Iran: la banque centrale prévoit une inflation de 17%

Inflation2 Voilà qui ne devrait pas diminuer les mouvements de rébellion qui se sont déjà faits jour en Iran contre le président Ahmadinejad, accusé alors de mauvaise gestion du pays.

La banque centrale iranienne prévoit que l’inflation atteindra les 17% pour l’année 2007-2008, en hausse de 3,5%, a rapporté l’agence officielle Irna.

« Nous prévoyons que l’inflation atteindra les 17%, les liquidités augmenteront de 40% et la croissance économique de 5,19% » durant l’année iranienne en cours (21 mars 2007 – 20 mars 2008), a déclaré Ahmad Mojtahed, directeur du centre de recherche monétaire et bancaire de la banque centrale.

Selon la banque centrale iranienne, l’inflation a été de 13,5% seulement durant l’année écoulée, mais de nombreux experts économiques contestent ce chiffre. Le centre de recherche du parlement l’a fixé à 22,4%, et a prévu 23,4% pour l’année en cours. Les prix ont fortement augmenté ces derniers mois, notamment pour les produits alimentaires et le bâtiment.

Les effets de l’inflation se font de plus en plus sentir et touchent en particulier les classes populaires.

Après avoir subi les prémices d’une rébellion des politiques et des étudiants, le Président iranien doit faire face également aux propos des économistes du pays qui ont multiplié ces derniers mois les critiques contre la politique économique du gouvernement. Sont pointées du doigt notamment les dépenses publiques excessives et la multiplication des promesses lors des voyages présidentiels en province, lesquelles ont un effet inflationniste.

Mais M.Ahmadinejad essuie des critiques de son propre camp. La politique économique du président iranien est de plus en plus controversée, y compris chez les conservateurs, qui s’inquiètent d’une inflation « incontrôlée », d’un chômage en hausse et du ralentissement de la croissance.

En janvier dernier, des députés conservateurs avaient critiqué le budget pour l’année iranienne débutant le 20 mars, notamment la forte dépendance par rapport aux pétrodollars. « La part des pétrodollars dans le budget a augmenté contrairement aux prévisions du quatrième plan quinquennal alors que (…) la baisse des prix du pétrole est inquiétante », avait ainsi déclaré l’influent député conservateur, Mohammad Khosh-Chehreh.

« Les dépenses courantes augmenteront de 14 à 17% » dans le budget de l’année iranienne qui débutera le 20 mars et « le parlement s’inquiète de la hausse de l’inflation et du chômage, d’un (ralentissement) de la croissance et de la dépendance par rapport aux pétrodollars« , a déclaré pour sa part le député Adel Azar, membre de la commission du budget.

Dans une lettre ouverte, 150 députés, soit la majorité du parlement, ont demandé au président de « réduire la dépendance du budget par rapport aux recettes pétrolières » et de « limiter les dépenses du gouvernement ». Les députés ont également demandé au gouvernement de présenter un « rapport sur le chômage, l’inflation, la dette à court et à long terme et la croissance économique ».

Source : AFP

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(2 commentaires)

  1. «  »La part des pétrodollars dans le budget a augmenté contrairement aux prévisions du quatrième plan quinquennal alors que (…) la baisse des prix du pétrole est inquiétante », avait ainsi déclaré l’influent député conservateur, Mohammad Khosh-Chehreh.  » ..
    la phrase est loin d’être anodine.
    Cela signifie que l’Iran a tout interet à accroite les tensions sur le dossier nucléaire … pour faire grimper le cours du pétrole , gonflant ainsi les recettes budgétaires …

  2. Analyse assez fine Bonjour à vous ! Il est vrai que la vie a souvent été et sera un jeu politique pour essayer de favoriser au mieux les intérêts d’un pays sur tel ou tel point ! On gagne sur un point en perdant sur l’autre, mais dommage que en France les boîtes sont livrées à elle même !

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