Pétrole: nouveau contrat de brut sur ICE-Londres en mai

SaudiarabiaoilUn nouveau contrat de pétrole brut, le « Middle East Sour Crude », ou brut lourd du Moyen Orient, sera commercialisé sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres à partir du 21 mai prochain, a annoncé jeudi la plateforme d’échanges londonienne. Mais, s’il faut rechercher l’info sur des sites anglo-saxons, l’enjeu pourrait être beaucoup plus important et la concurrence faire rage.

Le jourrnal the « Times » n’y va pas par quatre chemins, estimant que Londres démarre la course avec Dubai sur les nouveaux marchés de brut. Le DME (Dubaï Mercantile Exchange), dont le lancement est prévu le 1er mai prochain sera en effet le premier marché à terme de l´énergie du Moyen-Orient.

L’ajout d’un nouveau contrat de brut parallèlement aux deux contrats existants – le Brent de la Mer du nord à Londres et le « light sweet crude » à New York – constitue une première mondiale, souligne l’ICE.

« Nous avons ébauché ce contrat afin de répondre aux demandes des consommateurs, qui réclament un meilleur outil de gestion des risques sur le marché mondial du pétrole brut », a indiqué David Peniket, président et directeur des opérations de l’ICE. « Nous pensons que [ce contrat] sera utile aux producteurs, raffineurs et investisseurs en Asie et au Moyen-Orient, et qu’il complètera nos contrats de Brent et WTI qui sont très liquides », a-t-il ajouté.

Les contrats de « Middle East Sour Crude » pourront être échangés pour une période initiale de trois mois. Chaque contrat comprendra une quantité de 1.000 barils et sera libellé en dollars.

Le Moyen Orient est, avec 60% des réserves mondiales prouvées, l’une des principales régions productrices de brut au monde, et exporte environ 70% de ses exportations à des acheteurs asiatiques.

Le brut lourd, une qualité riche en soufre, est, à l’inverse des bruts plus légers tel le « light sweet crude », difficile à transformer en produits pétroliers mais disponible en abondance. Les pétroles les plus légers sont les plus convoités par les raffineurs, car ils donnent directement beaucoup de coupes légères de grande valeur (diesel, essence, naphta).

(2 commentaires)

  1. Le Golfe persique à l’aube d’un boom économique
    Les pays du Golfe enregistrent des niveaux de croissance élevés grâce à l’envolée des cours du pétrole. La diversification de ces économies pourraient leur permettre d’afficher d’ici 2050 un niveau de développement – 63.500 dollars par tête et par an – comparable à celui du Japon (69.000 dollars) ou de l’Allemagne (67.000 dollars), selon la banque d’affaires Goldman Sachs.
    Le Golfe persique – 40% des réserves et 23% de la production globale de pétrole de la planète – est et demeurera au centre de l’équation pétrolière mondiale des prochaines décennies. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que les six pays membres du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Koweït, Qatar, Oman et Bahreïn) assureront à eux seuls 38% de la hausse des besoins mondiaux entre 2005 et 2030.
    Mais cette optique pétrolière ne doit pas cacher les formidables transformations économiques que connaît actuellement la région. Les économistes de Goldman Sachs estiment en effet que le Golfe peut « émerger comme l’une des régions les plus prospères du monde au cours des prochaines décennies ».
    Avec un PIB de 735 milliards de dollars, les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) pèsent déjà aussi lourds que le Mexique (810 milliards de dollars) ou l’Australie (745 milliards). Avec un PIB moyen par tête de 20.500 dollars, ils rivalisent avec la Nouvelle Zélande (24.500 dollars) ou le Portugal (18.000 dollars). Le CCG figure donc déjà en bonne place dans le club des pays riches.
    Compte tenu des besoins énormes des grands pays émergents, la région devrait consolider sa position de leader mondial de fournisseur d’énergie : la production de pétrole du CCG devrait augmenter de 72% d’ici 2030 et celle de gaz de 200%, selon l’AIE. Les six pays devraient encaisser entre 3.600 et 5.100 milliards de dollars de revenus pétroliers et gazier d’ici 2030, selon les calculs de Goldman Sachs.
    Certes, de nombreux pays du Golfe se sont révélés incapables de gérer correctement l’afflux de pétrodollars généré par les deux premiers chocs pétroliers. Et, le Moyen-Orient – conflit israélo-palestinien, guerre civile en Irak, crise iranienne – reste l’une des régions les plus instables de la planète. Toute projection à long terme doit être prise avec des pincettes. Il n’en demeure pas moins que « les économies du CCG se sont engagées dans des transformations économiques majeures », souligne Akhmet Akarli, de Goldman Sachs.
    Ces pays apportent une attention toute particulière à la diversification de leurs économies, au développement de leurs infrastructures et des ressources humaines. Tous ont fortement réduit leur endettement. Le succès de Dubaï devenu en quelques années un pôle économique – commercial, aérien, technologique, touristique, … – majeur de la région en est l’illustration la plus emblématique. Même si le petit émirat ne peut évidemment pas constituer un modèle de développement pour tous les pays de la région, notamment pour les plus grands, les réformes engagées et l’ampleur des revenus pétroliers attendus améliorent considérablement le potentiel de croissance de la région.
    Résultat, le CCG pourrait acquérir d’ici 2050 une taille similaire à celle des principales économies industrialisées, aussi bien terme de taille que de pouvoir d’achat. Goldman Sachs estime en effet que le PIB de la région atteindra alors 4.500 milliards de dollars, au coude à coude avec l’Allemagne (4.900 milliards de dollars) et la France (4.500 milliards). Le PIB par tête (63.000 dollars) se comparerait alors avantageusement avec celui du Japon (67.000 dollars) ou de l’Italie (58.000 dollars). Des marchés qu’il serait évidemment dommage de négliger.
    http://www.latribune.fr/info/Le-Golfe-persique-a-l-aube-d-un-boom-economique-~-IDD980972175E52321C12572D8004E4740-$Db=Tribune/Articles.nsf-$Channel=Economie-$SubChannel=International

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