Les banques européennes dans la tourmente?

270pxtuntex_sky_tower_night_2 Plus de quatre mois après l’éclatement de la crise des crédits immobiliers outre-atlantique, il est temps d’observer quelles en sont les premières conséquences en Europe, et principalement sur le secteur bancaire, déjà touché lors du dossier Northern Rock. L’annonce faite par la banque UBS de la perte de plusieurs millions d’euros pour le troisième trimestre vient rappeler que les banques européennes ne sont pas tout à fait isolées de la conjoncture américaine. Les banques restent vulnérables et, selon René Carron, Président de Crédit Agricole SA, il « serait peu sérieux d’affirmer que cette crise touche à sa fin » d’autant que « sur les activités de marché nous sommes encore loin des niveaux d’il y a trois mois. »

La baisse importante du titre UBS (-2,7%) intervient le même jour que l’avertissement, de bien moindre ampleur, de Crédit Suisse (-1,7%), et quelques jours après ceux concernant la Deutsche Bank et le Crédit Agricole (-1,40%). UBS, pourtant première banque nationale et classée dixième au niveau mondial, a annoncé via Firc, une de ses filiales, un résultat de dépréciation d’actifs de 4 milliards de francs suisses (soit 2,4 milliards d’euros) qui se traduira finalement par une perte avant impôts au niveau du groupe comprise entre 600 et 800 millions de francs suisses. Nécessité d’une intervention extérieure ou pas? Plusieurs établissements de taille inférieure, comme Northern Rock, IKB et SachsenLB (toutes deux allemandes) ont quant à elles dû recourir à cette aide.

Au final, de nombreuses banques européennes d’envergure différente sont touchées, que ce soit directement par la crise des subprimes ou par les conséquences de cette crise, à savoir le ralentissement important du marché du crédit.

Depuis mi-juillet, les cinq premières banques européennes en termes de capitalisation ont vu environ 45 millions d’euros leur échapper. Les marchés attendent certainement les résultats trimestriels qui devraient donner des éléments de réponse quant aux conséquences et à l’envergure exacte de la crise financière. Il n’en reste pas moins que les banques européennes qui sont actives en tant que banques de financement et d’investissement, UBS, Deutsche Bank et Crédit Suisse par exemple, risquent d’avoir du mal à stabiliser les impacts de la crise par le recours à leur activité de banque de détail, beaucoup plus stable.

Au final, les résultats trimestriels sont, comme aux Etats-Unis, trés attendus et donneront les données exactes de l’impact de la crise qui, même si elle se profile sur le secteur bancaire, risque certainement d’être limitée à la vue de l’envergure des banques ici concernées. L’impact sur la croissance semble par contre être le grand inconnu!

Source: AFP