Les prix du pétrole ont poursuivi leur recul vendredi, tombant à leur plus bas niveau depuis juin 20005.
Les investisseurs semblent ainsi profiter de l’expiration du contrat de décembre à New York pour liquider leurs positions, tandis que le doute persiste sur l’efficacité des baisses de production des pays membres de l’Opep.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en décembre a baissé de 45 cents, clôturant à 55,81 dollars. Dans les échanges électroniques précédant l’ouverture du marché, ils sont tombés à 54,86 dollars, au plus bas depuis le 14 juin 2005, avant le passage de l’ouragan Katrina qui avait fait bondir les prix.
Les cours avaient déjà perdu 2,50 dollars jeudi.
Les analystes estiment néanmoins que le recul pourrait s’expliquer par des « liquidations de positions », avant l’expiration du contrat de décembre vendredi à New York. Ils soulignent en effet qu’un tel mouvement de baisse s’était déjà produit au moment de l’expiration des contrats de septembre et d’octobre et estiment en conséquence que les cours pourraient tout à fait rebondir dès lundi.
Certains experts du domaine évoquent également une possible « confusion » du marché, alors que deux rapports font état d’informations contradictoires sur les exportations de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
Alors que le premier rapport a souligné une baisse des exportations du cartel de 1,1 million de baril par jour en novembre, le second a à l’inverse évoqué une hausse pendant la période.
En octobre, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait annoncé une baisse, effective à partir du 1er novembre, de 1,2 million de barils par jour de sa production pétrolière. Les investisseurs avaient accueilli cette nouvelle avec défiance, attendant de pouvoir mesurer la quantité réelle de brut soustraite au marché.
Mercredi, avant que les cours ne chutent, l’Opep avait estimé avoir « largement atteint » son objectif de « stabiliser les marchés et d’enrayer la chute des prix observée lors des derniers mois ». Mais, jeudi, le cabinet de conseil Oil Movements a renforcé la méfiance du marché en estimant que loin de diminuer sa production, l’Opep avait en fait augmenté ses exportations de 210.000 barils par jour depuis le 4 novembre. Du coup, les spéculations ont repris sur la possibilité que l’Opep annonce à la mi-décembre depuis Abuja (Nigeria) une nouvelle baisse de production.
Les analystes concèdent que si les prix se situent plus près de 55 dollars que de 60 dollars à la mi-décembre, la probabilité que le cartel décide de nouvelles mesures de restriction s’accentue.
Toutefois, l’Opep prendrait un risque important en décidant de réduire encore l’approvisionnement du marché, alors que les froids rigoureux de l’hiver synonyme de forte demande peuvent encore survenir à tout moment.
D’autres analystes considèrent quant à eux qu’un temps plus doux que la normale dans le nord-est des Etats-Unis, pourrait permettre aux stocks de rester supérieurs à leur niveau de l’an dernier à la même époque. Mêmes si les stocks de produits distillés ont chuté de 16,5 millions de barils depuis six semaines, une partie des investisseurs juge toujours le marché correctement approvisionné, les réserves étant supérieures de 6% à leur niveau de l’année dernière.
Source : AFP
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