Cours de l’or et du platine : nouveaux records

Le prix de l’or a atteint mercredi un nouveau record historique, l’once atteignant un nouveau sommet de 891,70 dollars à Londres.

Le métal jaune continuant à bénéficier de son statut de valeur-refuge alors que les craintes d’une récession aux Etats-Unis se font de plus en plus pesantes et que le cours du pétrole ne cesse de flamber.

Dans son sillage, le platine a lui aussi touché dans la matinée un nouveau record, à 1.563,25 dollars l’once. L’argent a suivi le mouvement, avec un plus haut depuis deux mois, à 16 dollars l’once.

Les analystes évoquent quant à eux « le début du processus de révision annuelle des indices de matières premières, auquel s’ajoute un flot continu d’investissements ».

Chaque année, en janvier, la composition des indices de matières matières – notamment ceux calculés par Dow Jones ou Goldman Sachs – sont révisés. Or dans un contexte d’incertitudes économiques et de tensions géopolitiques accrues la part de l’or dans ces indices s’est sans doute vue renforcée.

Cette re-composition a entraîné en cascade des achats de la part des fonds indiciels et autres investisseurs qui cherchent à refléter dans leurs portefeuilles la composition de ces indices de matières premières.

Le scénario, de plus en plus crédible, d’une récession économique aux Etats-Unis pourrait ralentir l’ensemble de l’économie mondiale. Et les risques géopolitiques sont montés d’un cran après l’assassinat de l’ex-Premier ministre pakistanaise Benazir Bhutto. Le jour même de son assassinat, le cours de l’once d’or avait grimpé d’environ 5 dollars, atteignant ainsi un nouveau plus haut depuis un mois.

Les investisseurs se réfugient également vers l’or en période de tensions inflationnistes.

Dans la zone euro, les prix à la consommation, dopés par le cours élevé du pétrole et la progression du montant des dépenses alimentaires, sont restés en décembre à leur plus haut niveau depuis six ans et demi, avec une hausse de 3,1% sur un an. Et aux Etats-Unis, le président de la banque de Réserve fédérale de Philadelphie, Charles Plosser, s’est encore inquiété mardi d’une hausse de l’inflation.

A ces facteurs techniques s’ajoute, pour le platine, des causes fondamentales. Le marché physique de ce métal utilisé par les industriels – principalement pour la fabrication de pots catalytiques – est très tendu.

«Les prix élevés du platine se justifient par une solide base fondamentale caractérisée par un déficit physique de métal, des interruptions de la production et des stocks déclinants», expliquaient déjà en décembre les analystes de la banque Barclays Capital.

Tout au long de l’année 2007, l’Afrique du Sud, premier producteur mondial, a été frappée par de nombreux accidents et interruptions de production. Déclenchée en réaction à la dégradation des conditions de sécurité en Afrique du Sud et la forte mortalité qui frappe les travailleurs du secteur, une grève générale a paralysé la production début décembre.

Parallèlement à une offre en diminution, la demande n’affiche quant à elle aucun signe de faiblesse, poussée par les besoins des industriels, des joailliers et des investisseurs financiers.

Selon les prévisions établies en novembre par le groupe Johnson Matthey, leader mondial de l’industrie des métaux du groupe platine, la croissance de la demande proviendra principalement du secteur des pots catalytiques, qui à lui seul devrait absorber 4,235 millions d’onces de platine en 2007 contre 4,140 millions en 2006. Récemment, la consommation a été stimulée par une reprise de la demande joaillière en Chine depuis le début du mois de décembre. Selon Johnson Matthey, l’année 2007 devrait se solder par un déficit global de 265’000 onces, après un léger excédent en 2006.

«La force du platine paraît d’autant plus remarquable qu’elle se situe dans un contexte de faiblesse générale de la plupart des autres métaux, qui sont à la peine en raison des craintes sur la santé de l’économie mondiale», rappellaient en décembre les analystes de Barclays Capital.

Source : AFP

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