Du nouveau dans le feuilleton autour de la vente d’ABN AMRO : le week end dernier, le consortium Royal Bank of Scotland-Santander-Fortis a déposé une offre de 71,1 milliards d’euros pour s’emparer de l’établissement néerlandais. Une structure ad hoc (« RFS Holdings ») a été conçue pour l’occasion. En cas de succès, ABN AMRO sera démantelé de la façon suivante : RBS reprendrait la banque d’investissement d’ABN AMRO, ainsi que son activité de banque de détail dans certains pays (Inde et Chine notamment) ; Santander mettrait quant à lui la main sur les activités d’ABN en Amérique Latine (+ l’italien Antonveneta), tandis que Fortis récupérerait les activités aux Pays-Bas (sauf la clientèle de gros). L’offre RBS-Santander-Fortis a débuté aujourd’hui et court jusqu’au 5 octobre.
Mais un nouveau rebondissement s’est produit ce matin. Barclays, qui avait (en premier) dévoilé une offre de 64 milliards d’euros, vient d’annoncer le soutien de deux investisseurs asiatiques, à savoir China Development Bank et Temasek. Grâce à ce soutien inattendu, Barclays est en mesure d’augmenter son offre à 67,5 milliards d’euros, dont 24,8 milliards en numéraire.
En cas de succès pour la reprise d’ABN, China Development Bank deviendrait le premier actionnaire de Barclays avec 8 % du capital, tandis que Temasek (une société publique singapourienne d’investissement) prendrait 3,5 %. Quel que soit le nom du vainqueur, il s’agira de la plus importante opération de fusion jamais observée dans le secteur bancaire.