Dans une décision rendue jeudi, le tribunal administratif de Paris a annulé la décision du Conseil de la Capitale d’étendre à des communes de banlieue le système de vélos en libre-service Vélib’ (JCDecaux).
Après plusieurs mois de concertation, la municipalité de Paris avait proposé en octobre dernier à vingt-neuf communes de proche banlieue d’installer trois cents stations, soit 4.500 vélos, sur leur territoire. Le coût d’une telle opération, évalué à sept millions d’euros par an, pouvant être financé par la capitale.
Le tribunal estime notamment que cette extension « ne peut être regardée comme accessoire au marché initial dès lors qu’elle aurait pour effet de fournir dans chacune de ces communes un réel service de bicyclettes en libre service ».
Une plainte avait été déposée par Clear Channel contre JC Decaux et la ville de Paris pour « pratiques anti-concurrentielles » devant le Conseil de la concurrence. Pour rappel, Clear Channel s’était fait devancé par JCDecaux lors de la l’appel d’offres initial de la Ville de Paris, portant à la fois sur le mobilier urbain et sur le service de location de vélos en libre service.
L’Américain conteste la décision de la ville de Paris qui permet d’étendre le système de vélos en libre service à une trentaine de communes riveraines. Pour Clear Channel, le nouvel avenant « permettrait à JC Decaux d’avoir un avantage décisif pour remporter les contrats de mobilier urbain, aujourd’hui très liés à la mise en place de vélos » dans une trentaine de villes voisines de Paris.
Le projet Vélib’ représente un véritable défi financier pour JCDecaux. En 2007, la société d’affichage avait prévu d’investir 90 millions d’euros pour déployer le système dans la capitale. Un montant auquel s’ajoutent les frais d’exploitation. Le groupe, qui a averti les investisseurs que sa marge en serait affectée en 2007, table sur un doublement de son chiffre d’affaires publicitaire à Paris à 60 millions d’euros par an. Il compte également sur les sommes reversées par la Mairie de Paris, qui pourront atteindre 12 % des recettes liées aux vélos et 12 % du chiffre d’affaires publicitaire réalisé par JCDecaux sur ce contrat, selon Le Monde.
Source : AFP, LCI, Le Monde, Reuters
Elisabeth Studer,
Pourriez-vous répondre à une de mes interrogations s’il vous plaît? Vélib’ est une émanation de la Mairie de Paris (« public ») et elle propose des prestations de location de vélos à l’instar du secteur concurrentiel (« privé »). Cette initiative ne devrait-elle pas être considérée comme illégale étant donné la distorsion de concurrence du fait de la différence de statut? Merci d’avance de votre réponse.
Je recherche et vous tiens au courant.
Effectivement il semble qu’il y ait des irrégularités.
Par ailleurs, il doit certainement avoir un accord plus profond que cela entre mairies et Decaux.
En effet , ce qu’oublie de mettre en avant à Toulouse, par exemple , c’est que certes il y a desormais des velos en location partout ….
***mais que les bornes empietent quasiment pour la totalité sur les places de parking situées le long des trottoirs, déjà fort rares en centre-ville auparavant ***
… il devient donc quasiment impossible de se garer en ville à moins d’aller aux parkings gérés par Vinci ….
de plus en plus de rues deviennent piétonnes.
Donc , le « projet » est bcp plus vaste que l’implantation de Velib et vise aussi à rendre piétonnier les centres villes , faire marcher transports en commun (Tisseo pour Toulouse) et les parkings (Vinci), qui sont loin d’être gratuits …
Politique de civilisation ?