Le Soudan veut devenir le troisième producteur d’or en Afrique

Le Soudan  voyant ses revenus  pétroliers   fondre  de  près des trois quarts  suite à la partition du pays,  il souhaite désormais accélérer le développement de son projet minier. Son ambition : devenir le troisième producteur d’or en Afrique derrière l’Afrique du Sud et le Ghana.

C’est  dans un  tel contexte que Diamond Fields et la société saoudienne Manafa International Trade Company ont annoncé  vouloir mettre  les bouchées double  sur  les travaux de développement du gisement marin Atlantis II. Lequel  devrait contenir de l’ordre de 150 tonnes d’or, prés d’1 millions de tonnes de cuivre et des minéralisations de cuivre, d’argent, de plomb.

Rappelons  que depuis 2010, ces deux sociétés sont attributaires exclusifs de ce permis sur l’un des plus grands gisements de ce type du monde.

Précisons  par ailleurs  que le Soudan a produit 41 tonnes d’or en 2012 pour une valeur de 2,5 milliards de  dollars, il  table sur une production de 50 tonnes en 2013.

Selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI), l’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011, a amputé le Soudan  de 75 % de sa production nationale de brut, la situation le privant de la moitié de ses recettes budgétaires et d’environ 75% de ses capacités de paiements internationaux.

Reste toutefois que tous les oléoducs et issues maritimes du Soudan du Sud,– infrastructures indispensables à l’exportation du brut – sont toutefois contrôlées par Khartoum.

Selon le FMI, la production pétrolière du Soudan devrait chuter de 60% en 2012 pour avoisiner une fourchette comprise entre 117.000 et 120.000 bj. Principaux facteurs invoqués pour évoquer un tel phénomène : le déclin des champs arrivés à maturation ainsi que problèmes techniques de production.

Rappelons qu’au début de l’année 2012, des responsables soudanais visaient encore une production de 180.000 bj d’ici la fin de l’année.

Toutefois, note le FMI, la récupération assistée dans les champs existants et une hausse des activités d’exploration devraient permettre une hausse de la production en 2013, le Fonds prévoyant un pic en 2020 à près de 240.000 bj.

Désormais les ressources pétrolières représentent entre 3 et 5% du PIB du Soudan, contre 15% avant l’indépendance du Sud.

Entre 1983 et 2005, le Nord, musulman et arabe, et le Sud, essentiellement noir et chrétien, se sont livrés à une guerre civile, le conflit ayant provoqué la mort de deux millions de personnes et abouti à la partition en juillet 2011.

En novembre 2011, le Soudan avait annoncé son intention de prélever chaque mois un droit de passage en nature sur les exportations pétrolières sud-soudanaises, correspondant à 23% du pétrole transitant par ses infrastructures. Quelque peu asphyxié économiquement, le Soudan avait tenté alors d’imposer des droits de transit exorbitants de 34 dollars le baril au lieu des 10 à 20 dollars pratiqués auparavant.

Précisons en effet que le Soudan d’Oumar El Béchir a tout de même perdu 36% de ses revenus à la suite de la partition. Il est clair que les ressources du pays se sont dramatiquement asséchées. Khartoum a dû d’ailleurs se résoudre à demander à la Banque centrale arabe, une rallonge de 4 milliards de dollars en vue de donner un peu d’air à son économie.

Pendant de longs mois, Khartoum et Djouba n’ont pas réussi à s’entendre sur le prix du transit. Bien au contraire, le Sud a suspendu les exportations d’hydrocarbures, mesures amputant les deux pays de milliards de dollars de revenus potentiels.

A la mi-octobre, le gouvernement sud-soudanais a ordonné aux compagnies pétrolières opérant sur son territoire de reprendre leur production.

Néanmoins, le FMI considère que la situation économique devraient encore être difficile les 18 prochains mois. Il considère toutefois que le sévère plan d’austérité adopté par Khartoum en juin dernier constitue une étape importante pour restaurer la stabilité économique du pays et réduire la dépendance au pétrole.

Elisabeth STUDER – www.leblogfinance.com – 29  novembre 2012