Las Vegas capitale mondiale du jeu ? Eh bien c’est fini, le péril jaune a encore frappé : le frisson de l’enfer du jeu, c’est désormais à Macao que vous le trouverez.
Macao vient de dépasser symboliquement Las Vegas pour le montant des recettes enregistrées par ses casinos, qui ont augmenté de plus de 50% sur une année glissante au deuxième trimestre de cette année, pour atteindre 2,51 Mds de dollars US (19,57 milliards de patacas, la monnaie locale)
Comment une ex petite colonie portugaise a-t-elle pu terrasser l’aigle américain ? Un peu d’histoire…
Fondée en 1553, Macao est devenue rapidement un comptoir commercial prospère, porte d’entrée des européens vers le juteux marché de la Chine. Les anglais ne s’y tromperont pas, et fonderont juste en face leur très célèbre colonie Hong Kong, mais pas avant 1842. Macao est devenue au fil du temps une ville créole, mélange de deux civilisations et d’un certain art de vivre qui a su prendre le meilleur de ses origines. Ceci est important, le pouvoir communiste chinois restera très longtemps méfiant vis à vis de celle ville à la cinocité jugée douteuse.
De leurs origines chinoises, les macanais ont gardé le goût du jeu. Leur cité deviendra rapidement la ville où l’on s’amuse, avec tout son cortège de légendes exotiques et de mafias locales, largement colportées par le cinéma holywoodien. (voir en particulier Macao de Josef von Sternberg daté de 1952).
La Chine communiste a récupéré Macao après de longues tractations avec le Portugal le 20 décembre 1999. La ville s’est un peu endormie, avant que le pouvoir communiste ne s’aperçoive qu’il y avait également de l’argent à faire dans le business du jeu, intérêt ô combien surprenant pour un pays marxiste… pardon, maoïste.
Le milliardaire Stanley Ho, propriétaire du monopole des jeux depuis 1962 a été prié par Péking d’assouplir sa position et de faire place à la concurrence. De fructueux partenariats ont été signés avec les grands casinos de Las Vegas, comme le Sands ou le Wynn pour la construction de nouveaux casinos complétant idéalement l’offre historique des fameux casinos flottants (photo à gauche). Encore un exemple de l’interdépendance économique des Etats-Unis et de la Chine… et une belle opportunité commerciale pour les casinos de Las Vegas, mis en difficulté sur la question des jeux en ligne.
Un assouplissement dans les formalités de voyage a permis aux chinois d’affluer à la capitale désormais mondiale du jeux. Ca tombe bien, le pouvoir d’achat des classes moyennes chinoises ne cesse d’augmenter. Les chinois représenteraient plus des 3/4 des clients des casinos. La ville en attend 25 millions en 2007.
Finalement, on se demande pourquoi Péking a pris tant de temps pour exploiter ce filon si juteux. Sans doute fallait-il régler en priorité le « problème » de Hong Kong et de ses vélléités démocratiques.
.