Les principales Bourses d’Asie ont chuté lourdement lundi, affectées comme leurs consoeurs occidentales par les résultats décevants de General Electric, lesquels ne font qu’intensifier les craintes d’une éventuelle récession, n’en déplaise à Monsieur Attali.
General Electric, considéré comme un baromètre de l’économie américaine de par la diversité de ses activités, a également revu à la baisse ses prévisions annuelles. Le groupe a imputé ces mauvais chiffres au ralentissement de l’économie des Etats-Unis.
A Tokyo, l’indice Nikkei 225, moyenne non pondérée des 225 valeurs vedettes, a terminé sur une baisse de 3,05%, plus importante chute en un jour constatée depuis environ un mois. Il a ainsi dévissé de 406,22 points pour finir à 12.917,51 points, effaçant ainsi le gain de près de 380 points enregistré vendredi.
L’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a cédé 32,38 points lundi (-2,53%) pour s’afficher en clôture à 1.246,24 points
A Hong Kong, l’indice Hang Seng a terminé en forte baisse de 3,47%. Outre le pessimisme concernant l’économie mondiale, des craintes de resserrement monétaire en Chine continentale ont fait dégringoler les valeurs chinoises, notamment les financières et les immobilières.
L’inflation chinoise pour le mois de mars et la croissance du PIB chinois au premier trimestre seront publiées jeudi.
A Shanghaï, l’indice composite s’est effondré de 5,62% en clôture. L’indice Kospi de la Bourse de Séoul a pour sa part terminé en recul de 1,85% et le S &P/ASX200 de Sydney de 1,71%. Plus modérément, le NZX 50 de Nouvelle-Zélande a perdu 0,52% et Taipei 0,19%. A 08H25 GMT, Singapour cédait 2,61%, Kuala Lumpur 0,98% et Jakarta 1,65%.
Les marchés de Bombay et Bangkok étaient fermés en raison de jours fériés.
General Electric a enregistré au premier trimestre un bénéfice net en repli de 6%, à 4,304 milliards de dollars. Son bénéfice par action s’est affiché nettement en deçà des anticipations du marché, à 43 cents, alors que les analystes prévoyaient 51 cents. Le groupe a abaissé sa prévision de bénéfice par action pour l’ensemble de l’exercice 2008, tablant désormais sur une fourchette comprise entre 2,20 et 2,30 dollars, contre 2,42 dollars « au moins » annoncés en janvier. Le marché a très mal réagi à ces annonces.
En effet, GE est présent dans toute une gamme d’activités, allant de la construction de locomotives et de moteurs d’avions, aux turbines électriques, au matériel médical et à l’électroménager, en allant jusqu’à la télévision et les services financiers. De ce fait, le groupe est ainsi bien placé pour évaluer l’état de l’économie.
L’action GE a chuté de plus de 12% dès l’ouverture vendredi pour finalement clôturer à 32,05 dollars, en baisse de 12,79%, sa plus forte baisse journalière depuis le 20 octobre 1987, date du krach boursier du « Lundi Noir » (Black Monday). Près de 47 milliards de dollars de sa capitalisation boursière se sont envolés.
La mauvaise nouvelle avait déjà fait chuter vendredi les Bourses européennes ainsi que Wall Street, où le Dow Jones avait perdu 2,04% et le Nasdaq 2,61%.
Les craintes concernant les résultats des entreprises américaines augmentent. Les sociétés pourraient abaisser leurs prévisions de bénéfices et leurs homologues japonaises pourraient les imiter, estiment par ailleurs des analystes japonais.
Les observations faites par les ministres des Finances et banquiers centraux du G7, vendredi à Washington ne sont pas faits pour rassurer les marchés. Selon eux, l’économie mondiale « continue à faire face à une période difficile« , notant par ailleurs que « ses perspectives à court terme se sont détériorées », et que les turbulences sur les marchés financiers durent plus longtemps que ce qu’ils avaient prévu.
A noter également que l’indice de confiance des consommateurs américains a atteint en avril son plus bas niveau depuis mars 1982. Ce chiffre extrêmement mauvais accroît les craintes de stagflation, préviennent d’ ores et déjà certains analystes asiatiques.
Source : AFP