CCE, a indiqué que « la réduction de la structure veut dire certaines réductions d’effectifs, même si doivent être livrés 450 avions en 2007 et 454 l’année suivante ».

« Il est clair qu’on n’acceptera pas de licenciements secs et je suis confiant, il n’y en aura pas », a-t-il affirmé en s’inquiétant de la situation des personnels des sous-traitants. « Airbus conseille des regroupements aux sous-traitants et dans ces cas de figure, il y a souvent des emplois qui disparaissent, a-t-il ajouté.

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