Iran/Pakistan : le contrat d’exportation de gaz finalisé

Peace_pipelineL’Iran et le Pakistan viennent de finaliser un accord de plusieurs milliards de dollars pour l’exportation de gaz qui devrait être signé d’ici un mois.

« La porte reste ouverte à une participation de l’Inde au projet », a déclaré samedi à Téhéran le ministère du Pétrole.

Les discussions sur ce projet de 7,4 milliards de dollars visant à fournir également du gaz iranien à l’Inde via le Pakistan grâce à un gazoduc long de 2.600 km ont commencé en 1994. Le débit du gazoduc Iran-Pakistan-Inde sera de 21,1 milliards de m3 de gaz naturel par an. Par la suite, ce débit sera multiplié par 2,5. Les parties espèrent mettre le pipeline en service en 2011.

« Le contenu du contrat du ‘Gazoduc de la paix’ a été finalisé » et les deux pays se sont mis d’accord sur l’ensemble des principaux points, a déclaré le vice-ministre iranien chargé du dossier, Hojatollah Ghanimifard, cité par l’agence spécialisée Shana. Selon lui, il ne reste que des questions techniques à régler et « elles doivent être examinées dans un délai d’un mois pour que le contrat puisse être signé » par les dirigeants des deux pays.

Le projet a fait les frais des tensions entre l’Inde et le Pakistan, avant d’être remis sur la table début 2004 à la faveur de la relance du processus de paix entre les deux pays. L’absence d’experts indiens à certains rounds de négociations avait remis en cause la possibilité de conclure un accord tripartite. Selon les médias pakistanais, les Indiens s’étaient retirés des négociations en raison des désaccords avec le Pakistan sur le coût du transit du gaz iranien via le territoire pakistanais.

En septembre dernier, le ministre iranien du Pétrole par intérim, Gholamhossein Nozari, avait déclaré que Téhéran était prêt à signer un accord bilatéral avec le Pakistan sans attendre que l’Inde définisse sa position sur ce projet conjoint. L’Iran et le Pakistan se sont ainsi mis d’accord sur un système de révision du prix du gaz tous les trois ans.

L’Inde fait aussi l’objet de pressions américaines pour ne pas s’engager dans ce projet. Selon Washington, les Etats-Unis souhaitent avant tout faire payer à l’Iran les « frais » de son programme nucléaire controversé. Mais l’objectif pourrait bien être aussi d’empêcher l’Inde d’accéder à des ressources par ailleurs très convoitées…

L’Iran s’est dit décidé à livrer du gaz à l’Inde via le Pakistan mais des différents demeurent, relatifs au prix que New Delhi devrait payer à Islamabad pour le transit du gaz. M. Ghanimifard a affirmé cette semaine que l’Iran était prêt à consentir à l’Inde les mêmes conditions qu’au Pakistan. « Les conditions d’un contrat avec l’Inde seront exactement les mêmes que celles convenues avec le Pakistan. Si les Indiens ne tardent pas trop, sur la base des conditions actuelles du marché, le prix ne changera pas », a-t-il dit. Il a souligné que l’Iran n’avait pas reçu de notification officielle de retrait de l’Inde.

Fin septembre, le ministère indien du Pétrole avait dit que l’Inde restait engagée dans le projet même si elle ne participait pas aux discussions entre Téhéran et Islamabad.

L’Inde importe plus de 70% de ses besoins en énergie et est à la recherche de nouvelles sources d’approvisionnement pour son industrie en forte croissance. Si elle rejoignait finalement le projet, le Pakistan en serait doublement bénéficiaire, car il recevrait lui-même du gaz et percevrait en même temps des droits pour le transport et le transit vers l’Inde.

L’Iran possède les deuxièmes réserves de gaz du monde après la Russie mais reste un exportateur modeste sur le plan international en raison de sa forte consommation intérieure et la faible exploitation d’une partie de ses gisements.

Sources : AFP, Ria Novosti

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Un commentaire

  1. Pour rappel :
    « Le Pakistan n’est pas un pays producteur mais il se trouve dans une zone extrêmement importante en termes stratégiques », et pourrait prendre une importance croissante pour le transfert d’hydrocarbures, remarque Francis Perrin, directeur de la rédaction de la revue spécialisée Pétrole et gaz arabes

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