Gazprom : des tensions sur le gaz avec l’Ukraine

Timochenko_yuliaGazprom, le géant gazier russe, a fait planer dimanche le risque de « tensions » avec le futur gouvernement ukrainien, rappelant la « guerre du gaz » du 1er janvier 2006, à deux jours de la nomination de Ioulia Timochenko au poste de Premier ministre.

En Russie, on n’appelle pas cela du chantage mais de la négociation

Les relations entre l’Ukraine, par laquelle transite 80% du gaz russe destiné à l’Europe, et la Russie, l’unique fournisseur de cet hydrocarbure à Kiev, ont souvent été tumultueuses ces dernières années. Les tensions gazières entre ces deux ex-républiques soviétiques ont culminé début 2006 lors de la brève « guerre » énergétique portant sur le prix du gaz. La coupure par la Russie de ses livraisons à Kiev avait alors perturbé l’approvisionnement énergétique de plusieurs pays européens.

« Aujourd’hui, le seul endroit où il puisse y avoir des tensions, c’est l’Ukraine« , a déclaré le porte-parole de Gazprom, Sergueï Kouprianov, sur la chaîne d’informations en continu Vesti 24. Ces tensions auraient lieu « si est élu un nouveau gouvernement qui essaye de modifier l’accord signé » concernant le prix du gaz livré à l’Ukraine, a ajouté le représentant de Gazprom, faisant ainsi allusion à Mme Timochenko.

« Il y a des déclarations en ce sens de la partie ukrainienne et cela ne manque pas de nous inquiéter », a-t-il ajouté, dans une allusion à des propos en ce sens tenus par Mme Timochenko le 5 décembre.

Pour rappel, le 4 décembre dernier, la Russie et l’Ukraine ont trouvé un accord sur un prix de 179,5 dollars les 1.000 m3 (contre 130 actuellement), éloignant a priori – le risque d’une nouvelle « guerre du gaz », avec ses éventuelles conséquences sur les livraisons russes à l’Europe transitant par l’Ukraine.

« Nous ne pouvons que nous féliciter du fait que cet accord soit intervenu début décembre et non pas à la fin du mois, et en ce sens les consommateurs européens seront mieux prémunis contre les problèmes qui avaient surgi dans les années précédentes, non par notre faute, mais par celle des consommateurs de gaz dans les pays voisins« , avait alors perfidement indiqué le premier vice-premier ministre russe Dmitri Medvedev. dans un entretien avec des journalistes à Moscou.

Le bloc de Mme Ioulia Timochenko avait alors estimé que le prix du gaz à la frontière Russie-Ukraine à 179,5 dollars les 1.000 mètres cubes conduirait à de graves problèmes énergétiques dans le pays. « Nous subissons ces derniers jours une atteinte à nos intérêts nationaux », avait déclaré aux journalistes un des leaders du bloc, Alexandre Tourtchinov, donnant son avis sur la signature des accords gaziers russo-ukrainiens pour 2008. Le prix annoncé, proche des cours mondiaux « aboutira à un déséquilibre énergétique très grave », a estimé le politique ukrainien.

« L’Ukraine sera amenée à transporter le gaz russe à perte », a affirmé le représentant du bloc de Mme Timochenko. Le gouvernement qui sera prochainement formé devra « régler la question gazière », selon lui.

Sources : AFP, Ria Novosti

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