Danone:arrêt de la cotation des ADR à New York

Danone_parisDanone a annoncé jeudi qu’il allait demander l’arrêt de sa cotation à la Bourse de New York (Nyse), en raison de la faiblesse des échanges sur le titre outre-atlantique.

Le groupe alimentaire français est principalement coté sur Euronext, la plate-forme boursière européenne qui vient de fusionner avec le Nyse.

L’arrêt de la cotation des ADR devrait être effectif en juillet 2007.

A l’instar d’autres sociétés françaises telles Havas, Vivendi, ou Scor, Danone a indiqué qu’il allait demander le retrait de la cote de ses certificats de dépôts américains (ADR, American Depositary Receipts). Il demandera également « son désenregistrement volontaire auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC, autorité boursière américaine) ».

Le groupe français explique notamment sa décision par le volume de transactions très bas, qui « n’a représenté qu’environ 2% du volume total des actions négociées sur les quatre dernières années ».
« Cette cotation était devenue marginale. Cet abandon n’empêche pas les investisseurs institutionnels étrangers d’acheter des titres à Paris », a déclaré le directeur financier du groupe Antoine Giscard d’Estaing, lors de l’assemblée générale annuelle des actionnaires réunie jeudi.

De plus, Danone est principalement coté sur Euronext (qui fait maintenant partie intégrante de NYSE-Euronext) sur lequel le volume moyen des négociations a représenté environ 98% des échanges.

Par ailleurs, le groupe agroalimentaire a adopté les nouvelles normes comptables internationales (IFRS) depuis 2005. Il n’apparaît désormais plus nécessaire de publier les comptes consolidés sous deux normes comptables différentes dans la mesure où la société estime que le niveau et la qualité de l’information communiquée aux investisseurs sont globalement équivalents

Au 31 décembre 2006, les investisseurs institutionnels détenaient 72% du capital de Danone, dont 27% en France, 17% aux Etats-Unis, 10% au Royaume-Uni et 18% dans d’autres pays.
Les deux principaux actionnaires étaient, fin 2006, la société française d’investissements Eurazeo (5,4% du capital et 9,1% des droits de vote) et la Caisse des dépôts (3,6% du capital et des droits de vote).

Selon Anne Maréchal, associée au cabinet DLA Piper, interrogée par La Tribune, de telles opérations devraient se multiplier, « les sociétés multicotées se repliant sur leur place d’origine, où elles disposent du même accès aux investisseurs internationaux « .
A ce jour, les contraintes liées à une cotation à Wall Street (loi Sarbanes-Oxley, normes comptables US,…) semblent supplanter les avantages que peuvent y trouver les sociétés françaises. Le phénomène devrait donc s’amplifier, d’autant plus que la Securities and Exchange Commission a récemment initié, une modification de la réglementation, facilitant les retraits de cotation des entreprises étrangères.

Si les sociétés souhaitant quitter le marché américain devaient auparavant justifier chaque année d’un nombre d’actionnaires sur le territoire US inférieur à 300, elles peuvent désormais éviter cette obligation si tant est que la part des actions échangées aux Etats-Unis soit inférieure à 5% du volume global. Le récent rapprochement entre le Nyse et Euronext est également un élément favorisant ce mouvement.

Sources : AFP, AOF, La Tribune, Investir.fr

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