Les « qualités » dont « dispose » Nicolas Sarkozy pour tirer vers lui toutes les couvertures, semblent irriter de plus en plus de monde, et du « beau monde ». Après Angela Merkel, c’est au tour de Jean-Claude Trichet d’user de l’ironie pour qualifier l’attitude de Nicolas Sarkozy.
Le président de la BCE Jean-Claude Trichet a lancé samedi une pique au chef de l’Etat français, en s’étonnant que Nicolas Sarkozy critique l’institut monétaire après avoir pourtant salué sa décision récente de ne pas augmenter ses taux, au point de s’en attribuer les mérites.
L’affaire pourrait être risible, s’il ne s’agissait pas de la politique économique de la France …
M. Sarkozy « semble critiquer l’action de la Banque centrale européenne, dans la période de tension que nous traversons, alors que le président l’avait auparavant approuvée positivement, au point même de l’avoir attribuée à sa propre influence », a lancé M. Trichet à quelques journalistes, en marge d’une réunion des ministres européens des Finances à Porto.
Le 6 septembre, Nicolas Sarkozy s’était en effet réjoui de la décision prise le même jour par la BCE de renoncer à une hausse des taux compte tenu des turbulences financières, en estimant que « porter les débats » sur l’euro avait permis de « progresser un petit peu« . Une manière de signifier que les critiques françaises régulières à l’encontre de la banque centrale avaient fini par porter leurs fruits.
M. Trichet a souligné que « le monde entier sait que nous avons constamment lutté contre les spéculateurs et contre les spéculations », en réponse aux commentaires du chef de l’Etat français. Sous-entendu, nous n’avons pas attendu le mois de mai et l’élection de Nicolas Sarkozy pour ce faire …
Le Président français a indirectement reproché à la BCE d’être venue en aide ces dernières semaines aux « spéculateurs » en mettant des sommes très importantes à disposition des banques, pour éviter une contagion de la crise financière, mais de ne pas avoir dans le même temps abaissé ses taux d’intérêt afin de soutenir la croissance, selon des propos rapportés samedi par le quotidien Le Monde.
M. Sarkozy a réclamé ces derniers mois ouvertement que la banque centrale change ses priorités en soutenant davantage la croissance et l’emploi et en se focalisant moins sur la lutte contre l’inflation. « Ce sont les plus pauvres, les plus démunis qui sont attaqués par l’inflation », a-t-il dit.
M. Trichet a souligné au contraire que l’institut monétaire, en se concentrant sur la stabilité des prix, « défend le pouvoir d’achat de 320 millions d’européens, dont 63 millions de Français ». Sous entendu, alors que Nicolas Sarkozy semble s’attribuer tous les mérites, heureusement que la BCE défend tous les citoyens français , toute tendance politique confondue, permettant ainsi d’améliorer « leur quotidien », l’Etat français ne remplissant pas forcément sa tâche dans ce domaine.
Les critiques du chef de l’Etat français ont été très mal accueillies par les ministres des Finances des autres pays européens présents à Porto pour une réunion prévue de longue date. Plusieurs d’entre-eux ont pris la défense de la BCE, à commencer par l’Allemagne.
M. Sarkozy s’en est pris aussi au président de l’Eurogroupe, forum des ministres des Finances de la zone euro, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, dont il a dénoncé l’inertie. « Quelle initiative a-t-il prise ? », a lancé M. Sarkozy. « Sur le capitalisme financier, c’est Angela Merkel et moi qui menons le débat. Il n’est pas absurde que le président de l’Eurogroupe s’interroge », a-t-il poursuivi.
La présidence française a néanmoins tenté dimanche de calmer le jeu après la polémique suscitée en Europe par les critiques de Nicolas Sarkozy sur la Banque centrale européenne (BCE), tout en réaffirmant néanmoins son droit à « débattre ».
« La France n’ordonne rien du tout, la France est respectueuse de l’indépendance de la Banque centrale européenne, mais la France ne s’interdit pas de réfléchir et de débattre« , a déclaré le porte-parole de la présidence, David Martinon sur Radio J. Mais « la politique monétaire de la zone euro, c’est une question majeure de politique économique », a-t-il poursuivi. « On ne peut pas à la fois constater la même semaine le niveau record de l’euro et la perte de compétitivité que cela veut dire et en même temps s’interdire de poser des questions ».
Alors que la presse allemande fait état d’agacement outre-Rhin face à l’activisme du chef de l’Etat français, M. Martinon a assuré que « depuis quatre mois, le moins qu’on puisse dire, c’est que le couple franco-allemand a fonctionné avec une très grande efficacité ».
Il « a réglé un grand nombre de problèmes », a insisté le porte-parole de l’Elysée, citant la nouvelle gouvernance du groupe européen d’aéronautique et de défense EADS, « un problème qui a été réglé en deux mois, ce qui n’est pas rien ».
Source : AFP
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L’euro est la monnaie la plus bête du monde, il est impossible d’ajuster sa valeur en fonction de l’intérêt de chaque pays membre. La bulle immobilière en Espagne, l’inflation en Irelande et la stagnation de l’euroland sont les conséquence de politiques monétaires inapproprié. Mais ce n’est pas la faute de la BCE, elle fait varié le taux d’intérêt en fonction de la situation moyenne de la zone euro, qui plus est elle est à Francfort et les intérêt Allemand prime sur tout les autres quoiqu’on en dise.
Il faudra un jour poser la possibilité d’une sortie de l’Euro et d’un retour des monnaies nationales, mais il est évident que les élites sont trop orgueilleuses pour reconnaître leurs erreurs.
voir :
http://sortirdeleuro.over-blog.com/article-2997318-6.html#anchorComment
le bilan de l’euro:
http://www.observatoiredeleurope.com/Petite-evaluation-de-l-Euro-et-de-ses-promesses,-au-pas-de-course_a678.html
Le commentaire de Weber est sympa :
Axel Weber, Bundesbank President, ommented: « The news
value of Sarkozy’s critique is zero. And it also has zero influence on the ECB »
Les futures décisions de Trichet et de ses collègues dépendront des décisions de la FED.
Pourquoi? Parce que la santé financière de l’Eurozone est trop lièe à celle des USA. La BCE ne peut pas jouer contre la tendance. Si la FED baisse les taux de 50 points demain pour arriver à 4.75%, Trichet ne pourra au mieux que garder le taux de la BCE stable à 4%.
Par la suite si la FED poursuit la baisse il faudra bien que la BCE suive le mouvement.
Avec sa liberté formelle, la BCE ne peut pas ouvertement avouer qu’elle est tenue de suivre la FED dans son sillage avec, au mieux, quelques mois de retard.
On peut dire aujoud’hui qu’une future hausse des taux, visant à faire grossir la Réseve du Chef, est définitivement enterrée. Il est temps d’ouvrir les pronostics sur la date de la prochaine baisse des taux de la BCE.
C’est pour ça que Sarkozy joue gagnant, parce qu’il dit tout haut ce que tous les financiers institutionnels de la Zone Euro pensent tout bas.
La polémique ne repose que sur le timing et la rupture de l’omerta.
« L’euro est la monnaie la plus bête du monde, il est impossible d’ajuster sa valeur en fonction de l’intérêt de chaque pays membre. »
Si les pays de la zone euro respectaient mieux les criteres de convergence, il y aurait moins de differences entre les pays.
« Par la suite si la FED poursuit la baisse il faudra bien que la BCE suive le mouvement. »
Je ne suis pas sur que la FED se dirige vers une baisse des taux a long terme. Si elle baisse ses taux cette semaine, c’est pour donner une bouffee d’oxygene et calmer les marchés avant de repartir vers une hausse apres reevaluation de l’environement economique.
@Mik
Vous pouvez faire converger des taux d’intérêts, ou des politique fiscales, vous ne pouvez pas faire converger la démographie, les rapports sociaux, les savoir-faire industriels.
Avec l’euro on est en plein culte de la monnaie, comme si la monnaie pouvez transformer les société. La France ce n’est pas l’Allemagne, ni l’Italie chaque pays doit avoir son propre style de gestion monétaire adapter à sa culture et à ses rapports sociaux internes, à titre d’exemple les problème de logement en Allemagne n’existe pas tout simplement parce que les Allemands voit leur population diminuer, ce n’est pas le cas en France et pourtant nous avons la même politique de taux d’intérêt c’est intenable à long terme.
La crise actuelle justifie une baisse des taux substentielle pour les mois a venir… Quels sont les risques d’inflation lors d’une recession? Aucun.
La BCE ne touchera pas ses taux directeurs, il s’agit d’un faux debat. Elle n’a aucune raison de le faire tant que la crise immobiliere ne s’etends pas aux principaux pays Europeens, et, les fonamentaux Allemands et Francais sont trop differents de l’angletterre ou des etats unis pour imaginer un tel senario.
Bernanke, comme son prédécesseur, n’hésitera jamais entre baisse des taux et accroissement du taux de chômage. C’est pour celà que, partant d’un confortable 5,25%, il a un boulevard pour un « rally » à la baisse de 125 ou 150 points de base pour revenir à un taux neutre. Il faut donc jouer la baisse des taux.
Cette baisse sera rapide, pour contrer la crise et pour éviter le gel des transactions par une attente de la prochaine baisse. Autant la hausse peut-être lente, annoncée et progressive, autant la baisse doit être rapide et imprévue.
yann
j’ai pas très bien compris votre « utilité » de l’euro
imaginons, le monde, n’a qu’1 seule monnaie, imaginons que ce soit l’euro
là on entendrai plus le nabot proclamait que ce que fais trichet est mauvais, car le poids de la valeur de l’euro, n’aurait plus d’interet
Sauf, que l’euro n’est pas la seule monnaie au monde, il y a le $$ entre autres
Et manque de pot, le $$ c’est la monnaie des affaires
Seulement, meme si trichet suivait les directives du nabot, l’euro serait encore plus fort que le $$,
->car les usa sont en fin de règne,
->d’ici 15-20 ans (max 25), la monnaie de reference, il y a de fortes chances que ce ne soit plus le dollar, mais plutot le yuan (donc autant dire qu’il y aura de grandes perturbations)
->les usa rentrent en recession
Autant d’elements qui ne jouent pas en faveur du $$, alors le nabot plutot que d’aboyer toutes les 3 minutes, il ferait mieux pas commencer a apprendre l’economie de marché
concernant la baisse des taux de la fed, ne vous y trompez pas, qu’elle n’a qu’1 seule utilité
amenez de l’eau au moulin
mais sur le long terme, c’est suicidaire
les lbo achetent a tout va, parce qu’il y a un credit facile exigeant des sociétés une haute rentabilité (licenciement, moins de recherche, etc…)
les subprimes, n’ont été que le premier maillons qui a sauté
le carry-trade, surement le plus vicieux des stratégies financières de ces dernières années
car tant que le taux d’interet de la boj est bas, ca permet cette stratégie, mais une fois qu’ils commenceront a le remonter (car ils vont le faire), va y avoir un de ces crack j’ose meme pas imaginer
Donc techniquement, la baisse des taux permet que tout ce bordel ne cause pas trop de degat (car possibilité credit crunch), mais sur le long terme c’est suicidaire pour la croissance
yann,
imaginez la france, sans l’europe (je dis bien sans l’europe et non l’euro)
les agriculteurs, seraient tous morts de faim, car il est plus rentable d’imports des produits agricoles du brésil ou autre pvd
a l’heure actuelle, les agriculteurs francais ne sont que des assistés de l’europe (désolé si je suis sec)
La france, vous oubliez son etat actuel, vous la voyez plus d’il y a 30ans minimum
Tout cela pour dire, on ne peux pas d’un coté se dire européen, dire merci aux aides (et pas seulement financières que l’europe nous apporte), et d’un autre coté dire qu’on ne veux pas de l’euro
Sans compter, que la france, est l’un des pays fondateurs de l’europe
Quel manque de crédibilité pour l’europe, si la france n’avais pas acceptée l’euro 🙂
L’Euro est une excellente monnaie mais comme toutes les choses excellentes ca se merite : il faut avoir l’economie qui va avec, hors en France il y a un probleme a ce sujet. JC Trichet a raison et defend bien notre monnaie (bon rempart contre l’inflation). C’est a la france d’ajuster son economie pour meriter sa monnaie. Recette : meilleure specialisation economique, augmentation de la productivite, eventuellement de l’activite, baisse des charges, reforme de l’etat, etc, etc, etc.
Les critiques de l’Euro ne sont qu’un aveux d’impuissance.
@gregory
Mais oui, la France elle pue et l’Europe est superchouette, il faudrait un peu ouvrir les yeux.
Savez-vous qui est le premier contributeur net de l’UE, et bien c’est la France en valeur absolue, en proportion du PIB elle arrive deuxième derrière les Pays-bas. L’Allemagne n’est pas le premier contributeur net parce qu’elle reçoit des aides pour les Länder de l’est, d’un point de vue arithmétique les sommes que verse la France à l’UE sont inférieures de 17.6Md
http://www.quefaitleurope.fr/
Mais… je suis le seul à trouver qu’il vaut toujours mieux avoir une monnaie forte ?
@ Elisabeth : j’adore ta photo de (sa majesté) Trichet. De toute façon, cet homme a toute ma sympathie.
@Jean-Philippe GREGOIRE
Cela dépend si vous voulez favorisez la rente ou le travail…
Quelques liens contre la pensée dominante européiste :
http://perso.orange.fr/claude.rochet/EU/euro/euro.html
http://www.protectionnisme.eu/
http://sortirdeleuro.over-blog.com/
http://www.observatoiredeleurope.com/