Algérie : vers une formation des imams pour lutter contre l’infiltration des mosquées à quelques mois des présidentielles

Très intéressant …

Alors  que l’Algérie  pourrait constituer  le point central de la stratégie militaire US au Mali  et au Sahel, et que François Hollande a lui -même reconnu « le  rôle  très important » d’Alger  dans la crise malienne, Alger  compte bien ne pas se laisser faire  … tentant d’éviter une montée des extrémistes qui pourrait être « ordonnancée »  par  des puissances soucieuses d’y mettre  le chaos pour mieux  y régner en  divisant. Et ce,  à quelques mois des élections  présidentielles prévues en 2014.

C’est  ainsi  que le ministère algérien des Affaires religieuses cherche désormais à définir  le rôle des mosquées sur le territoire algérien.

But affiché :   contrer les idéologies extrémistes.  Les moyens ?  Via une  formation des imams, afin, nous dit-on qu’ils soient en mesure de mieux comprendre les exigences d’aujourd’hui. Mais également  de recentrer ces religieux  dont le l’influence  est non négligeable sur faits et pensées des populations  sur les vraies  valeurs de l’islam. Histoire  que la religion ne soit pas récupérée  voire infiltrée  par  d’éventuelles contrées, lobbies et autres puissances enclins à utiliser   cette  arme du 21ème siècle  comme une  véritable  « propagande » pouvant  servir  leurs intérêts (politiques mais surtout  économiques ..)

Ainsi, les autorités algériennes veulent éliminer l’idéologie extrémiste des lieux de culte et protéger ces derniers de l’influence des partis politiques et des organisations communautaires. Cela a le  mérite  d’être  clair …

Il sera désormais interdit aux partis politiques et autres organisations de prêcher ou de discourir au sein des mosquées.  Ce qui quelque  part glace le sang …. car cela signifie  aussi  que de telles  pratiques étaient admises jusqu’à présent … avec toutes les dérives que cela peut engendrer … et qui plus  est dans un pays   où les tensions  sociales  ont pu être  calmées jusqu’à présent  grâce à la manne  pétrolière  et  la place stratégique  dont il dispose  au niveau de  l’échiquier énergétique mondial.

Un projet de loi portant sur les organisations religieuses vient pour cela  d’être  rédigé par le gouvernement algérien.

Si le texte  est adopté,  toute organisation pourra être dissoute en cas « d’interférence dans le travail des responsables des mosquées et des écoles coraniques ».

Une  manière  de combler le vide législatif qui, au début des années 1990, a permis au FIS, aujourd’hui dissout, « de contrôler les mosquées et les soi-disant organisations humanitaires », affirme  quant à lui  l’universitaire Ilham Saadi.

Ajoutant  que le FIS « avait transformé les mosquées algériennes en agences de recrutement pour des milliers de terroristes qui étaient manipulés par des pseudo-imams prêchant la haine envers tous ceux qui ne partageaient pas leur vision politique ».

Selon l’édition du 8 janvier du journal Echourouk, Ada Fellahi, adjoint du ministre des Affaires religieuses, a mis en garde quant à lui  contre l’infiltration pratiquée par les salafistes au sein des mosquées, soulignant qu’ils «ont bénéficié à ce jour d’une grande marge de manoeuvre ».

Le ministre algérien des Affaires religieuses Bouabdallah Ghlamallah  a  parallèlement indiqué    que « les lieux de culte doivent reprendre leur mission première ».

Ajoutant lors d’un séminaire organisé à Alger le 1er janvier  que « les mosquées doivent incarner l’unité de la nation, dans le sens où elles représentent le chaudron dans lequel se forge ce qui est la nature de la société ».

Estimant  que les imams « doivent être cultivés et conscients du rôle qu’ils assument dans la transmission du message éducatif de la mosquée, instillant les valeurs humaines et spirituelles aux jeunes ».

« En Algérie, les imams font partie intégrante de la nation, et c’est pourquoi ils doivent se montrer soucieux du respect envers les autorités sociales et travailler en harmonie avec toutes les autres institutions d’état », a-t-il poursuivi.

Première  étape : assurer une meilleure formation à ces religieux, ces derniers  devant  ainsi  « évoluer conformément aux développements et aux changements sociaux ». 

L’objectif étant  de former les imams à appréhender « les réalités de la société dans laquelle ils vivent, pour qu’ils soient mieux à même de contrer les partisans de l’idéologie fondamentaliste ».

Message encore une fois on ne peut plus clair …

Sources : Presse algérienne

 

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com – 13 janvier 2013

(7 commentaires)

  1. Guerre au Mali : le Sénégal face à la menace terroriste

    29/01/2013 à 14h:48 Par Nicolas Ly, à Dakar

    Des jeunes devant la mosquée de Touba, au sénégal.© DR

    Pour faire face à la menace terroriste sur son sol, alors que ses soldats se déploient au Mali contre les jihaduistes, le Sénégal renforce son dispositif sécuritaire à ses frontières. Les populations et les communautés religieuses sont invitées à la vigilance.

    Dans les rues de Dakar, la question alimente des débats animés : le Sénégal est-il ou non a l’abri de la menace jihadiste ? Du côté des autorités, le message est clair : « Si les forces terroristes prévalent au Mali, nos propres intérêts vitaux seront menacés. Alors, poursuit le ministre Sénégalais des affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, « aider le Mali (…) c’est prévenir un danger qui guette à nos frontière ».

    Conséquence de la guerre au Mali, dans laquelle 500 soldats sénégalais sont impliqués : le dispositif sécuritaire a été renforcé aux frontières malienne et mauritanienne. Au total, d’après une source militaire, « 500 à 600 éléments » sont déployées dans des zones sensibles, comme celles des ponts de Gouloumbou (centre) et Kidira (est). Selon le colonel Insa Sagna, commandant dans cette dernière région, il s’agit essentiellement d’une « intensification des patrouilles motorisées le long de la frontière » avec le Mali.

    Mais combattre l’islam radical n’est pas qu’une affaire des autorités. D’où l’appel lancé, le 15 janvier, par le président aux populations pour qu’elles sonnent l’alerte auprès des sous-préfets, préfets et forces de sécurité, en cas de « présence suspecte d’individus ». Macky Sall a également invité les chefs religieux à appeler « les fidèles à la vigilance ».

    Infiltrations

    Une précaution qui n’est pas superflue. « Des mouvements radicaux d’obédience salafiste, localisés dans la banlieue de Dakar, tentent d’infiltrer des associations islamiques affiliées aux différentes confréries », avertit un membre de l’entourage présidentiel.

    Le Sénégal a beau être connu pour son islam modéré, développé autour des confréries mouride, tidiane et layenne, qui ont jusque là servi de rempart face à la montée du radicalisme au Sahel, la menace n’est pas anodine. « Si les communautés religieuses traditionnelles ont une certaine influence sur l’écrasante majorité de la population, les moyens et les financements que possèdent les islamistes peuvent entraîner une certaine frange des jeunes à adhérer à leur cause », prévient Babacar Samb, enseignant au département d’arabe de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

    Sensibilisation

    « Une jeunesse désemparée, sans emploi constitue la cible privilégiée des recruteurs jihadistes », confirme l’historien Abderrahmane Ngaïdé. Et il est déjà avéré que des ressortissants sénégalais font partie d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d’Ansar Eddine et du Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao)…

    Du coup, les leaders religieux ne se font pas prier outre mesure pour s’engager dans la sensibilisation contre le radicalisme. À l’occasion de la célébration du Maouloud (naissance du prophète Mohamed), le 23 janvier dernier, le porte-parole de la confrérie tidiane, Abdoul Aziz Sy a lancé un appel public à la vigilance face à la poussée du fanatisme religieux. Pour quels résultats ? L’avenir le dira.

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    Par Nicolas Ly, à Dakar

  2. Il est intéressant de voir à quel point le gouvernement algérien croit détenir à lui seul les vérités, les solutions et surtout le monopole du patriotisme. La défense d’un pays contre les différentes menaces n’est pas l’apanage du gouvernement seul mais de tout un peuple. Et c’est en reconnaissant au peuple le droit de participer à la gouvernance globale du pays, qu’il n’aura plus besoin de former des imams pour contrer le salafisme. Celui-ci n’ayant aucun moyen de s’y installer à partir du moment ou chaque individu, pour peu qu’on lui reconnaisse un minimum d’intelligence ou de bon sens, est capable de reconnaitre un mensonge quant il en entend ou en rencontre et de le combattre ou, à travers l’humour, de le ridiculiser.
    tant que l’on ne fera pas confiance à la capacité de chacun de pouvoir défendre sa patrie parce qu’il y est heureux et qu’il y croit, toutes les stratégies de défenses resteront vaines.

  3. […] Précisons tout de même qu’en janvier dernier, alors que l’Algérie constitue l’un des points centraux de la stratégie militaire US au Mali et au Sahel, et que François Hollande a lui-même reconnu « le rôle très important » d’Alger dans la crise malienne, le ministère algérien des Affaires religieuses a souhaité définir le rôle des mosquées sur le territoire algérien.  […]

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