Birmanie : les USA avancent leurs pions

La Birmanie, un pays à suivre de très très près, mine de rien. Et c’est d’ailleurs ce que font les Etats-Unis, les politiques tels que Barack Obama et John Kerry, n’étant pas avare de déplacements dans le pays … Il est vrai que le jeu en vaut la chandelle … encore une fois, sous une forte odeur de pétrole …

C’est ainsi que le secrétaire d’Etat américain John Kerry a souligné dimanche que la Birmanie avait encore d’importants défis à relever sur la voie de la démocratie, promettant le soutien de Washington pour poursuivre les réformes.

On ne sait on ne peut trop bien ce que veut dire le plus souvent …
S’exprimant dans la capitale birmane, John Kerry a toutefois relevé que « malgré les progrès, il y a évidemment beaucoup de travail à faire », soulignant « qu’il ne fallait pas fermer les yeux sur les importants défis restant à relever ». Lors d’une conférence de presse, le secrétaire d’Etat américain a également promis de « travailler main dans la main avec la Birmanie pour l’aider dans ses réformes ».

M. Kerry a par ailleurs souligné qu’il avait eu samedi des discussions « très franches » avec le président Thein Sein, en marge d’une réunion de l’Association des nations d’Asie du sud-est (Asean) élargie à ses partenaires clé.

A cette occasion, le secrétaire d’Etat américain a notamment évoqué l’arrestation de journalistes, les élections de 2015 – lesquelles s’avèrent cruciales pour le pays – et la question des minorités ethniques, l’Etat de Rakhine étant secoué par des violences meurtrières entre bouddhistes et musulmans.

Simple hasard ? alors que les Etats-Unis semblent particulièrement « chouchouter » la Birmanie depuis quelques mois, en avril 2013, le ministère de l’énergie birman lançait un appel d’offre pour 30 blocs d’hydrocarbures offshore …

Les groupes intéressés, dont l’objet de la demande ne pouvait excéder  trois blocs  devront s’associer avec une entreprise birmane d’Etat en ce qui concerne les 11 blocs en eaux peu profondes, et pourront intervenir seuls pour les 19 blocs en eaux profondes.
Arguments invoqués pour justifier la nécessité de travailler en partenariat avec une entreprise birmane : des investissements coûteux qu’il est donc préférable de partager, le besoin de compétences techniques élevées et les importants risques associés dont il convient également de répartir la charge.
Quelques semaines auparavant, Aung Kyaw Htoo, un responsable du ministère de l’Energie, avait déclaré pour sa part que les entreprises locales n’étaient pas capables d’opérer en eau profonde et qu’en conséquence les candidats seraient autorisés à investir 100% des capitaux nécessaires. La Birmanie imposant toutefois à tous les futurs investisseurs un contrat de partage de la production avec le groupe étatique birman MOGE (Myanmar Oil and Gas Enterprise).  BP, Woodside, Shell et Chevron avaient alors exprimé leur intérêt.

En janvier 2013, Naypyidaw avait lancé des appels d’offre pour 18 blocs onshore, imposant alors la participation de sociétés birmanes. Tout en promettant la plus grande transparence dans les procédures et une distribution équitable des richesses. Rappelons que le secteur représente 34% des exportations du pays.

Depuis mars 2012, les autorités birmanes ont conclu une dizaine de contrats dans le domaine du pétrole avec des sociétés étrangères. Selon le journal Myanmar Ahlin, cité par Mizzima, des accords ont été signés avec l’entreprise publique MOGE. Sans fournir de plus amples informations quant aux éléments financiers concernant ces contrats, le journal gouvernemental avait alors précisé que des sociétés birmanes étaient impliquées dans ces accords conclus avec EPI Hodlings de Hong Kong, Geopetro International Holding de Suisse, Petronas de Malaisie, Jubilant Energy d’Inde, PTTEP de Thaïlande, Istech Energy d’Indonésie et CIS Nobel Oil de Russie.

A cette date, toujours selon le gouvernement birman, dix compagnies pétrolières étrangères conduisaient des travaux exploratoires dans 24 lots offshores et huit autres dans vingt gisements sur terre.

Le site asie-info.fr indiquant alors que si « jusqu’à maintenant, les capitaux provenaient essentiellement d’Asie », désormais « à la faveur de l’assouplissement des sanctions économiques imposées au régime birman, les Occidentaux prennent position dans un secteur qui leur a été longtemps fermé ».
Ajoutant – cerise sur le gâteau « que « seuls l’Américain Chevron et le Français Total avaient investi , avant l’entrée en vigueur de ces sanctions, dans le projet de Yadana exportant du gaz vers la Thaïlande .

Signe du potentiel énergétique du pays et des formidables enjeux associés ? Rappelons par ailleurs que la Birmanie est le pays qui a accueilli le 19 novembre 2012  Barack Obama, pour son premier voyage à l’étranger depuis sa réélection. Déplacement annoncé comme un soutien de Washington au processus politique actuel en œuvre dans le pays …

Autre élément notable : alors qu’en novembre 2012,  un séisme venait de frapper la Birmanie,  pays d’ores et déjà théâtre de violences meurtrières entre bouddhistes et musulmans – lesquelles s’intensifient désormais – nous rappelions ici-même qu’en avril 2012, les Etats-Unis avaient annoncé la levée de sanctions interdisant l’exportation vers le territoire birman de certains services financiers. Parmi les objectifs autorisés, cités expressément dans le texte publié, figuraient alors « la construction de la démocratie et la bonne gouvernance », l’assistance aux réfugiés ainsi que les activités religieuses.

– Quand l’International Crisis Group s’inquiétait des poussées nationalistes et communautaires

En novembre 2012, l’International Crisis Group estimait dans un rapport que le pouvoir birman mais également Aung San Suu Kyi « devaient faire preuve de courage politique face aux poussées nationalistes et communautaires qui fragilisent les réformes ». Le groupe de réflexion, dont le siège est à Bruxelles, exprimant parallèlement son inquiétude à la suite des violences entre bouddhistes et musulmans qui avaient fait alors près de 200 morts dans l’Etat Rakhine depuis juin 2012, événements à l’origine du départ forcé de 110.000 personnes.

« L’embrasement dans l’Etat Rakhine représente un pas en arrière profondément dérangeant », estimait ainsi l’ICG, qui relèvait que « l’ouverture politique depuis un an et demi, aussi positive qu’elle soit, libère aussi des discours potentiellement dangereux dans la société ». « Il y a un potentiel pour des violences similaires ailleurs, au moment où le nationalisme, l’ethno-nationalisme et des préjudices anciens refont surface », précisait encore l’ICG.

On voudrait semer chaos et terreur parmi les populations qu’on ne s’y prendrait pas autrement …. avais-je alors indiqué.

«  Le gouvernement a été incapable de contenir la violence, les autorités et forces de sécurité locales ont parfois agi de façon partisane, et la rhétorique extrémiste n’a fait l’objet de quasiment aucune contestation de la part des autorités et de l’opposition », regrettait par ailleurs l’Institut. « Une autorité morale décisive est nécessaire, de la part du président Thein Sein et d’Aung San Suu Kyi, pour empêcher la propagation (des violences) et fournir des solutions à long terme », estimait par ailleurs l’ICG …. préparant peut-être d’ores et déjà le terrain à une « occupation » internationale du pays sous couvert de raisons humanitaires et de maintien de l’ordre … ? Qui sait .. une invasion humanitaire US étant tout à fait envisageable … l’ONG Save The Children (USA )  étant « idéalement » placé pour initier le mouvement sur place … et qui plus est à la « faveur » d’un fort tremblement de terre.

Quelques jours auparavant, Aung San Suu Kyi avait réclamé dans un communiqué l’envoi de forces de sécurité supplémentaires. Car, fin octobre, le gouvernement birman avait d’ores et déjà mis en garde, estimant que les violences meurtrières entre bouddhistes et musulmans dans l’ouest de la Birmanie « étaient susceptibles de se transformer de violences classiques en actes terroristes armés, après des attaques contre les forces de sécurité avec des armes artisanales ».

Après des semaines d’accalmie dans l’Etat Rakhine placé sous état d’urgence depuis des affrontements en juin 2012, des violences ont de nouveau éclaté le 21 octobre 2012 entre bouddhistes de l’ethnie rakhine et musulmans de la minorité apatride des Rohingyas. « Certaines organisations locales et internationales sont impliquées dans les violences ainsi que des organisations politiques », avait alors indiqué tout net le gouvernement, sans préciser à quels groupes il faisait référence, mais promettant d’agir fermement contre ceux qui ont incité aux violences. No comment …

Surin Pitsuwan, secrétaire général de l’Association des Nations d’Asie du sud-est (Asean) dont la Birmanie fait partie, avait également mis en garde fin octobre 2012 contre un risque de déstabilisation de la région si le désespoir des Rohingyas les poussaient à se radicaliser.

– Quand Washington levait des sanctions financières envers la Birmanie

Simple hasard ? Rappelons qu’en avril 2012, les Etats-Unis ont annoncé la levée de sanctions interdisant l’exportation vers le territoire birman de certains services financiers. Le département du Trésor ayant en effet publié à cette date un règlement autorisant ceux à visée humanitaire, démocratique, éducative, sociale et sanitaire, sportive ou religieuse. Parmi les objectifs autorisés, cités expressément dans le texte publié, figurent désormais « la construction de la démocratie et la bonne gouvernance », l’éducation, la santé, l’assistance aux réfugiés ainsi que les activités religieuses. No comment …

Cette annonce inaugurait une première d’une série de mesures prévues par Washington en vue de récompenser la Birmanie d’avoir organisé de manière adéquate des élections législatives partielles, nous avait-on affirmé à cor et à cris. Début avril 2012, à la suite des élections qui ont permis à la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Aung San Suu Kyi de devenir la première force d’opposition au parlement birman, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton avait annoncé l’allègement à court terme des restrictions pesant sur les investissements à destination de la Birmanie ainsi que la nomination rapide d’un ambassadeur. Le pays étant alors redevenu fréquentable à la suite de son engagement à poursuivre des réformes … voire à la faveur de ses richesses de son sous-sol diront certains ….

La politique américaine était encore une fois loin d’être dénuée d’intérêts, avais-je alors indiqué, précisant que les Etats-Unis souhaitaient rompre la stratégie d’isolement de la Birmanie, en vue d’éviter que ce pays riche en matières premières ne tombe chaque jour un peu plus dans le giron de la Chine. En novembre 2012, si à la « faveur » du séisme qui venait de frapper le pays, une invasion humanitaire des Etats-Unis pouvait être redoutée, nous laissions entendre que la catastrophe pourrait également « offrir l’opportunité » aux banques américaines – comme Goldman Sachs ? – de prêter de l’argent au gouvernement birman en vue de faire face aux dépenses sanitaires – voire de reconstructions ? – occasionnées par le séisme.

Sources : Afp, Associated Press, Courrier International

Elisabeth STUDER – www.leblogfinance.com  – 10 aout 2014

(28 commentaires)

  1. Tensions entre la Birmanie et l’ONU sur la crise des migrants

    La Birmanie a accusé vendredi l’ONU de la « stigmatiser » lors d’un sommet sur la crise des migrants en Asie du Sud-Est. Cette réunion devait s’attaquer aux racines de l’exode qui prend sa source en Birmanie et au Bangladesh, mais aucune grande avancée n’était attendue.

    « Vous ne pouvez pas stigmatiser mon pays », a lancé le chef de la délégation birmane, Htin Lynn, visiblement énervé par des remarques du représentant du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Il a dénoncé une « politisation » de la question de la part de cette agence de l’ONU.

    Htin Lynn réagissait aux déclarations du haut-commisaire adjoint pour les réfugiés Volker Turk, qui avait affirmé que résoudre les causes de la crise « nécessitera que la Birmanie assume entièrement ses responsabilités, envers tous ses habitants ».

    Les Rohingyas, sujet tabou
    En Birmanie, les quelque 1,3 million de Rohingyas, qui prennent la mer par milliers, sont victimes de multiples discriminations dans ce pays marqué par un fort nationalisme bouddhiste. Vus comme une menace envers l’identité bouddhiste du pays, ils sont apatrides et n’ont accès ni aux hôpitaux, ni aux écoles ni au marché du travail.

    La montée des violences communautaires a fait en 2012 quelque 200 morts, essentiellement des musulmans, et 140’000 déplacés. Cela a accéléré un exode existant déjà depuis plusieurs années. Mais le sujet est tabou et la Birmanie ne reconnaît pas le terme « rohingya ». Elle considère cette minorité musulmane comme des immigrés du Bangladesh, même si certains vivent sur place depuis des générations.

    Appel de HRW
    Alors que la plupart des pays de la région n’osent pas hausser le ton face à la Birmanie sur le sujet, Human Rights Watch (HRW) a appelé les participants à « faire pression sur la Birmanie comme la principale source du problème ». « Demandez aux délégués birmans de cesser immédiatement les mesures répressives et le déni des droits élémentaires qui conduisent les Rohingyas à fuir », a ajouté l’ONG.

    Des délégués de 17 pays, de l’Australie au Bangladesh en passant par les Etats-Unis, le Japon et la Suisse, étaient réunis vendredi lors de cette rencontre pour tenter de trouver une solution.

    « Le principal dossier est de sauver des vies et de s’attaquer aux réseaux », a déclaré le chef de la diplomatie thaïlandaise Tanasak Patimapragorn, évoquant un « afflux de migrants illégaux » ayant « atteint des niveaux alarmants ».

    Accueil à long terme
    La question de l’accueil à long terme de ces migrants devait aussi être au centre des discussions, alors que la Thaïlande, la Malaisie et l’Indonésie ont mis en garde qu’elles ne les accueilleraient que temporairement. Le Qatar a annoncé jeudi l’octroi de 50 millions de dollars à l’Indonésie pour l’aider à les accueillir.

    Les pays de la région n’ont toutefois mobilisé que des responsables diplomatiques de rang inférieur, faisant craindre que cette réunion n’accouche d’une souris.

    (ats / 29.05.2015 11h10)

  2. « Le Qatar a annoncé jeudi l’octroi de 50 millions de dollars à l’Indonésie  » Bravo, mais l’Indonésie se tourne aussi vers le nord, Monsieur Obama connaît bien le moyen de mettre fin à cette mauvaise orientation. Jamais les USA n’ont trouvé d’autre moyen que l’égorgement de leurs adversaires par tueurs interposé, le résultat se mesure sur les économies du monde.

  3. Pour le moment chaque Français a une dette de 31 000 € 🙁 je pensais que c’était 8000 ? Tout le monde peut se tromper 🙁 Heureusement le républicain bananier va nous sauver !

  4. Japon, Taiwan, philippines, Indonésie… La façade maritime chinoise est solidement ceinturée par cette chaine de « porte-avions insubmersibles » grâce à laquelle les US ont les moyens d’imposer un blocus maritime à la Chine.

    Raison pour laquelle la Chine chouchoute les gouvernements birmans successifs depuis longtemps. Elle a ainsi pu tirer un pipeline, une voie ferroviaire et une autoroute reliant directement la Chine à un terminal portuaire chinois sur la côte birmane. Cela équivaut à un accès sans restriction à l’Océan Indien, et donc à tous les océans.

    Il y a donc une brèche dans le dispositif américain de blocus de la Chine, par la faute du gouvernement birman, Voilà un affront aux Droits de l’Homme et à la Démocratie qui doit cesser sans tarder.

  5. il faudra compter avec le poids des ressources pétrolières … soit les USA fermeront les yeux pour l’avoir, soit ils s’immisceront pour l’avoir
    A priori, c’est la deuxième solution qui devrait gagner … mais attention, les US pourraient chercher à amplifier les violences pour mieux intervenir et rafler le pétrole ….

  6. « Le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est fracturé le fémur de la jambe droite dimanche matin lors d’un accident de vélo près de la ville française de Scionzier, en Haute-Savoie, non loin de la frontière suisse, et se trouve dans un état stable dans un hôpital de Genève, a déclaré son porte-parole, John Kirby ».
    J’espère que Monsieur a quelques biens dans le coin, chez ouin ouin biensur 🙂 Il faudrait demander au cousin Brice (de Nice?)

    Pour ta culture ES:
    http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Kerry

    Roule ma poule !! et à côté de cela toujours rien pour les meurtres de « Chevaline », sauf mettre en accusation l’entourage d’un autre malheureux cycliste !!

  7. Depuis que Dick Cheney a perdu le pouvoir (vers 2006 ou 2007, nomination de Robert Gates à la défense) la politique américaine se préoccupe de préparer un affrontement avec la Chine. L’accaparement du pétrole de la planète, en soi, est devenu secondaire.

    En réalité, ces dernières années, l’accaparement est souvent devenu impossible, parce que les pouvoirs locaux se voient offrir par la Chine toutes sortes de moyens d’y résister.

    La liste des pays pétroliers ou potentiellement pétroliers récemment détruits « par l’effet imprévu de la négligence occidentale » s’allonge.
    Parce qu’aujourd’hui le plus important n’est pas l’impossible accaparement, mais c’est de priver la Chine.

    Une sorte de stratégie de la terre brulée que l’on peut facilement se permettre lorsqu’on s’est arrangé préalablement pour avoir quelques réserves par ailleurs (investissements pour utiliser le gaz de schiste qui, quel hasard, va finalement être gardé en réserve.)

  8. Le problème du pétrole et du gaz de schiste c’est le coût de cet essorage débile du sous sol. Effectivement cet essorage peut uniquement servir à la constitution de réserves stratégiques pour cette raison, mais c’est perdu d’avance.
    En effet les USA font bien quelques calculs mais le goal US ne mesurant pas bien d’où va partir le pénalti du tir au but. Il se disperse !!

  9. Inutile de dire que le point de vue de JiPi me semble bon. Contrairement à ce que pense certains le repli des anglosaxons a des chances de ce faire en bon ordre dans le cadre d’une crise financière gigantesque.
    Les dirigeants US ne sont pas tous suicidaires et finir non pas sur une « liste noire » un peu bidon mais devant un procès de Nurnberg bis commence à faire réfléchir.

  10. tout à fait :
    Parce qu’aujourd’hui le plus important n’est pas l’impossible accaparement, mais c’est de priver la Chine.

    c’est la politique US en Afrique …

  11. Franchement, il ne faut pas surévaluer les possibilités des USA. Les réseaux placés en Europe de l’Est à grand renfort de propagande pendant des années vont exploser avec la crise qui se prépare.

  12. Notamment, oui.

    Et il y a cet invraisemblable récit officiel de l’irrésistible développement de Daesh

  13. Le problème de ce genre de texte est qu’il se base sur des « untel aurait dit… »
    C’est bien moins probant que la constatation factuelle suivante: Il est matériellement impossible pour une bande de guérilleros de contrôler un territoire aussi étendu et aussi dépourvu de refuges naturels, avec une population plutôt hostile. Il y faut obligatoirement les moyens matériels d’une armée conventionnelle.
    Il en résulte nécessairement que Daesh a un sponsor pouvant et voulant mettre quelques moyens conséquents pour détruire la syrie et l’irak chiite.
    Quant à deviner l’identité de ce sponsor… Il n’y a pas de meilleur candidat que ceux qui ont déjà créé les conditions du chaos en Lybie. Ils auront juste laissé tomber l’étape intermédiaire du soulèvement populaire.

    Par ailleurs, le texte ne donne comme explication des motifs US qu’une « stratégie de domination ». Certes, mais la remarque est valable aussi bien pour chaque détail de chaque conflit depuis la préhistoire. Ce n’est pas cela qui nous permettrait de deviner le but précis poursuivi par les US.

  14. Un détail qui me revient à l’esprit:
    parallèlement au développement des forages mis en réserve de pétroles de schiste américains, il y a quelques autres moyens de se passer du pétrole importé:
    – la production locale de charbon
    – la production de véhicules électriques
    – la production de panneaux solaires
    – la production d’éoliennes
    – la construction de centrales nucléaires
    Sur chacun de ses points, le champion mondial s’appelle la Chine

  15. Ces réserves offshores syriennes sont importantes, mais pas comparables à ce que possèdent certains des riverains du Golfe Persique. Disons que c’est l’item le plus récent de la liste des divers enjeux qui font que la Syrie subi des menées malveillantes.

  16. Effectivement des sa mise en service l’autoroute venant de Sagan vers l’Allemagne a vu ses alentours se recouvrir de champs de panneaux solaires et à quelques km d’éoliennes.
    Pour terminer le paysage quelques années plus tard la circulation pour l’entrée en Allemagne a été de nouveau filtrée sur une voie !!

  17. La Syrie est attaquée car c’est un état laïque au milieu de la m…. des états religieux soutenus par les anglosaxons dans cette région. Comme Français nous avons une vision très différente de celle des USA.
    Le pétrole des zones de fracture est résiduel.

  18. Très intéressante l’histoire de l’accord chine-Ukraine,
    et notez vers la fin de l’article, en passant, que la Chine maitriserait aussi les bio-carburants, ce qui est dans son cas complètement absurde d’un point de vue strictement économique. Ils cherchent vraiment tous les moyens possibles de n’être pas dépendants du pétrole importé.
    Et bien, ma liste pouvait donc être enrichie, merci

  19. Ce qui me semble clair c’est que la volonté (éventuellement) des USA d’organiser tel ou tel programme même sur leur propre sol est très relatif.
    Faire des stocks de pétrole au début 1945 pour l’armée allemande n’avait pas vraiment d’intérêt, en tout cas pas plus que d’écrire dans un journal de la collaboration mi-44 !
    Je suis certain que l’opportunisme est le seul vrai moteur des USA, il ne faut chercher de calculs que tactiques.

  20. Birmanie : des civils civils terrifiés fuient les combats

    Des civils fuient les combats entre les forces de l’ordre et les rebelles musulmans rohingyas à la frontière entre la Birmanie et le Bangladesh), le 26 août 2017 / © AFP / Sam JAHAN
    Des civils terrifiés tentaient samedi de fuir les villages reculés de l’ouest de la Birmanie, où des combats entre les forces de l’ordre et les rebelles musulmans rohingyas ont fait des dizaines de morts, pour se réfugier au Bangladesh.

    Depuis vendredi, les affrontements entre forces de l’ordre et rebelles rohingyas ont fait au moins 92 morts, dont 12 membres des forces de sécurité, d’après la police.

    Les violences se déroulent dans l’Etat Rakhine, secoué depuis plusieurs années par de fortes tensions entre la minorité musulmane des Rohingyas et les bouddhistes.

    Quelque 2.000 femmes et enfants rohingyas étaient massés samedi à la frontière avec le Bangladesh, mais n’ont pas été autorisés à la franchir, selon les autorités.

    Samedi après-midi, l’armée birmane a ouvert le feu sur des centaines de ces villageois, selon un journaliste de l’AFP et les gardes-frontières bangladeshis.

    Le correspondant de l’AFP a vu des civils courir pour se mettre à l’abri au moment où les soldats ouvraient le feu près du poste-frontière de Ghumdhum.

    Il n’était pas possible dans un premier temps de savoir s’il y avait eu des victimes.

    « Ils ont tiré sur les civils, pour la plupart des femmes et des enfants, qui étaient cachés dans les collines près de la frontière », a déclaré à l’AFP un responsable local des gardes-frontières bangladeshis, Manzurul Hassan. « Ils ont tiré soudainement au mortier et à la mitrailleuse, visant les civils », a-t-il ajouté.

    – Traversée à la nage –

    Le journaliste de l’AFP avait vu plus tôt des centaines de civils traverser la frontière poreuse samedi en tout début de journée, les patrouilles étant moins sévères en raison des fortes pluies. Certains sont même passés à la nage par la Naf, une rivière frontalière.

    Un médecin des services d’urgence a affirmé que deux hommes rohingyas, blessés en Birmanie, avaient également franchi la frontière et avait été hospitalisés au Bangladesh.

    « L’un d’eux, âgé de 25 ans, est mort quelques heures après avoir été admis » à l’hôpital, a-t-il ajouté sous couvert d’anonymat.

    Considérés comme des étrangers au sein de la Birmanie, à plus de 90% bouddhiste, les Rohingyas sont apatrides même si certains vivent dans ce pays depuis des générations.

    Ils n’ont pas accès au marché du travail, aux écoles, aux hôpitaux et la montée du nationalisme bouddhiste ces dernières années a attisé l’hostilité à leur encontre.

    Mais les arrivées de Rohingyas ne sont guère vues d’un bon œil par le Bangladesh, nation en majorité musulmane qui a déjà accueilli des dizaines de milliers de réfugiés de cette minorité.

    – Situation ‘confuse’ –

    Les combats avaient commencé vendredi lorsque des centaines d’hommes, qui feraient partie de l’Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA), avaient attaqué plus de 20 postes de police dans l’Etat Rakhine, des violences sans précédent depuis des mois.

    « Les combats se poursuivent à Myo Thu Gyi, près de Maungdaw », la grande ville du nord de l’Etat Rakhine, a déclaré samedi à l’AFP un responsable de la police locale.

    « Il y a des attaques sporadiques, la situation est confuse. Le siège de l’administration à Maungdaw a aussi essuyé des tirs », a précisé ce responsable.

    A Maungdaw, dont des habitants ont témoigné avoir entendu des tirs, les rues étaient vides samedi, marchés et boutiques étant restés fermés, a constaté un photographe de l’AFP.

    Les précédentes importantes attaques meurtrières contre des postes de police de l’automne 2016 avaient été suivies par un durcissement des actions de l’armée dans la région, avec des villages incendiés et une fuite massive de Rohingyas vers le Bangladesh voisin. Ceux-ci avaient livré des récits d’atrocités commises par l’armée.

    Une commission internationale dirigée par l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a rendu jeudi ses conclusions sur la situation en Etat Rakhine, appelant la Birmanie à donner plus de droits aux Rohingyas, faute de quoi cette minorité risquait de « se radicaliser ».

    La situation est particulièrement difficile pour les 120.000 musulmans vivant dans des camps de déplacés en Etat Rakhine, d’où ils ne peuvent sortir qu’au compte-gouttes, sur laissez-passer.

  21. La Mission d’établissement des faits (MEF) de l’ONU sur la Birmanie, créée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU en mars 2017, a estimé lundi que « les principaux généraux de Birmanie, y compris le commandant en chef Min Aung Hlaing, doivent faire l’objet d’enquêtes et de poursuites pour génocide dans le nord de l’Etat Rakhine, ainsi que pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre dans les Etats Rakhine, Kachin et Shan ».

    C’est la même mission qui déglingue la « crèche Babilou » autant dire que le but de cette équipe de promoteurs d’une planète formées d’une entente d’états pseudo religieux se gratte le cerveau avec le doigt en passant par l’oeil 🙂 🙂

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