Correa sur les pas de Chavez ? Tout semble le laisser croire ….
S’inspirant très fortement de la politique menée par le président vénézuélien, le président équatorien Rafael Correa a ainsi annoncé jeudi l’intention de son gouvernement de reprendre le contrôle de la quasi-totalité des concessions minières du pays.
La raison invoquée : protester contre le manque d’investissements des compagnies étrangères.
Un projet de loi défendu par le président prévoit ainsi le retour dans le giron de l’Etat de 80% des quelques 4.000 concessions minières, pour la plupart accordées à des entreprises américaines ou canadiennes.
Cette décision a pour but de revenir sur « toutes les concessions qui ont été accordées illégalement, qui n’ont fait l’objet d’aucun investissement et qui sont utilisées pour la spéculation », a déclaré le chef de l’Etat.
Le projet de loi devrait être voté dans les prochains jours par l’Assemblée constituante, contrôlée par les partisans de M. Correa. Il concerne une superficie de près de 3 millions d’hectares, principalement des mines d’or et d’argent.
M. Correa qui n’a pas fourni la liste des entreprises concernées, a en outre indiqué que certaines concessions seraient suspendues pendant 180 jours afin de permettre une renégociation des contrats.
Les autorités équatoriennes estiment la valeur des réserves minières du pays à 200 milliards de dollars, loin devant les 70 milliards que représentent celles du pétrole.
L’annonce du président a provoqué une levée de boucliers au sein de la Chambre minière qui réunit les principales entreprises du secteur, parmi lesquelles figurent notamment les canadiennes Ascendant Copper, Ecsa, Conerstone, I Am Gold, Aurelian Resourses et Dinasty Metal, ainsi que l’américaine Lowell.
L’industrie minière, encore en phase d’exploration en Equateur, repose essentiellement sur des entreprises privées qui ont investi un milliards de dollars et généré 120.000 emplois directs, selon les chiffres de la Chambre.
La réaction de la Bourse ne s’est pas faite attendre : Aurelian Resources Inc., qui projette de développer les importantes ressources aurifères d’Equateur et les autres compagnies minières qui oeuvrent dans le pays,ont vu leur titre chuter après l’annonce faite par le gouvernement équatorien.
Iamgold Corp. a perdu pour sa part 25 cents, soit 3.4 % s’établissant désormais à C$7.13.
Dynasty Metals & Mining Inc., qui développe deux projets aurifères en Equateur a quant à elle chute de 34 % avant la cloture de vendredi. Les titres avaient perdu 6,4 % jeudi.
Corriente Resources Inc., qui projette de développer la mine de cuivre Mirador a perdu quant à elle 50 cents, soit 11 %.
L’Equateur a par ailleurs accordé lundi un délai de six mois à l’ensemble des compagnies pétrolières étrangères pour se conformer aux nouveaux contrats qui réservent à l’Etat une part minimum de 70% des recettes. Jusqu’à présent, les contrats pétroliers ne prévoyait qu’une part de 18%.
Cette disposition s’applique aux cinq compagnies étrangères opérant dans le pays : Petrobras (Brésil), Andes Petroleum (Chine), Repsol-YPF (Espagne), City Oriente (Etats-Unis) et Perenco (France).
Le président Rafael Correa avait menacé en janvier dernier d’expulser les multinationales pétrolières qui refuseraient cette nouvelle législation.
L’Equateur, qui a retrouvé l’année dernière sa place au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), est le cinquième producteur latino-américain, avec un peu plus de 500.000 barils de brut par jour, dont la moitié est extrait par les compagnies étrangères.
Sources : AFP, Bloomberg
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