2013 : année désastreuse pour le cours de l’or, avis partagés pour 2014

L’année 2013 aura été peu florissante pour le cours de l’or, les prix du précieux métal enregistrant une chute vertigineuse de 27 % et une première baisse annuelle depuis l’année 2000. Une tendance qui aura également impacté les cours de l’argent et du platine, le palladium achevant quant à lui l’année sur une note stable.
Certes, si ces derniers jours, le cours de l’once d’or a pu quelque peu se redresser après sa chute induite par la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de réduire ses mesures d’aide dès janvier 2014, il n’en demeure pas moins que sur douze mois, la baisse est désastreuse.

Les investisseurs auront ainsi réagi à l’annonce de la Banque centrale américaine (FED), laissant entendre qu’elle allait progressivement restreindre ses mesures de soutien extraordinaires à l’économie US, avant une sortie complète d’ici la mi-2014. Contexte provoquant une régression importante de la demande des marchés, laquelle a chuté de 50% sur les trois premiers trimestres de l’année.

Effet pervers du redressement de l’économie mondiale en 2013, financiers et fonds spéculatifs qui avaient massivement investi dans des fonds adossés sur des stocks physiques d’or (ETF) lors de la crise financière, se sont au final détournés du métal jaune, ce dernier devenant moins recherché pour ses qualités de valeur refuge.

La banque centrale américaine estime désormais aux vues des chiffres officiels, que la reprise économique qui semble s’amorcer aux États-Unis ne justifie plus le rythme soutenu avec lequel elle rachète des bons du Trésor et de titres hypothécaires. Opérations qui avoisinaient jusqu’à présent 85 milliards d’euros par mois.

Or, le retrait de ces injections de liquidités, lesquelles diluent la valeur du dollar, diminuent fortement les inquiétudes des investisseurs quant à un éventuel regain d’une inflation. Rendant de ce fait nettement moins attractif l’achat de métaux précieux, tels que l’or. La relique barbare perdant alors de ses qualités de valeur refuge, ses atouts de rempart contre la hausse des prix n’ayant alors que peu d’attraits.

Les mesures prises par le gouvernement en Inde en vue réduire le déficit extérieur du pays auront également pénalisé le cours de l’or en 2013. Les autorités indiennes ont en effet relevé les droits de douanes sur le métal jaune, la roupie se situant à un minimum historique face au dollar. Désormais, les importations d’or ne seront autorisées qu’à des fins de fabrication de bijoux. De plus, les importateurs devront désormais payer leurs achats comptant, sans facilité de paiement. L’Inde estime en effet que ces importations représentent une part importante de son déficit courant.

En ce qui concerne les perspectives du cours de l’or pour l’année 2014, les avis sont partagés.

Les analystes de Commerzbank tablent pour leur part sur une hausse des prix de l’once d’or en 2014, s’attendant à des cours avoisinant 1400 dollars. Raisons invoquées : le maintien de politiques monétaires favorisant l’or.

Les économistes de Barclays considèrent quant à eux qu’une baisse des cours s’avère plus probable, arguant notamment de la faiblesse de la demande indienne pour l’or.

En septembre dernier, après avoir indiqué que les opérations de rachat d’or avaient nettement régressé ces derniers mois, phénomène qui n’avait pas été observé depuis 10 ans, GFMS, le célèbre consultant spécialisé dans les métaux précieux avait d’ores et déjà tablé sur un maintien de la chute des cours en 2014.

Arguments invoqués par GFMS : la stabilisation de l’économie mondiale. Il est vrai que la flambée des prix de l’once d’or observée en 2011 et 2012 était due en grande partie par l’attrait des investisseurs pour les métaux précieux en cette période de crise, ces derniers bénéficiant alors de leur qualité de valeur refuge.

Réactualisant son Gold Survey 2013, le consultant n’a pas exclu un passage sous les 1.300 dollars l’once à la fin 2014. La politique menée par la Réserve fédérale américaine (FED) étant loin d’être étrangère à cette situation. Cette dernière jouant en quelque sorte au achat et à la souris avec les marchés en laissant planer l’incertitude durant de nombreuses semaines sur le maintien de sa stratégie concernant les taux d’intérêt.

Les experts de GFMS prévoient ainsi que le cours moyen de l’or avoisinera 1.350 dollars en 2014, chutant alors de 7% par rapport aux prévisions moyennes de 2013 fixées à 1.446 dollars.

Certains analystes estiment que l’or est désormais entré dans un cercle vicieux, la baisse des cours encourageant les investisseurs à liquider les ETF (fonds d’investissement adossés à des stocks physiques d’or). Ainsi, le plus important de ces fonds, le SPDR Gold Trust, a vu ses participations tomber sous la barre des 1.000 tonnes d’or en juin dernier. Or, ces nouveaux décaissements d’or des ETF pèsent eux-même sur les cours, emballant en quelque sorte la machine.

Sources : AFP, GFMS, Reuters

Elisabeth Studer – 30 décembre 2013 – www.leblogfinance.com

(7 commentaires)

  1. L’or achève sa pire année depuis 1981

    Après douze ans de hausse, le métal a perdu son statut de valeur refuge. Le moindre soutien de la Fed va maintenir les cours sous pression.

    Trente-deux ans. C’est le nombre d’années qu’il faut remonter pour voir l’or chuter davantage qu’en 2013. Le métal précieux vient d’achever l’année sur un plongeon, proche des 33?% qu’il avait perdus en 1981. C’est aussi un coup d’arrêt brutal à la ruée vers l’or qui durait depuis l’an 2000, une période au cours de laquelle les cours avaient été multipliés par six.

    L’environnement de prix a considérablement changé en 2013. Douze mois qui ont vu les «?hedge funds?» réaliser des ventes à découvert historiques et les banques fuir les produits indiciels cotés, ces fonds adossés à l’or physique sur lesquels ils s’étaient rués ces dernières années. Sans insister sur les particuliers dont la confiance s’est aussi fortement émoussée. Un cocktail ravageur pour le métal précieux.

    «?L’or a passé la majeure partie de 2013 à perdre le soutien de la communauté des investisseurs?», résume Suki Cooper chez Barclays. Ils lui ont préféré les actions, ébranlant fortement l’attrait du métal précieux comme investissement alternatif. Conséquence, les ETP or («?exchange-traded products?») ont été amputés de 33?%?: la première décollecte jamais enregistrée par ces instruments financiers depuis leur création il y a dix ans. En douze mois, leur valeur a fondu de 73,7 milliards de dollars, d’après Bloomberg. L’équivalent de 865?tonnes d’or, soit un tiers de la production mondiale, ont été retirées des plus gros ETF.

    L’explication de cette désertion des investisseurs?? Il y a eu d’une part l’absence d’inflation, voire désormais le risque de déflation. La Banque centrale européenne comme la Réserve fédérale ont prévu un faible niveau d’inflation en 2013 et en 2014 – le plus bas depuis 2009, rappelle Patrick Legland, responsable mondial de la recherche à la Société Générale. Au Japon également, malgré la nouvelle vague d’assouplissement quantitatif lancée par la Banque centrale, l’inflation ne dépasse pas 1?%. «?Avec l’absence totale de pressions inflationnistes, l’or en tant qu’outil de couverture n’est plus ni pertinent ni utile pour les investisseurs?», conclut Patrick Legland.

    L’or n’est plus une valeur refuge

    Et puis, les signes d’amélioration de l’économie américaine n’ont pas joué non plus en faveur du métal, qui y a perdu son statut de valeur refuge. Tout au long de 2013, les opérateurs de marché ont parié sur la normalisation de la politique monétaire ultra-accommodante de la Fed qui a fait les beaux jours de l’or ces dernières années. Elle en a finalement donné le coup d’envoi en décembre.

    Les prévisions pour 2014 ne sont pas optimistes pour l’or. «?Nous sommes persuadés de bonnes surprises à venir du côté de l’économie américaine, indique Michael Lewis, stratégiste chez Deutsche Bank. Cela devrait soutenir le dollar et, avec la remontée attendue des taux réels, maintenir les cours de l’or sous pression.?»

    James Steel, spécialiste des métaux précieux chez HSBC, assure que «?l’or ne trouvera plus d’appui du côté des marchés d’investissement occidentaux.?» Désormais, les choses se passent à l’est, où le décrochage des prix de l’or a ravi en 2013 les consommateurs traditionnels en Asie et au Moyen-Orient. En Chine, l’appétit a été si vif que le pays est devenu le premier consommateur du métal devant l’Inde, le numéro un historique. Mais les analystes estiment, là encore, que l’incertitude monte sur les achats indiens et chinois à venir.
    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0203216997176-l-or-acheve-sa-pire-annee-depuis-1981-640169.php

  2. Désormais, les choses se passent à l’est, où le décrochage des prix de l’or a ravi en « 2013 …. En Chine, l’appétit a été si vif que le pays est devenu le premier consommateur…. »
    Normal tous ces chinois et autres asiatiques en pleine déconfiture industrielle et technologique ne connaissent que l’or mou, bourré de carats (22 !!), alors que nous nous avons des bijoux durs comme du laiton à 16 carats !! (quand ce n’est pas du plaqué or!
    On est les plus forts, on est les plus forts chantent en coeurs les supporters du papier monnaie US.

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