Si récemment le FMI s’inquiétait de la fuite des capitaux observés dans les pays membres de l’Union européenne les plus faibles, c’est aujourd’hui l’Afrique du Sud qui s’inquiète de la situation locale.
La gouverneure de la banque centrale a ainsi mis en garde contre la crise sociale qui frappe actuellement l’Afrique du Sud, le pays étant fortement agité par des grèves sauvages dans les mines. Une situation de nature à mettre en péril l’économie du pays.
Si, jusqu’à ces derniers mois, les investisseurs avaient pu injecter de fortes sommes dans les groupes sud-africains, les mouvements sociaux leur ont fait perdre leur confiance. La violence observée ici ou là n’arrangeant rien à l’affaire.
Ainsi, selon le journal local, le Daily Dispatch, plus de 10 milliards de rands (900 millions d’euros) ont quitté le pays récemment … dont 5,6 milliards sur la seule journée de lundi.
C’est en effet ce qu’a indiqué jeudi la gouverneure Gill Marcus devant les étudiants de l’université Rhodes à Grahamstown.
Rappelons que depuis deux mois, l’Afrique du Sud est touchée par une vague de grèves sauvages. Cette dernière a tout d’abord pris naissance de façon sanglante à la mine de platine de Marikana près de Rustenburg, une véritable tuerie y provoquant la mort de 34 personnes au mois d’août dernier.
Le mouvement s’est par la suite étendu à tout le bassin minier, puis à des mines d’or. Les sites producteurs de chrome et de charbon étant pris progressivement dans la tourmente.
Jeudi, les choses se sont envenimées alors qu’un homme a été tué par balle et qu’ un autre a été retrouvé brûlé vif, près de la mine de platine d’Anglo American platinum (Amplats), dans les environs de Rustenburg.
Lundi, le rand, la monnaie locale, avait atteint son plus bas niveau en plus de trois ans face au dollar, les marchés s’inquiétant de la rencontre – programmée le jour-même – des grévistes d’Amplats avec leurs employeurs.
Précisons que les salariés d’Amplats, numéro un mondial du platine, réclament une hausse de leurs salaires. Mais ils doivent doublement se heurter à leur employeur , lequel a annoncé le licenciement de 12 000 d’entre eux (sur un effectif de 28 000) vendredi dernier, tout en jugeant la grève illégale.
Depuis, la protestation a repris de plus belle, tandis que les syndicats, qui appellent les mineurs à cesser leur mouvement, tentent de faire avancer les négociations avec le patronat.
« Si nous voulons créer une démocratie stable, nous devons adopter des comportements qui créent la confiance dans nos institutions politiques, sociales et économiques et entre groupes sociaux », a par ailleurs déclaré Mme Marcus. Faisant ainsi allusion aux mouvements sociaux qui agitent le pays.
La « situation volatile » créée par les grèves violentes alimente un « cercle vicieux » de dépréciation de la monnaie, ralentissement de la croissance et, probablement, augmentation du chômage, s’est par ailleurs alarmé Gill Marcus.
Précisons que les projections du Fonds monétaire international (FMI) tablent sur une croissance de 2,6% cette année, et de 3,0% l’an prochain. Des taux jugés insuffisants pour permettre de créer les millions d’emplois dont le pays a besoin.
[…] entrevoir la possibilité de mettre en place une force d’interposition en vue de mettre fin à la violence qui sévit à l’heure actuelle dans le secteur minier. Le gouvernement redoute en effet que le climat de grande tension syndicale ne s’aggrave alors […]