Si Moscou était soumise à de sérieuses agitations samedi, c’était au tour de St Petersbourg de montrer dimanche sa désapprobation du régime de Vladimir poutine.
Pour rappel, la veille, l’ancien champion du monde d’échecs Garry Kasparov, leader de l’opposition avait été arrêté dans la capitale russe avant d’être relaché.
Ces manifestations ont lieu dans un contexte politique de plus en plus tendu à huit mois des législatives (décembre 2007) et un an de la présidentielle (mars 2008) au cours de laquelle le successeur de Vladimir Poutine doit être élu.
Après Moscou samedi, la police russe a à nouveau brutalement dispersé un rassemblement de l’opposition à Saint-Pétersbourg. 120 personnes ont été interpellées.
La manifestation s’est déroulée dans le calme, mais alors qu’environ 2000 manifestants rejoignaient le métro de Saint-Pétersbourg à la fin du rassemblement, des heurts ont opposé certains d’entre eux aux policiers déployés en grand nombre, qui les ont frappés à coups de matraque.
« A la fin du meeting, on a invité les gens à partir calmement vers le métro mais les Omon (forces antiémeutes) se sont jetés sur eux et ont commencé à les frapper (…) Le pouvoir ne comprend que le langage de la force », a déclaré un des organisateurs, Maxime Reznik, membre du parti libéral Iabloko à la radio Echo de Moscou.
Selon un responsable de la police locale, cité par l’agence Interfax, des manifestants ont voulu organiser une marche, interdite, à l’issue du rassemblement. « Un groupe de 150 personnes a tenté de forcer les cordons de police », a-t-il affirmé. « Non à l’arbitraire du Kremlin ! », « Poutine est le criminel le plus dangereux », pouvait-on lire sur les pancartes.
Un des leaders du mouvement d’opposition « L’Autre Russie », Edouard Limonov, a été remis en liberté dimanche soir quelques heures après son interpellation par la police à l’issue de la manifestation, a annoncé son porte-partole. M. Limonov, qui dirige le parti national-bolchévique (extrême gauche nationaliste) « a été remis en liberté vers 22H30 (18H30 GMT) », a déclaré Alexandre Avérine à l’AFP.
Selon lui, M. Limonov s’est vu reprocher d’avoir violé deux articles de la loi sur les manifestations, à savoir organisation d’une action illégale et non soumission aux forces de l’ordre, et a été convoqué pour une audience au tribunal de Saint-Pétersbourg le 26 avril. Il risque jusqu’à 15 jours de prison.
« Le pouvoir a déclaré la guerre au peuple (…) L’opposition est déterminée à poursuivre la lutte tant qu’il ne nous rendra pas nos libertés (..) A bas l’autocratie ! », avait déclaré auparavant Edouard Limonov devant les manifestants.
Garry Kasparov, interpellé quant à lui à Moscou lors d’une manifestation non autorisée contre la politique du président russe Vladimir Poutine, et n’a été relâché que tard dans la soirée de samedi, ce qui l’a empêché de se rendre le lendemain à la manifestation de Saint-Pétersbourg, selon son entourage. L’ancien champion du monde d’échecs, leader de l’opposition a été condamné à une amende de 39 dollars pour trouble à l’ordre public.
Arrêté en même temps que 170 autres personnes, M. Kasparov, a passé près de dix heures de garde à vue. « Le montant de l’amende importe peu. Cela constitue un précédent et s’ils m’arrêtent une deuxième fois ils pourront me mettre en prison », a-t-il déclaré. Les manifestants avaient répondu à l’appel du mouvement d’opposition L’Autre Russie.
« Ces deux derniers jours ont montré que le régime de Poutine n’accorde plus d’attention à la légalité et s’en remet à la force brutale », a déclaré l’ancien champion d’échecs, devenu une des figures de l’opposition, sur la chaîne de télévision américaine CNN.
A lire également :
. Kasparov arrêté à Moscou : Poutine musèle l’opposition
. Russie : Gorbatchev s’inquiète pour la liberté de la presse
. Poutine : pouvoir accru sur les médias via Kovaltchouk
. Russie : changement de la Constitution pour Poutine ?
. La légion d’honneur de Poutine censurée
. Russie : nouvel assassinat après celui d’Anna Politkovskaïa
. Assassinat à Moscou de la journaliste russe Anna Politkovskaïa
Des opposants russes arrêtés à Moscou
MOSCOU (AP) – Un opposant russe et militant des droits de l’Homme a affirmé avoir été arrêté dimanche avec quatre autres personnes près de la place de Moscou où une manifestation contre le Kremlin avait été violemment dispersée par la police le 14 avril. Tout le monde a été relâché trois heures plus tard, a déclaré Lev Ponomariov à l’Associated Press.
Des dizaines de policiers en tenue anti-émeute patrouillaient dimanche dans le secteur des accrochages de la semaine précédente, vérifiant les papiers d’identité des piétons.
Les opposants à la politique du gouvernement du président Vladimir Poutine avaient décidé de se rendre sur les lieux des violences policières pour protester contre la répression des manifestations de Moscou et Saint-Pétersbourg. Selon M. Ponomariov, au moins une trentaine de personnes ont répondu à cet appel dimanche.
Cet opposant a affirmé dans un entretien téléphonique à l’AP avoir été interpellé avec quatre autres personnes par des policiers qui les ont poussés dans un car « assez brutalement ». Il est accusé de participation à un rassemblement illégal. Un caméraman d’AP Television News a également été brièvement détenu.
Un porte-parole de la police moscovite, Guennadi Bogatchiov, a expliqué que les organisateurs de la manifestation l’avaient annoncée sans soumettre de demande d’autorisation et que la police se trouvait donc sur place pour « prévenir toute activité illégale ».
Le climat se durcit entre le Kremlin et ses opposants à quelques mois des élections législatives de décembre et de celle, présidentielle, de mars, qui désignera un successeur à Vladimir Poutine.
et les pro-Poutine s’organisent egalement
je retrouve les depeches