(2 commentaires)

  1. Elie Ayache, fondateur et pdg de ITO 33 : « Il y aura beaucoup d’autres tremblements de terre »
    En tant que fondateur et PDG d’une société de modélisation financière, pensez-vous que la crise qui a secoué les banques est bientôt terminée ?
    Non, car les produits financiers qui sont à l’origine de la crise, les CDO (Collateralized Debt Obligation) déjà émis, peuvent encore avoir plusieurs années de durée de vie avant d’expirer. Ils sont constitués de prêts divers consentis à des particuliers ou à des entreprises, par des banques ou d’autres investisseurs. Il s’agit d’un mélange de prêts dont le risque de défaut de remboursement est variable : certains sont sûrs, d’autres plus risqués.
    Dans la crise des subprimes, ces prêts risqués étaient des prêts immobiliers consentis à des particuliers dont la solvabilité était très douteuse.
    Mais il existe beaucoup d’autres types de CDO incorporant des prêts risqués de nature différente. Il y aura donc beaucoup d’autres tremblements de terre. La prochaine vague sera celle des CDO qui intègrent des titres permettant de couvrir des prêts consentis à des entreprises fragiles. Ces produits, les swaps de crédit, assurent l’investisseur contre la banqueroute de l’entreprise à laquelle il a prêté de l’argent. Il va se produire, avec ces swaps de crédit, le même phénomène qu’avec les subprimes. Car les modèles mathématiques ne savent pas modéliser les CDO, quels qu’ils soient. Ou plutôt, ils les modélisent au moyen d’hypothèses contestables, car non vérifiables objectivement. C’est pourquoi ma société n’a jamais voulu en développer.
    Une petite variation de ces hypothèses modifie la valeur théorique du CDO dans de grandes proportions. Cette prise de conscience, et non le fait que les emprunteurs aient fait défaut, est à l’origine de la panique qui a saisi les marchés dans l’affaire des subprimes, qui est donc à l’origine d’une crise de confiance dans la valeur du CDO et non pas d’une crise de solvabilité.
    Or, quantité de banques et d’investisseurs détiennent des CDO de swaps de crédits. On sait maintenant que personne ne sait les évaluer.
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2008/04/30/elie-ayache-il-y-aura-beaucoup-d-autres-tremblements-de-terre_1040126_3234.html

  2. Crise des liquidités : la Fed, la BCE et la BNS coopèrent pour soutenir les marchés
    La Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque nationale de Suisse (BNS) ont annoncé, vendredi 2 mai, un accroissement de leurs aides à la liquidité des marchés financiers. Cette nouvelle coopération internationale entre banques centrales intervient en raison de « la poursuite de pressions en matière de liquidités sur certains marchés de financement à terme », selon un communiqué diffusé par la Fed.
    http://www.federalreserve.gov/newsevents/press/monetary/20080502a.htm
    Les trois banques centrales ont décidé d’accroître la portée des outils mis en place depuis le début de la crise financière. Le montant des liquidités adjugées deux fois par semaine par la Fed par un système d’enchères va ainsi être porté de 60 à 75 milliards de dollars, à partir du 5 mai. La Fed va également porter de 30 à 50 milliards de dollars le montant des liquidités fournies à la BCE et de 6 à 12 milliards de dollars le montant des liquidités fournies à la BNS. Enfin, la banque centrale américaine poursuit l’élargissement de la gamme de titres acceptés en garantie lors de ses opérations de refinancement.
    ABSENCE DE LA BANQUE D’ANGLETERRE
    Les grandes banques, qui agissent comme intermédiaires entre la banque centrale et les autres banques commerciales, vont désormais pouvoir apporter des titres adossés à des créances, pour peu qu’ils soient classés « AAA » par les agences de notation. « L’élargissement du type de garanties pouvant être apportées devrait faciliter les conditions de financement sur une large gamme de marchés financiers », a précisé la Fed dans son communiqué.
    La Banque d’Angleterre, qui avait participé à deux initiatives similaires ces derniers mois, a indiqué de son côté qu’elle n’avait pas jugé nécessaire de participer à l’action de ses homologues américaine, européenne et suisse pour augmenter les liquidités en dollars des marchés, jugeant les banques britanniques suffisamment pourvues en dollars.
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2008/05/02/crise-des-liquidites-la-fed-la-bce-et-la-bns-cooperent-pour-soutenir-les-marches_1040709_3234.html#ens_id=893669

Les commentaires sont fermés.