De Margerie prendra la tête de TOTAL selon Desmarest

TotalcdemargerieThierry Desmarest, l’actuel PDG du pétrolier français TOTAL, a affirmé vendredi qu’il n’y avait « aucune difficulté » pour que l’actuel numéro deux du groupe, Christophe de Margerie, prenne les rênes de Total le 14 février comme prévu.

Pourtant, la récente mise en examen de C. de Margerie, laisse quelques incertitudes quant à l’éventualité de son arrivée à la direction de Total.

Mais Total semble « attirer » les ennuis actuellement puisqu’au delà des méfaits qui sont reprochés à Christophe de Margerie, le groupe pétrolier est globalement mis en cause dans le dossier « Pétrole contre nourriture » lié à l’Irak mais aussi en Iran et au Cameroun. Le procès de l’Erika approche à grands pas quant à lui.

Selon les propos de M. Desmarest, vendredi sur les ondes de BFM, il n’y aurait aucune difficulté à ce que, le conseil d’administration de Total nomme Christophe de Margerie directeur général dans quinze jours, selon le principe retenu précédemment. « Je suis président directeur général depuis douze ans. Il faut apporter du sang neuf. Christophe de Margerie a toutes les qualités pour devenir directeur général de Total », a-t-il ajouté.

L’actuel numéro 2 de Total Christophe de Margerie deviendra le directeur général du groupe en 2007 tandis que l’actuel PDG Thierry Desmarest sera président du conseil d’administration à cette date, avait annoncé en mai dernier le PDG lors de l’assemblée générale des actionnaires. Ces changements font suite à la décision du conseil d’administration de Total de dissocier les fonctions de Président et directeur général en vue de préparer la succession de M. Desmarest.

Christophe de Margerie, 55 ans, actuellement directeur général de l’exploration production de Total, doit être nommé directeur général du groupe le 14 février. Thierry Desmarest, 61 ans, conservera la seule fonction de président du conseil d’administration à cette date.

Pour rappel, en octobre dernier, M. de Margerie a été mis en examen par le juge Philippe Courroye – qui enquête sur le versement présumé de commission occultes pour favoriser Total à l’étranger – pour complicité d’abus de biens sociaux et complicité de corruption d’agents publics étrangers dans le cadre du dossier de l’affaire « pétrole contre nourriture » en Irak.

Le juge Courroye a été saisi en août 2002 après un signalement du Tracfin (l’organisme anti-corruption du ministère des finances) d’une information judiciaire sur la base d’une qualification d’abus de biens sociaux. Outre M. de Margerie, Bernard de Combret, un ancien dirigeant de Total, a également été mis en examen pour les mêmes chefs. M. de Combret a quitté le groupe fin 2001.

Le parquet avait initialement ouvert cette enquête portant sur le versement présumé entre 1996 et 2001 de commissions occultes via un homme d’affaires suisse, Jean Caillet et sa société Telliac. Courant 2005, l’enquête a débouché sur le contournement de l’embargo sur le pétrole imposé au régime irakien par l’Onu. Concernant M. de Margerie, les faits qui lui sont reprochés se sont déroulés entre 1996 et 2002. La mise en examen de Bernard de Combret concerne la période 2000-2002.

Le groupe Total est la première capitalisation boursière de Paris, pesant 129 milliards d’euros.

Deux autres enquêtes ont été ouvertes dernièrement contre Total par le parquet de Paris, concernant des soupçons de corruption en Iran et au Cameroun. Dans l’affaire iranienne, portant sur des soupçons de corruption en vue de l’obtention d’un contrat gazier en Iran entre 1996 et 2003, M. de Margerie pourrait être interrogé par la justice en raison de ses fonctions à l’époque des faits. Il était directeur général de Total Moyen-Orient entre 1995 et 1999.

Un prix du baril de pétrole compris entre 50 et 60 dollars, correspondant au cours actuel sur les marchés mondiaux, est « proche d’un niveau acceptable par tout le monde », a par ailleurs estimé vendredi Thierry Desmarest sur BFM.

« On a l’impression qu’avec des capacités de réserves qui ne sont pas énormes, un peu plus importantes peut-être qu’il y a un an, plutôt du côté de 3 millions de barils par jour (…) ça ne doit pas être trop difficile pour l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) d’arriver à réguler le prix du pétrole dans les zones qu’il souhaite, du côté de 50-60 dollars le baril ». Aujourd’hui, « on est pas loin d’un prix qui est acceptable par tout le monde », a ajouté M. Desmarest.

Le ministre algérien de l’Energie Chakib Khelil a pour sa part qualifié de « raisonnable » un cours du baril de brut entre 50 et 60 dollars.

Source : AFP

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(4 commentaires)

  1. Total: Morgan Stanley relève sa reco. à « neutre » contre « sous-pondérer »
    PARIS, 30 jan 2007 (AFP)
    Morgan Stanley a relevé sa recommandation sur le groupe pétrolier français Total à « neutre » contre « sous-pondérer » précédemment, pour des raisons de valorisation, ont indiqué mardi des sources de marché.
    Dans une étude sur le secteur pétrolier, les analystes de Morgan Stanley ont expliqué avoir relevé leur avis sur Total avec un objectif de cours de 58,75 euros, du fait de sa valorisation boursière inférieure à celle de ses concurrents, bien que la compagnie affiche une croissance plus élevée selon eux.
    A 10H37 (09H37 GMT), l’action Total perdait 0,10% à 51,60 euros, dans un marché en baisse de 0,23%.

  2. Le groupe Total amorce un virage stratégique
    Fini le temps des rachats d’actions, place aux investissements, au développement et à la recherche. Le nouveau directeur général de Total, Christophe de Margerie, veut se démarquer de la politique financière passée. Aval, amont, énergies nouvelles, tous les champs, selon le nouveau patron du pétrolier français, doivent être explorés. Sans oublier, à terme, le nucléaire.
    http://www.latribune.fr/info/Le-groupe-Total-amorce-un-virage-strategique-~-20070514U736Q2J-$Db=Tribune/Online.nsf

  3. Total « réfléchit » sur le nucléaire, pas de projet avec GDF ou EDF (Margerie)PARIS, 11 mai 2007 (AFP)
    Le directeur général de Total Christophe de Margerie a réaffirmé vendredi que le groupe pétrolier français menait une « réflexion » sur un développement dans le nucléaire, et n’avait pas de projet de participation dans EDF ou GDF, lors de l’assemblée générale des actionnaires.
    « Je ne pense pas que ce soit avec Gaz de France (…) ou EDF, qui est un producteur d’électricité, qui est un autre métier, que les choses doivent se passer », a dit M. de Margerie, en réponse à un actionnaire regrettant que Total n’ait pas choisi de prendre une participation dans ces entreprises ou dans le groupe nucléaire Areva.
    « Qu’il y ait une réflexion sur le nucléaire, je ne m’en suis pas caché je crois, et il faut continuer à y réfléchir », a poursuivi M. de Margerie.
    « Maintenant il n’y a pas de programme particulier aujourd’hui, mais par contre ça fait partie évidemment de notre réflexion ».
    « Je suis persuadé qu’indépendamment des énergies fossiles, indépendamment du charbon, il faudra que Total s’intéresse à d’autres formes de développement, mais qui ne passent pas forcément par l’électricité », a poursuivi M. de Margerie.
    Le président de Total Thierry Desmarest a souligné pour sa part que Total « préférait se développer dans ses métiers » plutôt que « d’aller prendre des participations minoritaires dans EDF ou GDF ».
    EDF et Gaz de France « ce sont des métiers qui sont différents du nôtre », a-t-il dit. « Quant à Areva, je vous rappelle que le gouvernement n’a pas décidé d’offrir d’action d’Areva jusqu’à présent à d’autres partenaires ».
    En réponse à une question écrite d’un actionnaire, le conseil d’administration de Total a par ailleurs affirmé qu' »aucun rapprochement du groupe n’est envisagé ni avec Suez ni avec Gaz de France ».
    Sur les perspectives de Total pour 2007, M. de Margerie a indiqué que l’environnement économique de l’industrie pétrolière « devrait demeurer favorable » cette année, avec des prix du brut et des marges de raffinage « élevés ».
    Le groupe pétrolier français a accusé une baisse de 11% de son bénéfice net ajusté au premier trimestre 2007, à 3 milliards d’euros.
    Ce sont « en fait de bons résultats », a dit M. de Margerie.
    « C’est une bonne performance, en particulier compte tenu du cadre de notre environnement, avec des prix (du pétrole) lors du premier trimestre qui ont été plus faibles que ceux de l’année dernière ».
    « Par rapport à nos pairs, nous sommes à-peu-près au milieu, avec (l’américain) Exxon qui cavale toujours encore en tête, et doit devenir notre cible en termes de résultats », a-t-il dit.
    Il a souligné que Total restait le quatrième groupe pétrolier mondial en termes de capitalisation boursière, et que si le groupe américain Chevron avait « dépassé » Total « sur un certain nombre de critères, dont les productions », c’était « par des acquisitions, dont (le groupe pétrolier américain) Unocal, qu’ils ont payé très cher ».
    « Si seulement pour être plus gros que Chevron, je dois faire une mauvaise acquisition (…), ce n’est vraiment pas mon objectif », a-t-il ajouté.

  4. Le prix du baril de pétrole et celui de l’essence font le grand écart
    Les mauvais souvenirs de l’été 2006 reviennent à la mémoire des automobilistes : les prix de l’essence à la pompe ont atteint, ces derniers jours, des niveaux proches de ceux de juillet 2006, quand le baril oscillait entre 70 et 78 dollars. Les cours du brut sont nettement retombés depuis (entre 60 et 65 dollars), mais le prix moyen du super 95 est de 1,32 euro (environ 45 centimes hors taxes).
    Depuis le début de février, le litre de super 95 a augmenté de 17 centimes. Le prix du baril de brut a certes progressé depuis le point bas de la mi-janvier (50 dollars) pour atteindre son plus haut niveau (66 dollars) fin avril sur le marché de New York, mais l’explication reste insuffisante.
    Jamais l’écart entre un baril de brut et un baril d’essence (32 dollars) n’a été aussi élevé. Les marges de raffinage ont aussi été excellentes au premier trimestre, reconnaît-on chez Total. En Europe, elles ont atteint 33 dollars la tonne en moyenne pour le groupe pétrolier français, soit une progression de 28 % par rapport aux trois premiers mois de 2006.
    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-908964@51-869296,0.html
    L’UFC-Que Choisir a calculé que, relativement à une rentabilité de référence de 15 %, les surprofits de Total atteignent 4 milliards d’euros en 2004 et 7 milliards en 2005. En effet, les groupes pétroliers alignent leurs marges amont et aval sur le niveau du cours du baril brut. Dès lors, la flambée du pétrole entraîne mécaniquement une explosion des profits.
    L’UFC-Que Choisir constate que cette explosion des profits de Total échappe à toute rationalité :
    – Les profits de Total ne vont pas aux investissements pour la sécurité énergétique de demain : dans le secteur pétrolier, le groupe est le champion des versements de dividendes, qui ont augmenté de 64 % entre 2000 et 2004, et du rachat d’action, qui engage 3 milliards d’euros par an. Pour ces deux opérations, Total dépense plus de 7 milliards d’euros en 2004, soit un montant équivalent à ses investissements corporels et incorporels (7 milliards en 2004, 8 milliards en 2005).
    – Total ne sait plus quoi faire de son argent et a donc massivement recours à la technique financière la plus artificielle qui soit : le rachat d’action pour soutenir le titre. Le Président de Total explique très bien « qu’avec des prix du pétrole élevés, la capacité d’autofinancement du Groupe est importante et peut excéder les montants susceptibles d’être engagés dans des projets de bonne qualité. Nous utilisons alors une partie de ces excédents pour effectuer des rachats d’actions ».
    – L’engagement de Total dans les énergies renouvelables est évanescent : la seule donnée sérieuse communiquée par le groupe indique que, d’ici 2010, l’entreprise va dépenser une centaine de millions d’euros par an pour la recherche dans ce domaine, soit 1 % de ses profits ! Les consommateurs sont donc maintenus dans une dépendance au pétrole qui est très préjudiciable pour leur pouvoir d’achat et qui contrevient aux objectifs de développement durable.
    L’impact de la hausse du prix de l’essence sur les consommateurs
    Un impact sur la consommation des ménages
    En décembre 2005, l’INSEE a étudié les conséquences de la hausse du prix du pétrole sur le pouvoir d’achat des ménages. L’INSEE remarque tout d’abord que la consommation des ménages réagit assez faiblement à la hausse du prix de l’énergie. Dans la mesure où il s’agit d’un produit de grande nécessité (transport, chauffage), la consommation est assez incompressible : une hausse de 10 % du prix de l’énergie génère une baisse de 1 à 1,5% de la consommation.
    Dès lors, l’INSEE constate que le renchérissement du pétrole entraîne une contrainte financière sur les autres postes de consommation : « les consommateurs sont amenés à diminuer la valeur (et donc le volume, à prix inchangés) de leurs achats en d’autres produits pour faire face au renchérissement de leur budget énergétique ».
    Un surcoût moyen de 200 euros par ménage en 2005
    Le tableau ci dessous détaille les dépenses des ménages liées au pétrole (carburants pour le transport, combustibles pour le chauffage). Il apparaît que les dépenses des ménages ont augmenté de façon assez relative (+15 %) parce que l’année 2000 représentait déjà un pic des prix du pétrole. L’habitat individuel est plus concerné que l’habitat collectif car, en plus du carburant, il engage plus de 90 % des dépenses de fuel domestique.
    L’information la plus importante concerne le surcoût de la facture qui pèse sur les ménages. Ce surcoût mesure l’impact de la hausse du prix du pétrole sur le pouvoir d’achat. Dans sa note de conjoncture, l’INSEE calcule que le surcoût représente 200 euros pour chaque ménage sur l’année 2005, ce qui est très significatif.
    Sachant que le nombre de ménages se portait à près de 24 millions lors du recensement 1999, cela signifie que le surcoût supporté par les ménages français en 2005 est proche de 5 milliards d’euros.

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