Les prix du blé et du soja ont établi de nouveaux records cette semaine sur le marché à terme de Chicago, aidés notamment par des craintes persistantes sur les conditions climatiques, notamment en Australie et la faiblesse du dollar.
Toujours lui … Après la crise des subprime, c’est désormais le nouveau leitmotiv des marchés financiers …
Vendredi, le contrat de blé pour livraison en décembre a fini à 9,47 dollars, contre 8,74 dollars vendredi dernier, soit son plus haut de clôture. Depuis début août, le prix du blé a pris plus de 44% et il a presque doublé depuis le début de l’année.
Le contrat des graines de soja pour livraison en novembre a pour sa part clôturé à 9,9125 dollars, contre 9,79 dollars vendredi dernier. Le soja, qui peut se substituer au blé, notamment pour l’alimentation animale, a franchi jeudi pour la première fois les 10 dollars en clôture.
Le contrat de maïs pour livraison en décembre a fini quant à lui à 3,73 dollars, contre 3,7650 dollars vendredi dernier en clôture.
Concernant le blé, certains pays continuent de baisser considérablement leur production, notamment l‘Australie, tandis que les estimations font état de prévisions revues à la baisse. Ces derniers mois, les cours du blé sont portés par une offre restreinte, alors que la demande est forte. Les récoltes de plusieurs pays de l’hémisphère nord ont été réduites à cause d’une mauvaise météo (sécheresse, excès de précipitations…).
Les analystes misaient sur la récolte à venir de l’Australie pour alimenter le marché, mais ce pays subit à son tour des conditions météorologiques trop sèches et les prévisions de production sont de plus en plus basses. Le ministre australien de l’Agriculture a indiqué que la récolte de blé en Australie devrait être d’environ 10 millions de tonnes alors qu’au moment des semis, une production de 22,5 millions de tonnes, voire plus, était envisagée.
Le gouvernement américain a par ailleurs annoncé une nouvelle vente à l’Algérie de 200.000 tonnes de blé américain, après une vente de 330.000 tonnes annoncée mardi. L’Ukraine, dont la culture a également souffert de sécheresse, a quant à elle décidé de limiter ses exportations à 200.000 tonnes de blé entre novembre et mars.
Le cours du soja profite également de conditions climatiques difficiles, le Brésil devant ainsi faire face à la sécheresse alors que le soja amorce sa période de plantation.
La récolte du soja démarre aux Etats-Unis et, même s’il est encore tôt, certains analystes craignent que la production ne soit pas aussi grande que prévu en raison de maladies apparues dans les champs après la forte humidité de l’été.
L’ensemble des cours des graines profitent également du recul accentué du dollar, lequel est particulièrement bénéfique pour les exportations de blé, la tendance haussière faisant monter les prix.
Vendredi, le département américain de l’Agriculture (USDA) a estimé le stock de blé (tous blés) aux Etats-Unis a 46,72 millions de tonnes (Mt) à la date du 1er septembre. Les analystes tablaient, eux, sur une fourchette comprise entre 48 Mt et 52 Mt.
Par ailleurs, dans un second rapport, l’USDA a revu à la baisse la production de blé aux Etats-Unis, à 56,24 Mt en 2007/08, contre des attentes oscillant entre 57,3 et 58 Mt.
La semaine prochaine, le marché des graines suivra avec intérêt le développement de la production en Australie après que le gouvernement australien a laissé entendre que la production de blé pourrait être plus basse que prévu. Les observateurs seront attentifs à l’Irak qui a acheté des tonnes de blé ces derniers jours, s’interrogeant sur la poursuite d’une telle demande.
Source : AFP
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