Focus sur Nothern Rock

NothernROckConnaissiez-vous Northern Rock ? Cette banque britannique de second rang vient de passer brutalement au troisième plan, si ce n’est pas davantage….
Selon les Echos, il s’agit du cinquième prêteur immobilier du Royaume-Uni. Troisième victime européenne des « subprimes » après les allemandes IKB et Sachsen LB, la société a vu partir en fumée la moitié de sa valeur boursière en… deux jours.

 

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Il lui est arrivé quelque chose qu’aucune banque européenne n’avait connu depuis des lustres : en fin de semaine dernière, des files de clients se sont précipités pour retirer leurs avoirs de la banque ! 2 milliards de sterlings ont ainsi été retiré en quelques jours, soit presque 8% des dépôts. Voilà qui rappelle les heures les plus sombres de la crise de 1929…

L’heure est grave, il serait illusoire de se le cacher. Comme en Allemagne, le gendarme financier britannique, la Financial Services Authority, a réagi promptement : elle estime que « Northern Rock est solvable, que ses fonds propres excèdent les impératifs réglementaires et que son portefeuille de prêts est de bonne qualité ».

Il s’agit là d’une opération-marketing de dramatisation, car pour la première depuis 1973, la Bank of England a mis à disposition une ligne de crédit d’urgence pour la banque, en indiquant qu’elle était prête à faire de même avec d’autres établissements. Ambiance…

En tout état de cause, les marchés parient maintenant sur l’unique scénario alternatif à la faillite pour cette banque qui a vu s’envoler près d’un milliard de livres de capitalisation en une séance : une reprise « à grande vitesse ». Le nom du Crédit agricole, qui s’était intéressé à Alliance & Leicester en 2006, a été cité, ainsi que celui d’HSBC. A prix cassés, il va sans dire.

L’agence de notation-crédit Standard & Poors ne cesse de dégrader la banque – deux fois en moins d’une semaine. « Il y a une probabilité raisonnable que la banque soit rachetée -et les notes en tiennent compte – même si la perspective d’une acquisition n’est pas du tout certaine », écrit l’agence le 20 septembre. « La perspective négative [conséquence de l’abaissement de la de crédit, NDLR] reflète le fait que même si ses liquidités restent importantes en raison du très grand soutien (de la Banque d’Angleterre), ses finances pourraient considérablement se détériorer dans les mois à venir, si la banque n’était pas rachetée ».

Pour ajouter à la psychose, le Chancelier de l’Echiquier – titre délicieusement désuet du ministre britannique des Finances – Allistair Darling a apporté aux épargnants de la banque la garantie de l’Etat sur leurs dépôts. Cela n’incite pas les autres établissements à faire preuve de plus de mesure, ni à l’optimisme quant au secteur financier anglais.

Que s’est-il passé exactement ? D’abord, Northern Rock est une petite banque de 6.000 employés spécialisée dans les crédits immobiliers, qui représentent près de 80% de son actif. Elle n’est adossée à aucun grand groupe, à la différence des banques allemandes mises en cause qui dépendent in fine de grands ensembles, publics de surcroît. Pour survivre, Northern Rock s’est lancé dans une concurrence acharnée sur les prix afin de maintenir ses parts de marché : risque en hausse, marge en baisse. Et une fragilité propre : Northern Rock refinançait ses prêts en faisant appel au marché des capitaux. La quasi-panique qui a entraîné la disparition des prêteurs durant l’été a été fatale a cette banque à l’assise financière réduite. Et une fois que les prêteurs sont revenus, ils se sont mis à exiger des rendements nettement supérieurs : aux alentours de 7% l’an. Beaucoup trop cher pour Northern.

Cela risque-t-il de se produire en France ? Christine Lagarde, notre ministre de l’Economie qui ne s’est pas montrée avare de déclarations aventureuses et contradictoires depuis le début de la crise, a déclaré qu’un tel cas de figure était « totalement hypothétique » en France, où « il n’existe pas d’établissement de crédit aussi spécialisé » et où l’octroi de prêts est « extrêmement formalisé ». Une pique envoyé aux banques américaines qui avaient accordé des prêts « immo » basés sur de fausses déclarations de revenus, organisés la plupart du temps par les petits établissements de crédits hypothécaires qui voulaient faire du chiffre. C’est à se demander ce que faisaient les régulateurs bancaires US ces dernières années. Très bavard, l’ancien patron de la Fed Alan Greenspan se montre gêné aux entournures quand on lui pose la question, et ses réponses n’ont jusqu’à présent pas été convaincantes. Bref…

En même temps, on vient d’apprendre que Calyon, la banque d’affaires du Crédit agricole, a perdu 250 millions d’euros au T3 à cause de l’accumulation d’un de ses courtiers d’une grosse position sur les dérivés de crédits US. Une mauvaise exposition qui dépassait les limites fixées par le contrôle interne, et qui est passé au travers des procédures de contrôle. Des procédures pourtant doubles : reporting auprès de la hiérarchie directe, et auprès de la direction des risques, extérieure aux traders. « Dans un contexte de marché dégradé en septembre, contrairement à juillet et août, le résultat net de Calyon, au troisième trimestre 2007, devrait s’inscrire en forte baisse par rapport à celui du troisième trimestre 2006, tout en restant positif », déclarait la banque hier. « Les actions disciplinaires appropriées ont été engagées ».

 

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(8 commentaires)

  1. Sans faire dans la parano , cette histoire de trader fou me parait cousue de fil blanc. S’il a fait une faute aussi couteuse, pourquoi son nom n’est jamais cité et pourquoi le crédit agricole ne porte t’il pas l’affaire devant les tribunaux?
    Laisser la bride sur le cou à des gugusses incultes et multi millionnaires en bonus semble plutôt une pratique commune aux banques d’affaire.
    Tout cela rappele furieusement le roman d’Eric Reinhardt :Cendrillon.

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