2006 : bon cru pour les Bourses mondiales

Piggy_bank_wideweb__470x3062Les Bourses mondiales semblent avoir connu une année 2006 « euphorique » grâce notamment à une envolée des bénéfices des entreprises et une frénésie de fusions-acquisitions.

En contrepartie, les banquiers ont bénéficié de bonus plus que conséquents.

Selon les analystes, cette tendance pourrait se prolonger en 2007.

Sur 12 mois, l’indice mondial SP Global 1200, calculé par l’agence de notation financière Standard and Poor’s et composé des valeurs vedettes d’une trentaine de places de la planète, affiche une progression d’environ 19%, au plus haut depuis l’an 2000 et la « bulle » internet.

Le Dow Jones américain a gagné 16,2% par rapport au dernier jour de cotation de l’an dernier, et a clôturé mercredi pour la première fois de son histoire au-dessus des 12.500 points.

Le Nasdaq, marché américain dédié aux valeurs technologiques, a pris 9,5%. Son indice a frôlé cette année les 2.500 points, pour la première fois depuis 2001. Toronto a gagné 14,35%, Mexico 48% et Sao Paulo 33%.

La même tendance peut être observée en Europe. La Bourse de Paris achève en effet l’année sur une progression de 17,53%, Madrid affiche une hausse annuelle record pour la zone euro (+31,8%), Francfort affiche une progression de 21,98%, la Bourse suisse de 15,85% et Londres de 10,71%.

La situation est loin d’être morose en Asie. Car excepté Tokyo, qui n’a gagné « que » 6,92%, en raison notamment du niveau élevé du yen, Hong Kong a progressé de 34,2%, Shanghaï de 130,47% et Bombay près de 47%.

Selon les analystes, les marchés boursiers ont bénéficié de résultats d’entreprises globalement meilleurs qu’attendus ainsi que de la pause de la politique monétaire américaine. Le contexte financier demeure encore très favorable à leurs yeux, grâce à une épargne abondante.

De plus, la multiplication des opérations de fusions et acquisitions a entretenu la tendance haussière. Ainsi, les montants des achats entre sociétés n’ont jamais été aussi élevés, à 3.610 milliards de dollars, en hausse de 30% par rapport à 2005, selon des chiffres provisoires du fournisseur de données Thomson Financial.

Sur ce total, les fonds d’investissement qui s’endettent lourdement pour réaliser leurs opérations (dites à effet de levier, LBO) ont représenté 700 milliards de dollars. Leur domaine d’action croit ainsi de manière exponentielle, ce qui suscite de nombreuses craintes. Les autorités de régulation s’inquiètent de ce qu’elles jugent être un recours immodéré à l’emprunt, tandis que les salariés des sociétés s’alarment d’une volonté de recherche de profit à court terme.

Les cadres des banques d’affaires ont vu leurs bonus annuels considérablement augmenter en raison de opérations de fusion-acquisition. Leurs montants sont estimés à plus de 600.000 dollars par salarié chez Goldman Sachs, et en moyenne 300.000 à 500.000 dollars chez les autres banques américaines.

Mais face à cette euphorie planétaire, émergent tout de même quelques perdants, certains analystes parlent même d’ « éclatement d’une bulle financière au Moyen-Orient » après les formidables progressions des années précédentes. Ainsi, la Bourse de Dubaï a reculé sur l’année de 43,33%, celle du Qatar de 35,47% et celle d’Arabie Saoudite de 52,53%.

Les perspectives pour 2007 restent favorables dans l’ensemble. Certains spécialistes craignent cependant que certains marchés ne ralentissent leur progression. L’affaiblissement de la croissance américaine, l’envolée de l’euro face au dollar, et des hausses des taux d’intérêt pourraient en effet modifier la tendance.

Source : AFP

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  1. Les temps sont durs pour les gérants de fond de pension avec un salaire moyen de 363 millions de $ pour les 50 premiers en 2005.

  2. Lancement du Dubaï Mercantile Exchange en mai 2007.
    Le DME, dont le lancement est prévu le 1er mai prochain, est le premier marché à terme de l

  3. Le Qatar affiche ses ambitions financières et veut concurrencer Dubaï
    Le Qatar, une richissime petite monarchie du Golfe qui a récemment pris des participations dans la Bourse de Londres et dans l’opérateur boursier nordique et balte OMX, affiche désormais ses ambitions de devenir un acteur économique d’importance mondiale et de concurrencer Dubaï.
    L’émirat, qui a fait une offre pour la chaîne britannique de supermarchés Sainsbury, souhaite diversifier ses sources de revenus, malgré ses énormes richesses gazières.
    « Il y a une volonté évidente de la part du Qatar de diversifier ses sources de revenus pour assurer l’avenir des générations futures en prévision du tarissement de ses ressources énergétiques », a déclaré à l’AFP l’économiste Bachir al-Kahlut.
    Qatar Holding, une filiale à 100% de l’Autorité d’Investissement du Qatar (QIA, contrôlée par l’émirat), a annoncé le 20 septembre avoir acquis 20% des parts du London Stock Exchange (LSE), participation ensuite portée à près de 24%.
    Le Qatar, qui est membre de l’Opep, mais dispose surtout des troisièmes réserves mondiales de gaz naturel, a également acquis 9,98% du capital d’OMX, une initiative témoignant d’une rivalité croissante avec l’émirat voisin de Dubaï, l’une des composantes de la fédération des Emirats arabes unis.
    Le holding boursier de Dubaï, Borse Dubai, s’est allié au Nasdaq, la bourse électronique new-yorkaise, pour prendre le contrôle d’OMX.
    Les deux sociétés ont annoncé la semaine dernière qu’ils détenaient désormais 47,6% du capital de l’opérateur nordique et balte, mais la possibilité d’une contre-offre de la QIA n’est pas écartée.
    Contrairement à Dubaï, qui n’a pratiquement plus de pétrole et dépend totalement de l’industrie et surtout des services, notamment du tourisme, le Qatar peut appuyer sa stratégie d’investissements à l’étranger sur une richesse énergétique considérable.
    Le Qatar « recueille les fruits d’une stratégie de développement lancée par le gouvernement dans les années 1990 et basée sur une ouverture de l’économie parallèlement à un plan clair de diversification de ses sources de revenus », affirmait en juin la Banque nationale du Koweït dans un rapport.
    Les prises de participation dans les marchés boursiers européens font partie d’une stratégie visant à constituer « un portefeuille d’investissements à long terme (…) qui renforcera la position du Qatar comme l’un des principaux centres financiers et d’investissement de la région », a expliqué la QIA.
    Le fonds d’investissement qatari Delta Two, contrôlé par la QIA, a aussi offert 10,6 milliards de livres (21,36 milliards USD) pour Sainsbury, numéro trois de la distribution en Grande-Bretagne, dont il possède déjà le quart du capital.
    Présidée par le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr Al-Thani, la QIA gère des avoirs qui, en l’absence de tout chiffre officiel, sont estimés à quelque 50 milliards USD.
    Le Qatar étudie également la possibilité de prendre une participation dans le groupe aéronautique et de défense européen EADS, propriétaire d’Airbus.
    « Le Qatar a enregistré ces dernières années des excédents budgétaires substantiels qu’il ne peut pas investir entièrement à l’intérieur du pays de crainte d’accentuer l’inflation », explique M. Kahlut.
    Officiellement estimée à 11,8% en 2006, l’inflation a atteint 12,8% en rythme annuel au deuxième trimestre de cette année.
    Ibrahim al-Ibrahim, conseiller économique au cabinet de l’émir, rappelle que le Qatar veut réduire sa dépendance par rapport au secteur énergétique, qui représente actuellement 87% de ses recettes d’exportation.
    Le ministre des Finances, Youssef Kamal, avait déclaré en mai que l’objectif était de ramener à 20 ou 25% en 2015 la part du gaz et du pétrole dans ses revenus.
    Le Qatar, qui compte 900.000 habitants, dont à peine 200.000 nationaux, est l’un des pays les plus riches du monde avec un revenu annuel par tête de 63.000 dollars, selon la Banque nationale du Koweït.
    http://afp.google.com/article/ALeqM5hF_M8tnLr6QmMwJ8RuYa_NFXTeyg

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