La Russie aurait tué un responsable d’Al-Qaïda dans le Caucase

AbouhafsLes forces russes ont annoncé dimanche avoir tué un responsable de l’organisation terroriste internationale Al-Qaïda dans le Caucase russe, au Daguestan, région voisine de la Tchétchénie.

Voilà qui tomberait tout de même à point pour redorer le blason de la Russie et du FSB ex-KGB bien affectés par l’empoisonnement de l’ex-agent russe Alexandre Litvinenko décédé cette semaine.

Surprenant tout de même qu’au même moment, étaient révélées à la presse les accusations posthumes de la journaliste russe Anna Politkovskaïa assassinée récemment, concernant les agissements de Poutine en Tchétchénie.

« Abou Hafs a été neutralisé. Ce mercenaire de nationalité jordanienne était le principal émissaire d’Al-Qaïda dans le Caucase« , a déclaré le vice-directeur du Service fédéral de sécurité (FSB, ex-KGB) dans la région, Mikhaïl Merkoulov.

Quatre de ses proches ont aussi été tués lors de cet assaut mené dimanche matin par le FSB contre une maison de la localité de Khassaviourt où ils s’étaient réfugiés, et que les forces russes voulaient au départ perquisitionner, a précisé Mikhaïl Merkoulov.

La chaîne de télévision NTV a montré des corps d’hommes en treillis, sans cependant dévoiler leurs visages. Le site Kavkazcenter.com, canal d’information privilégié de la rébellion pro-tchétchène, ne confirmait ni n’infirmait dimanche cette annonce des autorités russes, impossible à vérifier de source indépendante.

Selon un communiqué du FSB remis à la presse à Makhatchkala, la capitale régionale du Daguestan, Youssef Fares Amirat, alias Abou Hafs, était né en 1973. « Il coordonnait les activités des mercenaires étrangers, des bandes armées illégales et des extrémistes religieux, contrôlait la répartition des moyens financiers et des armes envoyés par les structures terroristes internationales », selon ce communiqué qui le présente comme « le successeur » du chef saoudien Khattab et de son successeur Abou al Walid, tous deux tués.

Dans une interview datée du 10 novembre sur le site Kavkazcenter, « l’émir Abou Hafs » évoque « le départ au jihad des jeunes » dans cette région du Caucase, sous une photographie le montrant en treillis, portant une épaisse barbe noire.

La presse russe avait dès 2004 évoqué la présence d’Abou Hafs à la tête des combattants arabes en Tchétchénie et comme représentant d’Al-Qaïda. Selon le quotidien Vremia Novosteï, il était revenu en Russie en 2002 après la mort de Khattab et était resté dans l’ombre d’Abou al Walid jusqu’à la mort de ce dernier, tué vraisemblablement en avril 2004. Le quotidien indiquait que, selon les services secrets russes, c’est lui qui avait financé la prise d’otages de l’école de Beslan, en septembre 2004, qui avait fait 332 morts parmi les otages – dont plus de la moitié étaient des enfants – outre les 31 terroristes tués.

Pur hasard ou rapprochement ? Parallèlement ces évènements étaient révélées à la presse les accusations posthumes de la journaliste russe Anna Politkovskaïa, assassinée récemment.

L’on apprend désormais en effet que la journaliste, qui a révélé meurtres, tortures et abus perpétrés contre les civils en Tchétchénie avait déclaré a déclaré à la BBC que Vladimir Poutine avait délibérément provoqué des actes terroristes, dont la prise d’otages dans un théâtre moscovite en 2002.

Dans l’entretien avec la BBC, Mme Politkovskaïa accuse également le président russe d’avoir provoqué la prise d’otages de l’école de Beslan en 2004. « Tous ces problèmes, le siège du théâtre, Beslan et les résultats, viennent du fait qu’il (Poutine, NDLR) ne comprend pas que chaque personne a des droits, qu’elle n’est pas une dent d’engrenage dans une machine », déclare-t-elle.

« Poutine ne comprend pas cela, il a sa propre logique, c’est la logique d’un officier du KGB sous l’Union soviétique -la pire sorte », poursuit-elle. « Le fait est que beaucoup de gens dans notre pays partagent cette vision, beaucoup. Mais la vie d’une personne n’est rien (…) Cette psychologie stalinesque est bien vivante dans notre pays ».
La journaliste accuse également M. Poutine d’avoir délibérément enflammé la crise en Tchétchénie.
« La racine du problème est qu’il reproduit le terrorisme. C’est une sorte de politique qui crée des gens qui veulent être des terroristes », déclare-t-elle.

Enfin, elle reproche au président d’avoir éliminé la liberté de la presse en faisant pression sur ceux qui contestaient son autorité. « Il est devenu président sans aucun programme, sans un mot. S’il y avait une presse indépendante, elle démonterait Poutine, pièce par pièce », estime Mme Politkovskaïa. « Il laissera un pays soviétique avec des médias opprimés et des courants fascistes sous-jacents« .

Sources : AFP, AP

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