alors que le ministre iranien du Pétrole, Kazem Vaziri Hamaneh vient de signer deux accords majeurs cette semaine, l’un avec la Corée du Nord, l’autre avec l’Irak … il vient de déposer sa démission ce week-end.
Il sera remplacé par le directeur de la Compagnie nationale iranienne du Pétrole (NIOC), a annoncé dimanche le gouvernement.
Lutte de pouvoir entre Ahmadinejad et les mollahs ? Fort probable …
Dans un décret, le président Ahmadinejad a nommé Gholamhossein Nozari « responsable du ministère du Pétrole », selon l’agence Isna. Le président doit proposer un nouveau ministre dont la nomination devra être entérinée par le Parlement.
Lors d’une visite du ministre irakien du pétrole, Hussein al-Chahristani, vendredi soir à Téhéran, en vue notamment de rencontrer son homologue Kazem Vaziri Hamaneh, l’Iran et l’Irak ont signé un accord sur la construction de deux oléoducs pour acheminer en Iran du pétrole irakien, ont rapporté samedi les médias officiels iraniens.
Selon le ministère iranien de l’énergie, cité par la chaîne de télévision News Network, un pipeline doit transporter du brut du port de Bassorah, dans le sud de l’Irak, au port d’Abadan, dans le sud-ouest de l’Iran. Un autre oléoduc doit être construit entre les deux villes pour le transport de produits pétroliers.
Dans le cadre de cet accord, l’Iran doit acheter 100.000 barils de brut irakien pour les raffiner dans le port de Bandar Abbas (sud) avant de revendre les produits raffinés à l’Irak. Cet accord n’est pas limité en terme de quantité. La date d’achèvement des oléoducs n’a toutefois pas été précisé, ni le financement et le coût de l’opération.
L’Iran et la Corée du nord se sont engagés mercredi à renforcer leur coopération énergétique, notamment en matière pétrolière, avait également annoncé le désormais ancien ministre iranien du Pétrole, Kazem Vaziri Hamaneh. « Nos deux nations peuvent coopérer dans les domaines de l’exploration, de la production et dans d’autres domaines du secteur énergétique », avait-il ainsi déclaré à l’issue d’une rencontre à Téhéran avec le ministre nord-coréen du Commerce extérieur, Rim Kyong-man. « Comme les deux pays en première ligne de la lutte contre l’impérialisme et que leurs relations politiques sont au plus haut niveau, la Corée du nord recevra du pétrole de l’Iran et lui fournira un surplus de son pétrole raffiné », a précisé M. Rim, cité par l’agence du ministère iranien Shana. M. Rim a ajouté que des ingénieurs nord-coréens se rendraient en Iran pour se former aux techniques de raffinage.
Après avoir rejeté les trois autres candidats du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, le Parlement iranien a finalement approuvé, en décembre 2005 la nomination de Kazem Vaziri-Hamaneh au poste de ministre du Pétrole. Ce dernier occupait jusqu’alors le poste par intérim depuis le 29 août 2005. Il avait été confirmé à son poste par 172 voix de députés, contre 53 voix en sa défaveur et 34 abstentions.
Avant le scrutin, Mahmoud Ahmadinejad s’était exprimé devant le Parlement et avait qualifié Kazem Vaziri-Hamaneh d' »homme attentionné, pieux et dévoué du ministère du Pétrole, qui a travaillé dans différents secteurs du ministère pendant trente ans ».
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait essuyé trois échecs consécutifs, les députés iraniens rejetant ses candidats, arguant leur manque d’expérience et de charisme. Des votes sanctions qui visaient également le président, accusé de ne pas s’être concerté avec le Parlement sur le choix des candidats. Mais le débat autour de l’attribution de ce ministère clef (l’Iran est le deuxième producteur de pétrole des pays de l’OPEP, et possède 12% des réserves de pétrole mondiales) semblait surtout souligner les divisions au sein du clan des conservateurs, « partagés entre les pragmatiques et les purs et durs ».
Source : AFP
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Selon un responsable du secteur pétrolier, le départ de Vaziri-Hamaneh ne devrait pas entraîner de modifications dans la politique iranienne au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), mais pourrait annoncer des remaniements dans le secteur, auxquels l’ex-ministre était opposé.
Vaziri-Hamaneh avait récemment été accusé par un ancien membre du gouvernement d’avoir conclu un contrat de vente d’essence à l’Inde et au Pakistan pour un prix trop bas.
Selon un autre responsable du secteur pétrolier, s’exprimant sous condition d’anonymat, ces critiques pourraient expliquer le limogeage du ministre.
« Mais ce n’est pas le problème principal », a-t-il ajouté. « Tout le monde savait que Vaziri-Hamaneh n’était pas le choix préféré d’Ahmadinejad. »
Chère Elisabeth,
Svp, arrêtez de parler de « Lutte de pouvoir entre Ahmadinejad et les mollahs » !
Car Ahmadinejad = les mollahs
Quand comprendrons-nous en occident (et notamment les medias) qu’il n’y a qu’un seul et même régime en Iran ?
Regarder les institutions iraniennes ! Le président n’a aucun pouvoir. Le détenteur du pouvoir est le chef du ‘Conseil de Discernement’ c’est à dire …Rafsandjani. En conséquence, Ahmadinejad ne fait qu’appliquer les consignes du clan Rafsandjani (eh oui !)
Pour rappel (très bref) : Ahmadinajad est un trublion sorti du chapeau par le clan Rafsandjani pour faire diversion et convaincre l’Occident (et surtout, devinez qui ? les Etats-Unis !!!!) qu’il y a encore des « Bons » (les fameux « modérés ») à Téhéran et qu’il faut négocier avec eux.
Il faut comprendre entre les lignes la vie politique iranienne. En perdant volontairement les élections face à Ahmadinejad, Rafsandjani a mis en place un système pour sauver sa peau : il s’est ainsi reapproprié une certaine honorabilité, qui est la seule chance de survie du régime.
Juste un dernier mot à propos des fameux « modérés » :
– qui a parlé le premier d’un Moyen-orient sans Israel ? réponse : Khatami, celui-là même qui vient régulièrement nous sonder sur nos bonnes intentions à Davos ou à Washington
– qui est sous double mandat d’arrêt international pour l’attentat anti-juifs de Buenos Aires, et qui ne peut plus sortir d’Iran ? réponse : Rafsandjani
Vous parlez de « modérés » !!!!
Chère Elisabeth, sortez de la ligne (économique, pardi) du Quai D’Orsay !