Pétrole : les raids turcs en Irak alimentent la hausse des cours

Pkkpc3Patatras … alors que les automobilistes du monde entier pouvaient ennfin espérer une accalmie de la flambée actuelle du cours du pétrole compte-tenu de la reprise du dollar, l’actualité géopolitique entre Turquie et Irak provoque une nouvelle hausse sur le marché.

Les raids aériens lancés par les forces turques contre des camps de séparatistes kurdes en Irak ont fait rebondir le pétrole au-delà des 113 dollars le baril, vendredi.

05Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’aviation turque a lancé plusieurs raids contre des camps du PKK dans le nord de l’Irak. Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne, se bat depuis 1984 pour l’autonomie du sud-est de la Turquie peuplé en majorité kurde. Ce conflit a déjà fait plus de 37.000 morts.

L’Agence de presse Anatolia, citant sous couvert d’anonymat un responsable de l’administration kurde au nord de l’Irak, a précisé que de nombreux avions avaient pris part à l’opération qui a débuté peu avant minuit et s’est poursuivie dans la nuit, vendredi. Le bombardement a ciblé la zone de Qandil, un bastion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), toujours selon l’agence, qui n’a pas précisé s’il y avait des victimes.

Mardi, l’armée turque, sans donner de bilan précis, avait annoncé que « de nombreux » rebelles kurdes avaient été tués la semaine dernière, au cours de raids aériens dans le nord de l’Irak. Depuis décembre, l’armée turque a bombardé à plusieurs reprises les positions du PKK dans le nord de l’Irak. Elle a notamment effectué des raids aériens ainsi qu’une opération terrestre en février dans le nord de l’Irak, où sont retranchés, selon Ankara, plus de 2.000 rebelles kurdes.

Le parlement turc a autorisé le gouvernement à déclencher des opérations militaires au-delà des frontières de la Turquie pendant un an, jusqu’en octobre.

A 10h26 GMT, le contrat juin sur le brut léger américain gagnait 52 cents, soit 0,46%, à 113,04 dollars le baril et le Brent prenait 56 cents (0,51%) à 111,06 dollars.

Depuis trois jours, la hausse du billet vert et le ralentissement de la demande américaine avient conduit à une baisse des cours du pétrole.

Vendredi, le dollar a atteint un plus haut de deux mois, au surlendemain de la baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale (FED) qui a laissé entendre qu’il pourrait s’agir là de la fin du cycle actuel de détente monétaire.

Selon certains analystes, une confirmation de la hausse du billet vert pourrait renvoyer les cours du brut sous la barre des 100 dollars le baril.

« Nous nous attendons à ce que ce récent revers de fortune pour les prix du brut continue éventuellement pendant encore quelques semaines au moins, avec une très grande volatilité tant que la question de la viabilité du mini-rally du dollar restera ouverte », commente First Energy Capital dans une note de recherche.

Elément baissier à prendre également au compte : la signature au Nigeria d’un accord entre Exxon Mobil et syndicat. La production de la major américaine sur place, paralysée par une grève de huit jours, peut désormais reprendre.

En ce qui concerne la demande, la consommation d’essence en Californie – premier marché américain pour le carburant automobile – a par ailleurs diminué de 4,5% en janvier par rapport au mois identique de 2007, selon des données officielles publiées jeudi.

Sources : Reuters, AFP

A lire également :

. La Turquie bombarde une zone du PKK en Irak

. Le conflit Turquie/Irak fait flamber le cours du pétrole

. Pétrole et Turquie font grimper le cours de l